Captain Beefheart : Légende du Rock et Innovateur Musical

Captain Beefheart

Le monde de la musique rock a été témoin de nombreuses icônes et légendes au fil des décennies, mais rares sont ceux qui peuvent se comparer à la singularité et à l’originalité de Captain Beefheart. De son vrai nom Don Van Vliet, ce génie musical a marqué l’histoire de la musique rock avec son style unique et expérimental. Dans cette chronique, nous plongerons dans l’univers de Captain Beefheart, en explorant sa carrière, son impact sur la musique, et son héritage durable.

Le Parcours d’un Visionnaire

Captain Beefheart, originaire de Californie, a débuté sa carrière musicale dans les années 1960. Il s’est rapidement distingué par sa voix rugueuse et son style vocal excentrique. Son premier album, « Safe as Milk » (1967), a été un premier aperçu de sa créativité. Cependant, c’est avec l’album « Trout Mask Replica » (1969) qu’il a véritablement révolutionné le paysage musical.

Frank Zappa and Captain Beefheart’s Bongo Fury

Trout Mask Replica : Une Oeuvre d’Art Audacieuse

« Trout Mask Replica » est souvent considéré comme l’un des albums les plus innovants de tous les temps. Produit par le légendaire Frank Zappa, cet album a repoussé les limites de la musique rock en incorporant des éléments du blues, du free jazz, et de l’avant-garde. Les paroles énigmatiques et la musique complexe de l’album ont fait de Captain Beefheart un pionnier de l’expérimentation musicale.

L’Influence Durable de Captain Beefheart

L’impact de Don Van Vliet sur la musique rock et expérimentale est indéniable. De nombreux artistes contemporains, tels que Tom Waits, PJ Harvey et David Bowie, l’ont cité comme une influence majeure. Sa capacité à défier les conventions musicales a ouvert de nouvelles voies pour l’expression artistique, inspirant ainsi des générations de musiciens.

Héritage et Légende

Captain Beefheart a continué à créer de la musique novatrice jusqu’à sa retraite anticipée en 1982. Après sa carrière musicale, il a poursuivi une carrière en tant que peintre, démontrant une créativité débordante dans un autre domaine artistique. Sa musique continue d’être redécouverte et appréciée par de nouveaux auditeurs, perpétuant ainsi son héritage musical unique.

Conclusion

Captain Beefheart demeure une figure légendaire dans le monde de la musique rock et expérimentale. Son courage artistique, sa voix distinctive et son album emblématique « Trout Mask Replica » en font un véritable visionnaire musical. Son influence perdure aujourd’hui, inspirant une multitude d’artistes à explorer de nouvelles frontières musicales et à ne jamais craindre de repousser les limites de la créativité. Captain Beefheart est et restera à jamais une icône du rock.

Discographie de Captain Beefheart

Albums studio
1967 – Safe as Milk
1968 – Strictly Personal
1969 – Trout Mask Replica
1970 – Lick My Decals Off, Baby
1971 – Mirror Man
1972 – The Spotlight Kid
1972 – Clear Spot
1974 – Unconditionally Guaranteed
1974 – Bluejeans & Moonbeams
1978 – Shiny Beast (Bat Chain Puller)
1980 – Doc at the Radar Station
1982 – Ice Cream for Crow
2012 – Bat Chain Puller (enregistré en 1976)

EP
1984 – The Legendary A&M Sessions

Albums Live
2000 – I’m Going to Do What I Wanna Do: Live at My Father’s Place 1978
2006 – Live London ’74
2006 – Amsterdam ’80

Compilations
1972 – The Spotlight Kid / Clear Spot
1973 – The Spotlight Kid / Lick My Decals Off, Baby
1977 – Captain Beefheart File
1983 – Music in Sea Minor
1984 – Top Secret
1988 – Safe as Milk / Mirror Man
1988 – Abba Zaba
1989 – Captain Beefheart at his Best
1990 – The Best Beefheart
1991 – Zig Zag Wanderer: The Collection
1992 – I May Be Hungry but I Sure Ain’t Weird: The Alternative Captain Beefheart
1993 – A Carrot Is as Close as a Rabbit Gets to a Diamond
1996 – Zig Zag Wanderer: The Best of the Buddah Years
1998 – Electricity
1999 – Grow Fins: Rarities 1965–1982
1999 – The Mirror Man Sessions
1999 – The Dust Blows Forward: An Anthology
2002 – The Best of Captain Beefheart & the Magic Band
2003 – Hot Head: Introducing Captain Beefheart
2006 – The Buddah Years
2008 – It Comes to You in a Plain Brown Wrapper
2014 – Sun Zoom Spark: 1970 to 1972

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The Velvet Underground : le rock underground, expérimental et culte

The Velvet Underground était un groupe New Yorkais pionnier de rock expérimental, actif de 1965 à 1973. Sa formation la plus marquante était composée du chanteur/guitariste Lou Reed, du bassiste/violiste John Cale, du guitariste Sterling Morrison et du batteur Maureen Tucker. Le groupe a également collaboré avec l’artiste Nico pour leur premier album en 1967, sous la supervision du producteur et artiste pop Andy Warhol.

The Velvet Underground - Lou Reed

The Velvet Underground en bref

On peut considérer The Velvet Underground comme une sorte de pont entre les thèmes pacifistes hippies de la fin des années 60 et le pur chaos et l’indifférence du mouvement punk du milieu des années 70.

Ce groupe est l’un des premiers expérimenter le rock avant-gardiste avec un son souvent brut, parfois difficile et inaccessible pour le profanes. Il influencera plus tard de nombreux artistes de punk, de noise rock et de musique alternative. Les textes au crédit du chanteur Lou Reed ont apporté au rock de nouveaux niveaux de réalisme social, sordide et critique. Les spécialistes prétendent que « The Velvet Underground a marqué un tournant dans l’histoire du rock. Après la sortie de l’album The Velvet Underground & Nico, sachant la puissance dont elle était capable, la musique ne pouvait plus jamais être aussi innocente et insouciante qu’auparavant.« 

Période 1964-1965

Les bases de ce qui allait devenir The Velvet Underground sont posées à la fin de 1964. Lou Reed avait joué dans quelques groupes de garage-rock éphémères et avait travaillé comme auteur-compositeur pour Pickwick Records, un job que le musicien a décrit comme « la Carole King du pauvre« . Lou Reed rencontre John Cale, un Gallois installé aux États-Unis pour étudier la musique classique, lequel a travaillé avec John Cage et La Monte Young, mais s’intéresse également au rock. Les deux hommes répètent, jouent ensemble et leur partenariat ainsi que leurs centres d’intérêt communs dessinent les contours de ce qui deviendra The Velvet Underground.

Le premier groupe éphémère formé par Lou Reed et John Cale se nomme The Primitives. Sa vocation initiale fut de soutenir un single écrit par Lou Reed, « The Ostrich ». Les deux hommes recrutent le guitariste Sterling Morrison, un camarade de classe de Lou Reed qui avait déjà joué avec lui à quelques reprises, et Angus MacLise aux percussions. Ce quatuor s’appelle à l’origine The Warlocks puis devient The Falling Spikes.

Lors d’un déménagement, Lou Reed retrouve un bouquin intitulé « The Velvet Underground » de l’auteur Michael Leigh, qui aborde le thème du sadomasochisme. Le combo a immédiatement adopté ce ce nom, le considérant comme étant évocateur de l’ambiance du cinéma underground. De plus étant donné que Lou Reed avait déjà écrit « Venus In Furs« , inspiré par une œuvre de Leopold von Sacher-Masoch sur la même thématique, tout le groupe à l’unanimité a choisi de changer de nom pour The Velvet Underground.

Période 1965-1966

Le tout nouveau Velvet Underground répète et se produit à New York. Leur musique est généralement beaucoup plus détendue qu’elle ne le sera plus tard.

En juillet 1965, Reed, Cale et Morrison enregistrent une bande démo. Lorsqu’il retourne brièvement en Grande-Bretagne, John Cale en donne une copie à Marianne Faithfull en espérant qu’elle la remette à Mick Jagger. Cette démo n’a toutefois jamais aboutie mais elle sera finalement publiée plus tard dans coffret intitulé Peel Slowly and See en 1995.

Quand le groupe accepte de donner un premier concert à la Summit High School, pour la somme 75$, Angus MacLise quitte The Velvet Underground considérant ce côté « mercantile » comme une trahison. Morrison déclare qu’Angus, un peu poète et utopiste, n’était là « que pour l’art« .

Le batteur est remplacé par Maureen Tucker, la petite sœur de Jim Tucker. Son kit de batterie minimaliste était plutôt inhabituel car elle jouait généralement sur des toms et une grosse caisse retournée, en utilisant des maillets plutôt que des baguettes, tout en utilisant que rarement des cymbales. En effet, le groupe lui ayant demandé de « faire quelque chose d’inhabituel« , elle a simplement retourné sa grosse caisse sur le côté et a joué debout. Lorsque ses toms ont été volés dans un club, elle les a remplacés par des poubelles qui trainaient l’extérieur. Ses rythmes entraînants, à la fois simples et exotiques, influencés par les disques de Babatunde Olatunji et de Bo Diddley, deviennent un élément essentiel de la musique du groupe. The Velvet Underground obtient un premier contrat pour jouer régulièrement contre rémunération dans un club, et acquiert rapidement une réputation locale mais prometteuse.

Alors que la côte ouest américaine vit le Summer of Love, le rock-psychédélique et le flower power, les Velvets, typiques de la côte est, s’intéressent à des sujets plus sombres comme le monde des travestis, des héroïnomanes et des sadomasos. Ils se distinguent également musicalement de leurs contemporains par leur utilisation du feedback et de sons disgracieux produits leurs amplis saturés, comme en témoigne le morceau de dix-sept minutes « Sister Ray » de leur album White Light/White Heat.

Période The Exploding Plastic Inevitable d’Andy Warhol (1966-1967)

Andy Warhol devient le manager du groupe en 1965, il leur propose de faire participer la chanteuse d’origine allemande Nico à plusieurs chansons. La réputation de l’artiste a sans aucun doute aidé le groupe à se faire connaître et à décrocher un contrat d’enregistrement très convoité avec le label Verve Records de la MGM, en étant personnellement « producteur ». Le roi du pop art a offert aux Velvets une liberté sans précédent sur le son qu’ils créaient.

Bien que Lou Reed ait fini par se séparer de Warhol, il a loué l’intégrité et l’importance de sa collaboration avec le groupe.

Le groupe a participé à The Exploding Plastic Inevitable, parfois simplement appelé Plastic Inevitable ou EPI, qui était une série d’ événements multimédias organisés par Andy Warhol en 1966 et 1967, avec des performances musicales de The Velvet Underground et Nico, des projections de films de Warhol, des danses et des performances d’habitués de la Warhol’s Factory, en particulier Mary Woronov et Gerard Malanga. Ce spectacle a été donné quelques mois à New York, puis à travers les États-Unis et le Canada jusqu’à sa dernière représentation en mai 1967.

En 1966, Angus MacLise retourne temporairement dans le groupe à l’occasion de quelques concerts de l’E.P.I. alors que Lou Reed, souffrant d’une hépatite, était incapable de se produire. Cale quant à lui chante et joue de l’orgue alors que Tucker passe à la guitare basse. Lors de ces concerts, le groupe joue souvent une longue jam qu’il a baptisée « The Booker T », d’après le leader du groupe Booker T & the MG’s. Celle-ci deviendra plus tard la musique de « The Gift » sur White Light/White Heat. Certaines de ces performances ont été publiées sous forme de bootleg et sont à ce jour les seuls enregistrements connus de Angus MacLise avec The Velvet Underground.

The Velvet Underground et Nico (1967)

Cooptée par Andy Warhol, Nico a chanté avec le Velvet Underground sur quatre chansons de leur premier album, The Velvet Underground & Nico. L’album aurait été enregistré en un ou deux jours aux studios TT&G en novembre 1966 et est sorti chez MGM Records en mars 1967.

Peel Slowly and See the velvet undergroundLa pochette de cet album est devenue très célèbre grâce à son design d’Andy Warhol simple et suggestif, à savoir une banane jaune vif avec « Peel Slowly and See » imprimé près d’une languette perforée.

Ceux qui retiraient la peau de la banane découvraient en dessous une banane rose, phallique et épluchée. Cette image sera plus tard utilisée comme couverture de leur coffret, intitulé à juste titre « Peel Slowly and See », sorti en 1995.

Onze chansons illustrent leur éventail stylistique, allant des attaques percutantes de « I’m Waiting For The Man » et « Run Run Run », aux bourdonnements de « Venus In Furs » et « Heroin », en passant par la calme « Femme Fatale » et la tendre « I’ll Be Your Mirror ».

Le son global est propulsé par la voix impassible de Reed, l’alto bourdonnant ou criard de Cale, la guitare de Morrison, souvent influencée par le rhythm and blues ou la country, et le rythme hypnotiquement simple mais régulier et propulsif de Tucker.

Cet album atteint la 171e place du top 200 du magazine Billboard mais les débuts prometteurs ont été quelque peu freinés par des complications juridiques. En effet, la quatrième de couverture de l’album montre une photo d’un film de Warhol, Chelsea Girls. Le directeur de la photographie du film, Eric Emerson, arrêté pour possession de drogue et cherchant à gagner de l’argent, a prétendu que la photo avait été incluse dans l’album sans sa permission. MGM Records a donc retiré tous les exemplaires de l’album jusqu’à ce que les problèmes juridiques soient réglés et entre-temps, le disque a perdu son modeste élan commercial. La photo incriminée a finalement disparu de la pochette…

White Light/White Heat (1968)

Le Velvet Underground se produit souvent en concert et ses performances deviennent plus bruyantes, plus dures et comportent souvent de longues improvisations. John Cale rapporte qu’à peu près à cette époque, le Velvet Underground était l’un des premiers groupes à recevoir un soutien de la société Vox à l’origine d’un certain nombre d’effets spéciaux, que le groupe a utilisés sur White Light/White Heat.

Lou Reed renvoie Warhol comme manager et Nico est elle aussi écartée, en partie à cause de son manque de fiabilité. En septembre 1967, The Velvet Underground enregistre ce qui deviendra son deuxième album, White Light/White Heat, avec Tom Wilson comme producteur. L’album sort en janvier 1968.

L’enregistrement est brut et sursaturé, l’un des disques les plus durs et les plus bruyants jamais sortis. Cale a déclaré que si le premier album comportait quelques moments de fragilité et de beauté, White Light/White Heat était « consciemment anti-beauté« . qualifié par des critiques comme « étant d’une intensité presque insupportable« .

La chanson-titre et première chanson démarre avec Lou Reed frapant sur son piano comme un Jerry Lee Lewis sous Extasy. L’étrange et hallucinatoire « Lady Godiva’s Operation » reste le morceau préféré de Reed sur l’album.

Malgré la prédominance de morceaux bruyants comme « Sister Ray » et « I Heard Her Call My Name », on y trouve l’humour grinçant de « The Gift », une nouvelle écrite par Lou Reed et racontée avec l’accent gallois de John Cale. La méditative « Here She Comes Now » a quant à elle été reprise plus tard par Galaxie 500, Cabaret Voltaire et Nirvana.

En 1968, un an après Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band, le huitième album studio des Beatles et Are You Experienced de Jimi Hendrix, un sentiment d’expérimentation se dégage de la musique rock, même s’il convient de noter que les Velvets sont sans doute les principaux pionniers dans ce domaine. Il y avait quelques autres expérimentateurs du bruit, mais peu d’entre eux s’y attaquaient avec autant de joie apparente qu’eux.

The Velvet UndergroundWhite Light/White Heat était extrêmement important, et « Sister Ray » est sans doute l’une des chansons rock les plus significatives de la fin des années 1960. La simple progression de trois accords de cette chanson, accompagnée d’un orgue et d’une guitare solo hurlante, tous distordus au-delà des limites du bon goût, ainsi que les paroles influencées par William Burroughs, étaient totalement uniques. « Sister Ray » est souvent considéré comme l’un des premiers précurseurs du punk et du rock alternatif, avec son instrumentation foudroyante et ses paroles alarmantes. La pochette du deuxième album est une subtile photo noir sur noir du bras tatoué de Billy Name, l’un des membres de la « Factory » de Warhol. White Light/White Heat entre dans le top 200 du Billboard pendant deux semaines, à la 199e place.

The Velvet UndergroundCependant les tensions montent au sein du groupe qui en a assez de voir son dur labeur peu récompensé. Par ailleurs Lou Reed et John Cale tirent le Velvet Underground dans des directions artistiques différentes. Ces velléités divergentes  apparaissent lors de la dernière session d’enregistrement du groupe avec John Cale en février 1968 sur deux chansons pop de Reed (« Temptation Inside Your Heart » et « Stephanie Says ») et un bourdon à l’alto de Cale (« Hey Mr Rain »). Aucun des ces titres ne sera publié avant d’être inclus dans les albums de compilation VU et Another View.

The Velvet Underground (1969)

Avant de commencer à travailler sur leur troisième album, Lou Reed a viré John Cale et l’a remplacé par Doug Yule. The Velvet Underground a été enregistré à la fin de 1968 et est sorti en mars 1969.

Il a souvent été dit que la première édition du Velvet Underground était une lutte entre les impulsions créatives de Reed et de Cale : L’approche plutôt conventionnelle de Reed contrastait avec les tendances expérimentales de Cale. VU semble prouver la véracité de ces affirmations, car les tendances dures et abrasives des deux premiers disques sont presque entièrement absentes. Il en résulte un son plus doux influencé par la musique folklorique, présageant du style d’écriture de chansons qui formera la carrière solo de Reed. Un autre facteur notable dans le changement de son c’est le vol des amplificateurs du groupe dans un aéroport alors qu’ils étaient en tournée. Ils obtiennent du matériel de remplacement en signant un nouveau contrat avec Sunn.

Les parties de guitare sonnantes de Morrison et la guitare basse mélodique et les chants d’harmonie de Yule figurent en bonne place sur l’album. Les chansons et le chant de Reed sont discrets et confessionnels, et il partage le chant principal avec Yule, en particulier lorsque sa propre voix faiblit sous le stress. On retrouve une rare voix de Maureen Tucker sur « After Hours », une chanson que Reed disait si innocente et pure qu’il ne pouvait pas la chanter lui-même. L’influence de l’album peut être entendue dans de nombreux enregistrements ultérieurs de rock indépendant et de lo-fi.

Une tournée d’un an et un quatrième album « égaré » (1969)

Le Velvet Underground a passé une grande partie de 1969 sur la route, ayant le sentiment de ne pas être accepté dans sa ville natale de New York et ne faisant pas beaucoup de progrès sur le plan commercial. Au cours de la même année, le groupe a enregistré de temps en temps en studio, créant beaucoup de morceaux qui n’ont jamais étés officiellement publiés en raison de différends avec leur maison de disques. Ce que beaucoup considèrent comme le meilleur de ces sessions a été publié plusieurs années plus tard sous le nom de VU. Au niveau musical, cet album fait la transition entre le troisième album au son doux et les hymnes pop-rock de leur dernier album, Loaded.

Le reste des enregistrements, ainsi que quelques prises alternatives, ont été regroupés sur Another View. Après son départ, Lou Reed a retravaillé un certain nombre de ces morceaux pour ses albums solo (« Stephanie Says », « Ocean », « I Can’t Stand It », « Lisa Says », « She’s My Best Friend »). En effet, la plupart des succès les plus importants du début de la carrière solo de Reed n’étaient en fait que des morceaux du Velvet Underground réarrangés, sortis pour la première fois dans leur version originale sur VU, Another View, et plus tard sur Peel Slowly et See. Le morceau le plus marquant de VU est considéré par beaucoup comme « One of These Days ».

Loaded (1970)

The Velvet UndergroundEn 1969, le président de MGM Records, Mike Curb, voulait purger le label de tout groupe lié à des affaires de drogue ou au mouvement hippies. Les V.U. étaient dans le collimateur, ainsi que les Mothers of Invention de Frank Zappa. Malgré cela la maison de sique s’est arrogé le droit conserver les bandes de leurs enregistrements non publiés…

Atlantic Records signe le Velvet Underground pour ce qui sera son dernier album studio, Loaded, publié sur le label Cotillion, filiale d’Atlantic. Le titre de l’album fait référence à la demande du label qui souhaitait un album « plein de hits« . Bien que le disque ne soit pas le hit que la compagnie avait prévu, il contient de la Pop la plus accessible au grand public que l’U.V. ait jamais enregistré. Il contient plusieurs des tubes de Lou Reed, dont « Sweet Jane » et « Rock and Roll ».

Bien que Tucker se soit temporairement retirée du groupe en raison de sa grossesse, elle a été mentionnée sur la pochette de Loaded. La batterie était en réalité tenue par plusieurs personnes, dont Yule, l’ingénieur Adrian Barber, le musicien de session Tommy Castanaro et le frère de Doug Yule, Billy, qui était encore lycéen.

Désillusionné par le manque de progrès du groupe et sous la pression du manager Sesnick, Lou Reed décide de quitter la formation en août 1970 avant la fin des sessions car le groupe s’était déchiré pendant l’enregistrement de cet album. Doug Yule a terminé l’album, en chantant certaines des pistes vocales de Reed. Ce dernier a souvent dit qu’il avait été complètement surpris des mois plus tard lorsqu’il a vu Loaded dans les magasins. Il a également déclaré, avec amertume, « Je les ai laissés à leur album rempli de hits que j’ai composé« .

Reed était particulièrement amer à propos de la troncature d’un couplet de « Sweet Jane ». « New Age » a également été modifié : tel qu’enregistré à l’origine, sa ligne finale (« C’est le début d’un nouvel âge ») a été répétée de nombreuses fois. Un bref interlude dans « Rock and Roll » a également été supprimé. (D’un autre côté, Yule a souligné que l’album était pratiquement terminé lorsque Reed a quitté le groupe et que Reed était au courant de la plupart, sinon de la totalité, des modifications. Les quelques semaines qui se sont écoulées entre le départ de Reed à la fin du mois d’août et l’arrivée de Loaded dans les magasins en septembre de la même année n’ont pas laissé beaucoup de place pour tout le processus d’édition, de révision, de masterisation et de pressage.

À partir de 1970

L’album Loaded est une sorte de triomphe discret. « Sweet Jane » et « Rock and Roll » deviennent les favoris de la radio américaine et le groupe, avec Walter Powers III à la basse et Doug Yule promu au poste de chanteur et de guitariste, reprend la route, jouant sur la côte Est des États-Unis et en Europe.

À cette époque, cependant, Sterling Morrison a obtenu une licence d’anglais et quitte le groupe pour une carrière universitaire à l’Université du Texas à Austin. Il est remplacé par le chanteur et claviériste Willie Alexander.

The Velvet UndergroundLe groupe donne des concerts en Angleterre, au Pays de Galles et aux Pays-Bas, dont certaines captations sont rassemblés sur le coffret Final V.U. de 2001 .

Les fans de longue date (et peut être un peu puristes) commencent à se moquer de la nouvelle formation en l’appelant le « Velveteen Underground« , probablement un peu injustement.

En 1972, Atlantic sort Live at Max’s Kansas City, un bootleg live de l’un des derniers concerts du Velvet Underground avec Lou Reed, enregistré par la fan Brigid Polk. À cette époque, Doug Yule était de nouveau en tournée au Royaume-Uni, avec un nouveau lineup, Sesnick ayant renvoyé Tucker, Powers et Alexander chez eux, mettant ainsi fin à leur collaboration avec The Velvet Underground.

The Velvet UndergroundPlus tard cette année-là, Sesnick réussit à obtenir un contrat d’enregistrement avec Polydor Records en Angleterre et Yule enregistre Squeeze sous le nom de Velvet Underground avec le batteur de Deep Purple, Ian Paice. Cet opus est un sujet de controverse parmi les fans du Velvet car la plupart d’entre eux refuse catégoriquement de considérer tout enregistrement post-Reed comme valable. Rarement écouté avant l’avènement du partage de fichiers audio sur Internet, l’album est parfois rejeté d’emblée par les fans du VU en raison de son contenu « Middle of the road« . Bien qu’il s’agisse techniquement d’un album du Velvet Underground, il s’agit en réalité du premier album solo de Doug Yule et il aurait pu être bien mieux accueilli s’il avait été étiqueté comme tel, étant donné la qualité réelle de la plupart des morceaux, dont certains n’auraient pas intégrés à Loaded. Il faut noter que Yule a en réalité fait fait partie du groupe plus longtemps que John Cale…

Développements post-VU (1973-1990)

Reed et Cale, entre-temps, ont développé leurs carrières solo respectives. Sterling Morrison a été professeur pendant un certain temps, enseignant la littérature médiévale à l’Université du Texas à Austin, puis est devenu capitaine de remorqueur pendant plusieurs années. Maureen Tucker s’est occupée de sa famille avant de revenir à de petits concerts et à l’enregistrement dans les années 1980. Morrison a fait partie de plusieurs groupes en tournée, entre autres avec le groupe de Tucker. En juillet 1988, la chanteuse Nico meurt d’une hémorragie cérébrale à l’hôpital quelques heures après une chute de vélo sur l’île d’Ibiza, conséquence probable d’une insolation.

Retrouvailles (1990 et 1992-1994)

The Velvet UndergroundEn 1990, Reed et Cale sortent Songs for Drella, dédié à Andy Warhol, récemment décédé. « Drella » était un surnom que Warhol avait adopté, une combinaison de « Dracula » et « Cinderella ». Bien que Morrison et Tucker aient tous deux travaillé avec Reed et Cale depuis la séparation de l’U.V., Songs for Drella est la première fois que les deux stars ont retravaillé ensemble depuis des décennies et les rumeurs d’une réunion ont commencé à circuler, alimentées par l’apparition unique de Lou Reed, John Cale, Sterling Morrison et Maureen Tucker pour jouer « Heroin » en rappel d’un bref concert de Songs for Drella à Jouy-en-Josas, en France.

Le même groupe s’est brièvement reformé de 1992 à 1994, ce qui a donné lieu à une tournée européenne, à la fois en tête d’affiche et en première partie de quelques concerts de U2, et à un album live, Live MCMXCIII. Cale a chanté la plupart des chansons que Nico avait interprétées avec le groupe.

Avant que le groupe ne puisse faire une tournée aux États-Unis ou enregistrer (un album MTV Unplugged était dans les tuyaux) Cale et Reed se brouillent à nouveau, ce qui entraîne une nouvelle rupture du groupe. La fin définitive de la carrière mouvementée du groupe survient lorsque Sterling Morrison meurt d’un cancer en 1995. La mort de Lou Reed en 2013 a mis un terme définitif à tout espoir d’une nouvelle reformation du Velvet Underground.

Ces dernières années, les quatre premiers albums du groupe ont été réédités avec des coffrets comprenant deux à cinq disques de contenu bonus. Une série d’enregistrements live d’archives a également été publiée sous le nom de The Complete Matrix Tapes, qui a été saluée à la fois pour sa fidélité audio et pour la qualité des performances (bon nombre des enregistrements ici ont été initialement la source de l’album Live 1969 du groupe, qui a été acclamé, mais la qualité sonore a été encore améliorée).

Membres du groupe The Velvet Underground

Lou Reed – chant, composition, guitare
John Cale – chant
Sterling Morrison – deuxième guitare
Maureen Tucker dite « Moe » – batterie
Doug Yule – chant, basse, clavier, guitare

Autres membres

Angus MacLise – batterie
Nico – chant
Billy Yule – batterie,
Willie Alexander – clavier,
Walter Powers – basse
Ian Paice – batterie

Discographie The Velvet Underground

Albums studio

1967 : The Velvet Underground and Nico
1968 : White Light/White Heat
1969 : The Velvet Underground
1970 : Loaded
1973 : Squeeze

Albums live

1972 : Live at Max’s Kansas City
1974 : 1969: The Velvet Underground Live
1993 : Live MCMXCIII
2001 : Final V.U. 1971-1973
2001 : Bootleg Series Volume 1: The Quine Tapes

Compilations et inédits

1985 : VU (inédits)
1986 : Another View (inédits)
1993 : What Goes On (coffret)
1995 : Peel Slowly and See (coffret)
2001 : Rock & Roll: an Introduction to The Velvet Underground (compilation)
2003 : The Very Best of the Velvet Underground (compilation)
2005 : Gold (compilation)

Site officiel

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