2017 : Rodolphe Burger > Good

Rodolphe Burger - Good - MazikPour ma dernière, dans ce format chronologique journalier, je vais vous parler de l’impressionnant et magnifique chef d’oeuvre « Good » de « Rodolphe Burger », l’alsacien de la vallée de Sainte Marie aux Mines, qui est en quelque sorte mon alter ego, puisque je suis un Strasbourgien (contraction de Strasbourg et de Vosgien).

Rodolphe Burger nous invite dans sa ferme vosgienne pour partager dans un climat intimiste, une musique poétique et sensuelle, enveloppée par sa voix chaude pour créer un blues rock dans une ambiance trip-hop sur fond de sonorités indus… Co-réalisé avec Christophe Calpini, musicien, percussionniste et batteur vaudois qui nuance les écritures musicales pour naviguer avec élégance entre les styles.

Un album à écouter et réécouter, notamment dans sa version vinyle qui offre un premier enregistrement de Samuel Hall. La créativité musicale de Rodolphe sublime les poèmes de Samuel Beckett, Goethe, Georg Büchner, T.S Eliot, E.E Cummings, Mahmoud Darwich, Olivier Cadot, Pierre Alfieri et Michel Deguy.

On écoute…

Rodolphe ouvre cet album sur un climat tendu et obsédant avec « Good », porté par des claviers et une batterie qui laissent des samples d’arrière-plan et des bourdonnements de machine à la « Pink Floyd » ouvrir un final angoissant, d’après un texte Samuel Beckett. Inquiétant

Suit comme une musique de film, l’envoûtant « Happy Hour » qui dépeint une lugubre et perfide réception mondaine, co-signé avec Pierre Alféri et Christophe Calpini. Cinemascope en technimusical.

Avec le bluesy « Cummings », la guitare de Rodolphe Burger guide sa voix à la Gainsbourg pour se marier à celle de Sarah Murcia. Enchanteur

Le « Poème en or » d’après un magnifique texte d’Olivier Cadot, irradie cet album sur le chagrin d’une rupture : « Je suis comme fané – Squelette éparpillé – Mon cœur est en cire – En fusion dans mon corps, je suis sec – Petit morceau d’argile, vase en miettes – Je suis de l’eau qui s’écoule – Pourquoi m’as-tu abandonné, force perdue ? – Désert en un instant… ». Douloureux de beauté

« Rien ni personne » ne doit faire ce que le commandement primordial de tout être humain nous dicte : « Tu ne tueras pas, un point c’est tout ». Biblique et …rédempteur ?

Le puissant rock indus tonitruant de « Fx of love », comme une « jungle music » abrupte et toute en distorsion à la Nine Inch Nails. Envoutant.

Avec « Providence », on entre dans un univers typique à la « Kat Onoma » à la beauté monumentale. Somptueusement écrit.

Sur « An Lilli », Rodolphe chante en allemand un texte de Goethe, avec Sarah Murcia. Germanophile

L’efficace « Painkiller » ouvre à nouveau un rock indus avec une batterie très en avant. Anti douleur grandiloquent.

Arrive le blues de « Waste Land » comme une ivresse pour magnifier les 433 vers du poème de T. S Eliot « The Wasteland ». Mystique.

Un vrai blues avec « Hard times » qui suggère affectueusement l’abattement. Louisiane…sque.

On termine avec l’hypnotique poème « Lenz » de Büchner, comme un voyage musical transcendant des paysages divin. Atmosphérique

Avec ce « GOOD » serein, les poèmes surréalistes sont sublimés par la musique sobre mais riche de sons et d’ambiances. Un album qui se déguste lentement pour savourer dans chaque note le nectar musical qui coule dans les veines de l’artiste. Envoutant.

L’œuvre de Burger, compte une vingtaine d’albums avec le groupe Kat Onoma d’abord, puis une série d’albums en solo et des dizaines de collaborations avec des artistes allant de Françoise Hardy à Jeanne Balibar, d’Olivier Cadiot à Pierre Alferi, de James Blood Ulmer à Serge Teyssot-Gay, de Jacques Higelin à Alain Bashung

On écoute Good

Et puis

Happy Hour
Ou tout simplement
Poème en or
Sans oublier
Rien Ni Personne
Et pourquoi pas
Fx of love
J’allais oublier
An Lilli
Allez hop
Waste Land
Pour terminer
Hard times

A moins qu’un concert en entier vous tente :

Le pont des artistes #14 – Rodolphe Burger / Cyril Mokaiesh / Lescop

Interview de Rodolphe en personne

Discographie

Avec Kat Onoma

1988 : Cupid
1990 : Stock Phrases
1992 : Billy the Kid
1992 : The Radio Remixes
1993 : Post Scriptum to Billy the Kid
1995 : Far from the Pictures
1997 : Happy birthday public
2001 : Kat Onoma
2002 : Live à la Chapelle
2004 : All The Best from Kat Onoma

En solo

1993 : Cheval-mouvement
1998 : Meteor show
2005 : Schweyk
2008 : No Sport
2009 : Valley Session
2011 : This is a Velvet Underground song that i’d like to sing
2014 : Le Cantique des cantiques & Hommage à Mahmoud Darwich
2017 : Good

Collaboration

2000 : avec Olivier Cadiot : On n’est pas des indiens c’est dommage
2002 : avec Olivier Cadiot : Hôtel Robinson
2003 : avec James Blood Ulmer : Guitar Music
2003 : avec Chloé Mons et Alain Bashung : Cantique des cantiques
2004 : avec Pierre Alféri : Lon
2005 : avec Erik Marchand : Before Bach
2005 : avec Yves Dormoy : Planetarium
2006 : avec Chloé Mons et Alain Bashung : La Ballade de Calamity Jane
2013 : avec Olivier Cadiot : Psychopharmaka
2015 : avec Philippe Poirier : Play Kat Onoma

Participation sur d’autres albums

1996 : Françoise Hardy: Le Danger
1997-2000 : Françoise Hardy : Clair-obscur
1998 : Alain Bashung : Fantaisie militaire
1999 : Collectif GISTI : Liberté de circulation
2001 : Xavier Bussy : POEsession
2003 : Jeanne Balibar : Paramour
2006 : Jeanne Balibar : Slalom Dame
2006 : Françoise Hardy : (Parenthèses…)
2006 : Jacques Higelin : Amor Doloroso,
2009 : Ben Sidran : Dylan different
2010 : Jacques Higelin : Coup de foudre

Dans le cadre du collectif 48 Cameras

1997 : From Dawn to Dust & Backwards
1999 : Three Weeks with my Dog
2002 : I Swear I Saw Garlic Growing under my Father’s Steps

Au cinéma

2006 : Apparition musicale dans le film Bled Number One de Rabah Ameur-Zaïmeche. Rodolphe Burger y chante et joue de la guitare dans la montagne.
2010 : Joue son propre rôle dans Ne change rien de Pedro Costa, aux côtés de Jeanne Balibar
2010 : And I Ride, film de Franck Vialle et Emmanuel Abela, Production Atopic
2012 : Signe la musique du film « Au prochain printemps », de Luc Leclerc du Sablon.

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2016 : Jacques Higelin > Higelin 75


2016 : Jacques Higelin > Higelin 75Pour ses 50 ans de carrière, on revient une dernière fois vers le grand frère Jacques avec « Higelin 75 », parce qu’à 75 ans l’auteur du premier véritable album de rock français « BBH75 » en 1975 veut nous montrer de quel bois il peut encore nous chauffer avec ce 18ème disque, enchanteur, fascinant, salvateur, envoûtant et tout simplement inclassable.

Notre poète chanteur qui aime s’épancher sur scène dans la poésie avec des phrases sans fin, n’aime pas à contrario l’exercice factice du studio.

C’est donc dans la ferme alsacienne de Rodolphe Burger avec Édith Fambuena (ex guitariste des valentins) que son fidèle ami Dominique Mahut a emmené Higelin pour qu’il se prélasse au travail en lui laissant l’inspiration verbale en écho à son recueil de textes « Flâner entre les intervalles ».

Pour commencer, Jacques écrit une élégante ballade à sa fille Izïa, pour chanter « Elle est si touchante ». Tendresse paternelle.

On poursuit avec le poème métempirique « L’emploi du temps » de 8mn et 33 secondes… Jacques Higelin égrène les secondes face au temps qui s’accélère pour lui, sans pouvoir imposer sa loi aux aiguilles. La suprématie des engrenages de l’horloge est accompagné par Mahut au tic-tac.

« J’fume » sur « Higelin 75 » comme une déclaration d’amour à une cigarette de « BBH 75 ». Provocateur face au fossoyeur qui creusera son trou au Père-Lachaise. Méditatif.

Avec « Loco loco », on roule sur les rails d’un cheval de fer qui n’a peur de rien, tellement elle en a vue…Cheminesque.

Une petite ballade country comme au bon vieux temps sur « Lonesome bad boy ». Souvenirs, souvenirs.

Sur le rock funky et haut en couleur de « Habla quoi ? », Higelin nous fait une impro comme s’il était sur scène. Cocasse.

Avec la cavalcade déjantée à la Arno « Le monde est fou », Higelin nous diverti avec un carnaval musical. Extravagant.

Quoi, un morceau de 21mn enregistré en une seule prise ? Higelin nous met « A feu et à sang », histoire de remettre les pendules à l’heure. Ce n’est pas Higelin à 75 ans mais Higelin en 75. La spirale infernale d’À feu et à sang nous entraine dans vingt minutes de transe ébouriffée par ses idées noires.

Pour son dernier album, Higelin nous entraîne dans un univers musical audacieux que l’on ne lui croyait plus capable de nous pondre.

Ce disque est une cure de jouvence pour lui comme pour nous.

Chapeau Mr Higelin.

Présentation du disque par Higelin en personne

Quelle carrière ! C’est pourquoi je ne vous fait pas écouter un morceau de ce magnifique album, mais un aperçu de sa vie musicale…

Discographie de Jacques Higelin

Enregistrements en studio

1965 : 12 chansons d’avant le déluge
1969 : Higelin et Areski
1971 : Jacques Crabouif Higelin
1974 : BBH 75
1975 : Irradié
1976 : Alertez les bébés !
1978 : No Man’s Land
1979 : Champagne pour tout le monde…
1979 : … Caviar pour les autres
1980 : La Bande du Rex
1982 : Higelin ’82
1985 : Aï
1988 : Tombé du ciel
1991 : Illicite
1994 : Aux héros de la voltige
1998 : Paradis païen
2006 : Amor Doloroso
2010 : Coup de foudre
2013 : Beau Repaire
2016 : Higelin 75
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Enregistrements en public

1981 : Higelin à Mogador (triple album, 2 CD)
1983 : Casino de Paris (album simple, 1 CD)
1986 : Higelin à Bercy (triple album, 2 CD)
1990 : Follow the live (double album, 1 CD)
1992 : Higelin Le Rex (double album, 1 CD)
2000 : Higelin Live 2000 (1 CD)
2005 : Higelin enchante Trenet (1 CD 12 titres et édition collector 18 titres en 2 CD)
2007 : En plein Bataclan (1 CD)
2010 : Paris/Zénith 18-10-2010 (1 CD ou 3 CD)

Participations et titres inédits isolés

1960 : guitare sur Saint-Tropez blues et sur Tumbleweed, chantés par Marie Laforêt, pour le film Saint-Tropez blues (voir filmographie)
1963 : guitare sur quatre chansons de Marie Laforêt, Blowin’ in the wind, Flora, House of the rising sun, Banks of the Ohio
1967 : Cet enfant que je t’avais fait (en duo avec Brigitte Fontaine), Les Encerclés et Le Roi de la naphtaline : 45 T de la musique du film Les encerclés de Christian Gion. On peut néanmoins se procurer Cet enfant que je t’avais fait sur trois albums de Brigitte Fontaine : Brigitte Fontaine est… folle, Morceaux de choix et Plans fixes ainsi que sur la compilation Higelin entre 2 gares, tous disponibles en CD.
1969 : un morceau sur le 45 T Saravah Et vouâla le piano : Je jouais le piano, non réédité sur un de ses CD. L’autre morceau, Remember, se trouve sur l’album Higelin et Areski (1969)
1975 : Tango tango sur la compilation Dix ans de Saravah
1977 : Rock’n roll ça veut dire, sur une compilation en 33 t de divers artistes rock
1977 : Jaloux d’un rêve, un titre prévu pour l’album No man’s land, enregistré ici au cours de l’émission télé Numéro 1 de Maritie et Gilbert Carpentier (5 novembre). Seule la face B du single, Denise, figurera sur l’album.
1983 : Informulé, en duo avec Armande Altaï, 45 T Mercury extrait du spectacle Jacques Joseph Victor dort
1984 : Champagne, en public, en duo avec Diane Dufresne, sur son album Magie rose
1984 : récite Pierre et le loup sur l’album Pierre et le loup – Le carnaval des animaux, de Katia et Marielle Labèque
1986 : Poucet Logre et associés (sur l’album collectif La Fugue du Petit Poucet, conte pour enfants, collectif pour la Croix-Rouge française)
1987 : To sangela sur l’album Bwana Zoulou Gang de Ray Lema, chanté avec Manu Dibango et Lokua Kanza
1987 : chante sur Et c’est comme ça que la terre est carrée, en duo avec Didier Lockwood sur son album 1.2.3.4
1987 : Jolie môme et Annonce, sur l’album La Fête à Ferré, enregistrement public aux Francofolies de La Rochelle
1989 : Chanson, Poil dans la main, est une version studio différente de celle parue sur l’album Tombé du Ciel en 1988 1989 : Follow the Line : version studio différente de celle parue sur l’album Tombé du ciel.
1989 : Follow the Line : version studio différente de celle du 45T paru dans le commerce (mentionné ci-dessus), et de celle de l’album Tombé du ciel
1990 : Je ne peux plus dire je t’aime (avec Isabelle Adjani) sur le Désormais disponible sur la compilation Higelin entre 2 gares.
1992 : Je ne peux plus dire je t’aime (avec Patrick Bruel) et L’aviateur dans l’ascenseur sur le double CD collectif Urgence – 27 artistes pour la recherche contre le SIDA
1994 : D’ailleurs en trio avec Brigitte Fontaine et Areski, sur un CD single en tirage limité, et sur la deuxième édition de l’album de Brigitte Fontaine French Corazon.
1995 : Seul à seule, avec Eddy Louiss, sur l’album collectif de l’association Sol En Si, Solidarité enfants sida
1995 : Électrocardiogramme plat, sur l’album collectif en public La fête du disque 1995 – Le collector (Snep)
2002 : L’Hélicon en duo avec Izïa Higelin, sur l’album collectif Boby Tutti-Frutti – L’hommage délicieux à Boby Lapointe.
2003 : Jolie môme sur l’album collectif Avec Léo en hommage à Léo Ferré
2004 : Je voudrais dormir, en duo avec Jeanne Cherhal sur son album Douze fois par an
2005 : La rousse au chocolat, en duo avec Jeanne Cherhal sur l’album collectif Tôt ou tard
2005 : les deux titres précédents, en public et en duo avec Jeanne Cherhal, sur son album À la Cigale
2005 : Le destin du voyageur, en duo avec Arthur H sur son album Adieu tristesse
2006 : Encore une journée d’foutue, avec Tryo sur l’album Tryö Fête Ses 10 Ans inclus avec le DVD du même titre
2007 : La Courneuve, sur l’album Chez Leprest, vol. 1 (Hommage à Allain Leprest)
2008 : Crocodail, en duo avec Petra Magoni sur son album Musica Nuda 55/21
2008 : Projet Baltimore, avec Sweet Air, Maurane et Riké.
2011 : Mauvaise humeur, sur l’album d’hommage à Jacno, Jacno Future
2011 : Duel, en duo avec Brigitte Fontaine sur son album L’un n’empêche pas l’autre

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