2014 : Shakin’ Street > Bad girl

Encore une découverte si vous n’avez jamais entendu parler de « Shakin’ Street » et au moins de leur dernier album Psychic. Il est peut être encore temps de vous y intéresser, mais attention vous êtes en possession d’un métal explosif à écouter avec précaution.

Ce groupe de rock et de heavy metal parisien s’est formé en 1976 autour de la chanteuse charismatique Fabienne Shine (encouragé par Robert Plant et Jimmy Page !) et d’Éric Lévi à la guitare. Ils sont rapidement rejoint par d’autres illustres inconnus Jean-Lou Kalinowski à la batterie, Louis Bertignac à la deuxième guitare et Corine Marienneau à la basse. Mais après le festival punk de Mont-de-Marsan en 1976, Louis Bertignac et Corine Marienneau vont rejoindre Jean-Louis Aubert pour former le groupe de rock Téléphone, une autre histoire avec une autre voix et un autre son…

De leur côté, Eric Levi et Fabienne Shine enregistrent leur premier album à Londres Vampire Rock en 1978, qui sera suivi d’un live à San Francisco en 1979 et qui marquera toute une génération.

En 1979, le manager de Blue Öyster Cult et Black Sabbath, Sandy Pearlman, leur fait signer un contrat pour effectuer une tournée aux USA avec AC/DC et Blue Öyster Cult, rien que çà !

En 1980, le guitariste « Ross the Boss » (ex Dictators) les rejoint et participe à l’enregistrement de leur deuxième album à San Francisco intitulé Solid as a Rock suivi d’un Live and Raw, mais les nombreuses tensions interne conduisent à la dissolution du groupe en 1981, pour hiberner pendant 25 ans…

… En 2004, Fabienne Shine reforme le groupe pour divers concerts et festival avec Norbert « Nono » Krief (ex Trust) et « Ross the Boss » (ex Manowar), Mike Winter à la basse et Jean Lou Kalinowski à la batterie qui sera enregistré plus tard sur un « Live ».

En 2009, deux après leur re-formation ils sortent un nouvelle merveille, intitulée 21st Century Love Channel suivi d’un autre Live in the 21st Century en 2001.

En 2014, ils publient leur nouvel album, Psychic, enregistré en France et produit par Fabienne avec Jean Lou Kalinowski à la batterie, le nouveau bassiste Fred Guillemet (ex Trust) et le trio magique de guitaristes Ross The Boss, Philippe Kalfon et Olivier Spitzer qui signifie des riffs plus denses et plus de place pour The Boss au solo…

Bon, écoutons voir cela :

On ouvre sur le Sabbathien « Bad Girl », avec un riff bien lourd chanté par Fabienne Shine pour terminer sur un solo de guitare avec Phil Kalfon bien en cordes, qui sont d’ailleurs présentes en deuxième rideau. D’enfer !

On enchaine sur un bon vieux rock à la manière d’ACDC avec « Got a date with my man » qui déménage un bon riff avec Ross The Boss. Le rythme entraînant et donne envie de danser un rock’roll ou autre avec Fabienne Shine. C’est vraiment des français ???

Avec « Dying For A Snack » on écoute un rock américain plus classique, ben ouais made in USA quoi…

Ouh la la sur « Dirty Rat », le riff acéré à la Jimmy Page lâche les sales rats. Magnifique morceau sombre, au hard lancinant mais puissant.

Sur « Mount Sinai », le hard rock est roi et le solo de guitare très Manowar.

Entre Bowie et Stones, Fabienne la chante très Iggy pop sur « Kinky Sex », magnifique solo.

Passage obligé, la ballade bluesy, oui mais avec une Fabienne dans la bonne tessiture sur « It’s Too Late ». Magnifiquement amené au piano, chanté avec sensibilité, belle guitare et choeurs éthérés. Nostalgique à souhait. Sniff !

Puis arrive « Between Life and Death », Entre Led et Zeppelin.

Avec « Coast Of Paradise » on croit entendre « The Pretenders », bien joué.

Sur « Walk Of Fame », on danse un rock si vraiment on a du souffle, sinon se fait un petit «headbanging», Ross t’es le Boss.

On ferme avec « Breaks my toys » aux références Black Sabbath comme pour le morceau d’ouverture mais en plus langoureux et avec Fabienne Shine qui montre la voie.

Bon soyons clair, Shakin Street et sa chanteuse Fabienne Shine, c’est de la bombe. Comparé à Téléphone et la voix de castré de Jean Louis Aubert sur la bombe humaine de Téléphone, il n’y a pas photo. Et pourtant…

Bravo « Shakin’ Street » et dommage.

Membres actuels de Shakin’ Street

Fabienne Shine – chant (fondatrice du groupe)
Ross the Boss – guitare
Phil Kalfon – guitare
Fred Guillemet – basse (ancien membre du groupe Trust)
Jean-Lou Kalinowski – batterie
Bruno Mieusset – claviers

Anciens membres de Shakin’ Street

Armik Tigrane – guitare solo (sur Vampire Rock)
Éric Lévi – guitare
Mike Winter – basse
Norbert Krief alias Nono – guitare (rejoindra par la suite Trust et jouera pour Johnny Hallyday)
Ross the Boss – guitare (guitariste des Dictators et cofondateur du groupe de heavy metal Manowar en 1980, dont il sera le guitariste jusqu’en 1988)
Corine Marienneau – basse (rejoindra la formation initiale de Téléphone)
Louis Bertignac – guitare (rejoindra la formation initiale de Téléphone)
Patrice Llaberia – guitare (rejoindra par la suite Bijou SVP)

Discographie de Shakin’ Street

1978 : Vampire Rock
1979 : Live Old Waldorf, San Francisco, CA 15 Août 1979 (bootleg)
1980 : Solid as a Rock
1981 : Live and Raw
2004 : Live
2009 : 21st Century Love Channel
2011 : Live in the 21st Century (DVD)
2014 : Psychic

Vous avez aimé, écoutez
Got a date with my man
Kinky Sex
Walk Of Fame

Mais comment sont’ils sur scène ?

De la bombe je vous dis avec ce « Live in the 21st Century » d’1h23 à Paris en 2009.

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2013 : Brigitte Fontaine > Crazy Horse


2013 : Brigitte Fontaine > Crazy Horse - MazikLa reine des Kékés, nous revient à 74 ans pour un dernier album majeur de provocation J’ai l’honneur d’être. Avec ce 18ème disque, Brigitte Fontaine conclue sa vie de chanteuse de manière magistrale en confessant son cœur pour nous remuer les tripes. Sur des accords rock, elle nous conte avec désinvolture, impudence et virtuosité, son univers éclaté avec son écriture jouissive comme un plaisir coupable.

Ce diamant noir, miroir de notre société, est bien évidemment accompagné par Areski Belkacem qui a composé, réalisé et arrangé la presque totalité de l’album, mis à part Jean-Claude Vannier qui est venu mettre la main à la patte sur deux titres.

Ça commence par un riff bien rock sur le premier single « Crazy Horse » qui conte l’histoire de Lola la paria qui glisse inexorablement vers les tréfonds, comme une égérie de Gainsbourg. Très beau rock.

On enchaîne avec une ritournelle orientale pour nous psalmodier des sarcasmes aux culs bénis « Au diable dieu », évidemment joyeusement anticlérical.

Avec les notes de piano éthérée de « Sur une mer gelée », les amants s’enlacent au son des violons qui se terminent comme des cris de baleines.

La jolie valse de « Delta » nous déshabille le corps de Brigitte F en portrait chinois qui finalement préfère les vieux.

Nouveau riff de rock magnifiquement déjanté avec « Les crocs » pour nous livrer un texte anti omnivore et pro bec !!! Musique de Jean-Claude Vannier

Avec cette musique que n’aurait pas renié Alain Bashung (Yan Pechin n’est pas loin), on entre dans un univers onirique avec « Amour poubelle » qui est un adieu à son compagnon qui gît dans son cercueil.

L’ode à l’île Saint louis comme une « Île au cœur d’enfant », magnifiquement orchestré et interprété avec des riffs de guitare acérés. Superbe.

La ballade de « Dîner en ville », un conte joyeux à destination des critiques divers et variés de la reine des kékés. Règlement de compte…

Avec le texte à fleur de peau « J’ai l’honneur d’être » Brigitte confesse un père… Dramatique

« La pythhonisse » n’a rien d’une voyante mais plutôt d’une brésilienne dans le bois de Boulogne sur une musique de Jean-Claude Vannier.

Le rock gay du mariage pour tous remonte à la destruction de Sodome et Gomorrhe avec « Les hommes préfèrent les hommes » vu par l’amazone Brigitte comme une fontaine de jouvence.

Avec « J’aime » on saura tout sur les envies de Brigitte le jour et même la nuit.

Sur la ballade composée comme un nocturne du « Père », l’hommage n’est pas le même que dans « J’ai l’honneur d’être ». C’est une chanson universelle pour toutes les filles à leur père.

Depuis 1966, Brigitte Fontaine nous surprends avec une discographie hétéroclite. Ses débuts avec Jacques Higelin (qui parle de trop sur scène), son troisième album « Brigitte Fontaine est folle » en 68, l’arrivée d’Areski Belkacem, son compagnon de route avec l’Art Ensemble of Chicago sur « Comme à la radio » en 70.

Mais des bijoux moins connus et peu vendus « Je ne connais pas cette homme » en 73, puis « l’incendie » en 74 et « Les églantines sont peut-être formidables » en 80, ont raison pour un moment de Brigitte Fontaine qui disparaît de la scène musicale pour écrire des romans.

Elle revient sur les ondes de Mazik en 1990 avec « French Corazon » enregistré 2 ans auparavant au Japon pour cause de persona non grata sur les ondes françaises. Puis c’est avec « Genre humain » en 95, que la presse redécouvre Brigitte Fontaine, qui reprends de facto le chemin de la scène et nous lâche quelques perles avec « Les palaces » en 97, « Kékéland » en 2001, « Rue St Louis en l’île » en 2004, « libido » en 2006, « prohibition » en 2009 et ce « J’ai l’honneur d’être » en 2013. Quel parcours pour la reine des kékés !

Discographie de Brigitte Fontaine

Albums

1966 : 13 Chansons décadentes et fantasmagoriques (arrangements de Jimmy Walter)
1968 : Brigitte Fontaine est…? (arrangements de Jean-Claude Vannier)
1970 : Comme à la radio avec Areski Belkacem et The Art Ensemble of Chicago
1972 : Brigitte Fontaine
1973 : Je ne connais pas cet homme avec Areski Belkacem
1974 : L’Incendie avec Areski Belkacem
1975 : Le Bonheur avec Areski Belkacem
1977 : Vous et nous avec Areski Belkacem
1980 : Les églantines sont peut-être formidables avec Areski Belkacem (mixé par Dominique Blanc-Francard)
1988 : French corazon (Japon) (sortie en France en 1990, puis en 1999 sous le titre Le Nougat)
1995 : Genre humain
1997 : Les Palaces
2001 : Kékéland
2004 : Rue Saint Louis en l’île (mixé par Dominique Blanc-Francard)
2006 : Libido (arrangements de Areski Belkacem, Dondieu Divin et Jean-Claude Vannier)
2009 : Prohibition (réalisation de Ivor Guest)
2011 : L’un n’empêche pas l’autre (réalisation de Ivor Guest)
2013 : J’ai l’honneur d’être (arrangements de Areski Belkacem et Jean-Claude Vannier)

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Compilations

1967 : Chansons d’avant le déluge, avec Jacques Higelin (arrangements de Jimmy Walter et Michel Colombier)
1971 : 12 chansons d’avant le déluge, avec Jacques Higelin (arrangements de Jimmy Walter et Michel Colombier)
1976 : 15 chansons d’avant le déluge, suite et fin…, avec Jacques Higelin (arrangements de Jimmy Walter et Michel Colombier)
1996 : 20 chansons d’avant le déluge, avec Jacques Higelin (arrangements de Jimmy Walter et Michel Colombier)
1999 : Morceaux de choix
2002 : Plans fixes, Long Box (3 x CDs), incluant deux inédits : Comme à la radio et J’ai 26 ans (les deux en version anglaise)
2004 : L’Essentiel

Sans oublier

16 participations à de multiples albums
13 reprises de chansons diverses
x chansons écrites pour d’autres interprètes sur 10 albums
28 chansons reprises par d’autres interprètes
24 livres
12 pièces de théâtre comme interprète
7 pièces de théâtre comm interprète et auteur
4 pièces de théâtre comme auteur
7 films comme actrice

Prix

Grand prix du disque de la chanson française de l’académie Charles-Cros pour Comme à la radio (1970)
Grand prix du disque de la chanson française de l’académie Charles-Cros pour Les Palaces (1997)
Prix d’honneur de l’académie Charles-Cros pour l’ensemble de son œuvre (2001)
Grand prix de l’humour noir pour Prohibition (2010)
Prix hommage de la création musicale décerné par la Chambre syndicale de l’édition musicale (2011)

Sur Crazy Horse, la diva fait appel à Enki Bilal pour dessiner ses fantasmes et à elle même pour écrire les paroles.

Paroles de Crazy Horse

Camisole de force
Relookée crazy horse
Je m’appelle Lola
Je suis une paria
Une XXX
L’alpha et l’omega
Ogresse seule et folle
Serpillère espagnole
Camisole de force
Relookée crazy horse
Menottée on me traine
A Fleury et a Fresne
Parce que j’ai volé
Des beafsteaks des poupées
Pour des petits enfants
Aux yeux d’anges mourants
Camisole de force
Relookée crazy horse
Je subis tous les viols
Sévices sur le sol
Co-détenue matonne
Directeur et matrone
Me gavent en m’étouffant
De gros ton pack sanglant
Camisole de force
Relookée crazy horse
Pour calmer l’armada
Je fais du close combat
Et je vais au mitard
Résidence au placard
Je suis une anémique
Sur le béton glacé
Puis je suis libérée
Un jour d’hiver givré
Mes enfants à la DAS
Et mon coeur plein de glace
J’escalade un glacier
Je tue un ouvrier
J’ère dans la banquise
Je finis au assises

Vous avez aimé, écoutez :
Amour poubelle
L’île au cœur d’enfant

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