Vangelis : Façonner des paysages sonores au-delà des frontières

Vangelis Papathanassíou est un artiste dont la musique a transcendé les frontières et la compréhension conventionnelle. De ses débuts modestes en Grèce à sa renommée mondiale grâce à des bandes originales emblématiques, découvrons le parcours d’un musicien qui a révolutionné l’art de la composition.

Vangelis

Vangelis Papathanassíou en bref

Jeunesse et Origines

Né en 1943 en Grèce, Vangelis a grandi dans une atmosphère baignée de mélodies traditionnelles et de rêveries. Ses premiers pas dans la musique ont été influencés par la richesse culturelle de son pays natal. Bercé par ces sonorités, il a développé une sensibilité musicale unique dès son plus jeune âge.

Débuts de Carrière Musicale

Années Formatrices en Grèce

Les années de formation de Vangelis en Grèce ont jeté les bases de son style musical iconique. Inspiré par l’harmonie de la nature et la fusion des éléments, il a commencé à expérimenter avec différents instruments et sons, créant ainsi un langage musical novateur qui allait bientôt captiver le monde.

Déménagement à Paris et Collaborations

Cependant, le véritable tournant de sa carrière s’est produit lorsqu’il a déménagé à Paris. La ville des lumières a été le terreau fertile où Vangelis a collaboré avec des artistes de divers horizons. Cette période de sa vie a façonné son approche de la musique en tant qu’expression universelle au-delà des frontières linguistiques. Il y a formé le groupe de rock progressif Aphrodite’s Child en compagnie de Demis Roussos et Lucas Sideras. Malheureusement, ce groupe se dissout en 1972, et c’est en solitaire que Vangelis achève leur ultime album intitulé « 666 ».

Éclatant de Succès : « Les Chariots de Feu »

Bande Originale Iconique et Reconnaissance

C’est en 1981 que Vangelis a atteint de nouveaux sommets avec sa bande originale pour le film « Les Chariots de Feu ». Cette composition épique et évocatrice a non seulement remporté des prix prestigieux, mais a également laissé une empreinte indélébile dans l’histoire du cinéma. Qui pourrait oublier les images de coureurs se déployant au ralenti au son envoûtant de cette musique ?

Un Style Musical Innovant

Fusion d’Éléments Électroniques et Orchestraux

Vangelis a toujours été un pionnier, repoussant les frontières de la musique elle-même. Son style unique découle de la fusion audacieuse d’éléments électroniques et orchestraux. Cette synthèse magistrale crée des paysages sonores qui transportent l’auditeur dans des dimensions inexplorées.

Influences et Inspirations

Ses sources d’inspiration sont aussi variées que profondes. Des explorations spatiales aux émotions humaines, Vangelis puise dans diverses sources pour façonner ses mélodies captivantes. Son art transcende les genres, tout comme son don pour transformer des concepts abstraits en notes musicales saisissantes.

Œuvres Clés et Collaborations de Vangelis

Vangelis s’est aventuré dans le monde de la collaboration artistique à maintes reprises, apportant sa touche unique à différentes œuvres.

Voici quelques exemples notables :

Jon Anderson – « Short Stories » (1980) : Vangelis a collaboré avec le chanteur du groupe Yes, Jon Anderson, pour créer cet album. Leur collaboration a donné naissance à des pistes atmosphériques et captivantes, mélangeant la voix distinctive d’Anderson avec les compositions électroniques de Vangelis.

Irene Papas – « Rapsodies » (1986) : Vangelis a travaillé avec l’actrice et chanteuse grecque Irene Papas pour produire cet album empreint de mystère et d’intensité. Leur fusion artistique a donné vie à des chants poignants et des mélodies envoûtantes.

Montserrat Caballé – « Odes » (1999) : Vangelis a uni ses forces avec la soprano espagnole Montserrat Caballé pour créer un album qui célèbre les grandes œuvres lyriques. Leur collaboration a donné lieu à une fusion captivante entre la voix lyrique et les arrangements contemporains.

Ces collaborations (non exhaustives) témoignent de la diversité de l’influence de Vangelis dans des genres musicaux variés, montrant comment sa musicalité novatrice a pu s’intégrer harmonieusement avec d’autres voix et talents artistiques.

« Blade Runner » et Autres Symphonies Cinématographiques

L’un des moments phares de sa carrière a été sa collaboration avec le réalisateur Ridley Scott pour la bande originale du film culte « Blade Runner ». La symbiose entre la vision visuelle du réalisateur et la musique immersive de Vangelis a créé une expérience cinématographique inoubliable. Mais ce n’est pas tout, l’artiste a également collaboré avec d’autres talents, donnant naissance à des compositions éthérées.

Exploration de Thèmes

Concepts Cosmiques et Futuristes

La musique de Vangelis est une invitation à l’exploration de mondes inconnus. Ses thèmes cosmiques et futuristes ouvrent une fenêtre sur l’infini, faisant de chaque morceau une épopée en soi. Cependant, ce n’est pas seulement une question d’espace, sa musique puise également dans les profondeurs de l’âme humaine, éveillant des émotions profondément enfouies.

Héritage et Influence

Impact sur la Composition de Musiques de Film

L’impact de Vangelis sur la composition de musiques de film est indéniable. Sa capacité à créer des ambiances uniques qui renforcent l’impact émotionnel d’une scène a ouvert de nouvelles voies dans l’industrie cinématographique. Ses techniques novatrices ont inspiré de nombreux compositeurs à explorer de nouvelles avenues artistiques.

Pionnier de la Musique Électronique

Vangelis a également marqué l’histoire en tant que pionnier de la musique électronique. Avant l’ère de la musique numérique, il a su exploiter les possibilités des synthétiseurs pour créer des sons autrefois inimaginables. Son héritage résonne dans chaque note électronique que nous écoutons aujourd’hui.

Vie Personnelle et Philosophie de Vangelis

Nature Privée et Processus Créatif

Malgré sa renommée mondiale, Vangelis reste énigmatique et protège jalousement sa vie privée. Son processus créatif est semblable à un alchimiste façonnant des émotions en musique. Sa retraite apparente est en réalité une invitation pour les auditeurs à se connecter directement à ses œuvres, sans la distraction de la célébrité.

Technologie et Art

Vangelis a toujours embrassé la technologie comme un outil d’expression. Pour lui, la technologie est une extension naturelle de la créativité humaine, permettant d’explorer de nouveaux horizons sonores. Son approche incarne la fusion harmonieuse entre innovation et émotion.

Poursuite d’un Voyage Artistique

Loin de ralentir, Vangelis a continué son voyage artistique jusqu’à son décès le 17 mai 2022 à Paris. Ses derniers projets démontrent qu’il est resté en phase avec les évolutions contemporaines tout en conservant son essence unique. À travers ses œuvres, il a continué de défier les frontières temporelles et musicales.

Engagement avec les Nouveaux Publics

En utilisant les plateformes modernes, Vangelis a su toucher de nouveaux publics. Sa musique intemporelle trouve de nouvelles oreilles et son influence se répand comme une mélodie enchanteresse.

Reconnaissance et Récompenses

Honneurs dans le Monde de la Musique et du Cinéma

Les talents de Vangelis ont été reconnus par des récompenses et des distinctions prestigieuses. De récompenses pour ses bandes originales à des hommages pour sa contribution à l’art de la musique, il occupe une place éminente dans le panthéon des créateurs sonores.

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Ekseption : Quand le rock rencontre la musique classique avec élégance

EkseptionEkseption était un groupe de rock néerlandais actif de 1967 à 1989 qui a marqué l’histoire de la musique en fusionnant des éléments de rock, de musique classique et de jazz. Ils ont sorti plusieurs albums, mêlant des compositions originales et des reprises de morceaux classiques célèbres. Leur style musical unique combinait en effet des éléments de musique classique avec des instruments rock (guitare électrique, basse, batterie). Ils ont également incorporé des éléments de jazz, mettant en avant des solos instrumentaux complexes et des improvisations. Le groupe était réputé pour ses performances énergiques et sa virtuosité.

Leur musique était à la fois complexe et accessible, mêlant des mélodies accrocheuses à des arrangements sophistiqués. Ekseption a exercé une influence considérable dans le style rock progressif et a été considéré comme l’un des pionniers du genre. Malheureusement, le groupe s’est séparé en 1989, mettant fin à une carrière musicale qui a duré plus de deux décennies. Cependant, leur musique continue d’être appréciée par de nombreux fans de rock progressif et de musique classique à ce jour.

Ekseption en bref

En 1958, le groupe de lycée The Jokers est formé à Haarlem. Les membres sont Hans Alta (basse), Rein van den Broek (trompette), Tim Griek (batterie) et Huib van Kampen (guitare/saxophone). Ils jouent des reprises de chansons connues. En 1965, le nom est changé en Incrowd (d’après The In Crowd un morceau du pianiste de jazz américain Ramsey Lewis).

Rein van den Broek (décédé le 11 mai 2015) fut le seul membre permanent tout au long de la carrière du groupe et présent sur chaque album.

En 1967, le nom est à nouveau modifié pour devenir Ekseption, car il existait déjà un autre groupe néerlandais portant le nom d’Incrowd. Le groupe est rejoint par Rob Kruisman, qui devient le nouveau chef d’orchestre. Plus tard cette année-là, Rick van der Linden (claviers) rejoint le groupe. Il s’agit d’un musicien classique expérimenté et diplômé du Conservatoire qui a joué avec plusieurs groupes de jazz et de pop, dont l’Occasional Swing Combo. Ils se sont rencontré lors d’un concert commun. Rein van den Broek fut impressionné par le jeu de Rick van der Linden et lui a demandé de se joindre à Ekseption.

Ekseption

En 1968, le groupe participe au Concours de jazz de Loosdrecht et remporte le premier prix. En tant que vainqueurs, ils signent un contrat d’enregistrement avec Phonogram. Ainsi, à la fin de l’année, Ekseption s’apprête à enregistrer son premier album avec le producteur Tony Vos. À ce stade, Hans Alta et Tim Griek sont remplacés par le bassiste Cor Dekker et le batteur Peter de Leeuwe.

La musique de cet album est très inspirée du groupe anglais The Nice, mêlant rock et musique classique. Le premier single choisi est « La Cinquième Symphonie » de Beethoven, qui devient un succès instantané pour le groupe. Les singles suivants, « Rhapsody in Blue » et « Air », sont également de grands succès. Grâce à ce succès dans les classements, Rick van der Linden devient le nouveau chef d’orchestre.

En 1969, Rob Kruisman quitte le groupe car il n’est pas satisfait de la nouvelle orientation musicale. Peu de temps après, le co-fondateur Huib van Kampen quitte également le groupe et l’industrie musicale pour devenir professeur de musique.

Dick Remelink a remplacé Rob Kruisman et Dennis Whitbread (de son vrai nom Dennis Witbraad) a remplacé temporairement Peter de Leeuwe. Le nouveau combo enregistre, « Beggar Julia’s Time Trip » avec le chanteur Michel van Dijk, qui part également en tournée avec Ekseption mais s’en trouve très frustré car Ekseption est surtout un groupe instrumental. Il s’agit d’un album concept sur une femme médiévale qui entreprend un voyage musical à travers le temps.

La même année, leur troisième album, « Ekseption 3« , est sorti. Sur cet album, Peter de Leeuwe est revenu et Michel van Dijk est remplacé par Steve Allet (son vrai nom est Coen Merkelbach). Van Dijk réapparaît en tant que chanteur avec Brainbox et Alquin en 1975. Il s’agit d’un autre album concept, cette fois-ci basé sur l’histoire du Petit Prince de Saint-Exupéry.

En 1971, Ekseption collabore avec l’Orchestre Philharmonique Royal sur « 04:00« . Leur cinquième album est sorti en 1972. Cet album comprend également une chanson de leurs inspirateurs, The Nice.

 

La plupart de leurs albums suivants contiennent à la fois des compositions originales et des pièces classiques réinterprétées. Il est rapidement devenu évident que van der Linden avait pris le leadership ce qu’il a d’ailleurs confirmé dans une interview publiée lors d’un communiqué de presse en 1972, accompagnant les copies préliminaires de l’album Ekseption 5.

Le groupe tourne beaucoup à travers toute l’Europe et en 1973, cela entraîne quelques tensions au sein du groupe. En conséquence, Dick Remelink et Peter de Leeuwe quittent le groupe. Sur l’album suivant, Trinity, ils sont remplacés par Jan Vennik et Pieter Voogt. Les ventes de cet album ne sont pas aussi bonnes que d’habitude et il n’y a pas non plus de single à succès.

Sur le premier album d’Ekseption après le départ de Rick van der Linden (voir ci-dessous), Bingo, il est remplacé par Hans Jansen. La musique de cet album est beaucoup plus jazzy. Un an plus tard, l’album Mindmirror est sorti, mais en raison d’un manque de succès, le groupe se sépare en 1976.

Trace

Après la sortie de l’album Trinity de 1973, les coéquipiers de Rick van der Linden lui demandent de quitter Ekseption. À l’automne de la même année, il forme un nouveau groupe appelé, Trace avec l’ancien batteur de Focus, Rick van der Linden (homonyme sans lien de parenté) et le bassiste de Cuby and the Blizzards, Jaap van Eik..

Le son de Trace était dans la continuité de celui d’Ekseption, avec une fusion de rock progressif et de musique classique. Cependant, Trace était plus orienté vers des compositions originales et expérimentales. Leur premier album éponyme, « Trace », est considéré comme un classique du rock progressif néerlandais. Il mettait en avant les compétences de van der Linden à la fois en tant que claviériste et compositeur. Le groupe a sorti plusieurs autres albums, dont « Birds » (1975) et « The White Ladies » (1977), avant de se séparer en 1978.

Spin

Quant à Spin (ne pas confondre avec son homonyme  SPiN groupe américain de rock alternatif et de power pop formé en 2010), il s’agissait d’un projet formé d’anciens membres d’Ekseption, Van den Broek, Vennik, Jansen et Hans Hollestelle, accompagnés de Jan Hollestelle à la basse et de Cees Kranenburg à la batterie.

Spin Band

Spin a sorti un excellent album éponyme en 1976, dans lequel ils ont exploré des sonorités plus jazz-rock fusion. L’album comportait des compositions originales ainsi que des reprises, et mettait en valeur les talents de Chris Hinze en tant que soliste. Le second est publié en 1977 « Whirlwind » de style plus fusion. Commercialement, ce n’est hélas pas un grand succès.

Réunion de Trace et Spin pour reformer Ekseption

Bien que Trace et Spin aient émergé en tant que projets indépendants après la fin d’Ekseption, ils ont maintenu certains éléments caractéristiques de la musique d’Ekseption, notamment en incorporant des éléments de musique classique dans leur son. Ces groupes ont continué à contribuer à la scène musicale progressive néerlandaise de l’époque et sont toujours considérés comme des influences importantes dans le genre.

En 1978, Trace et Spin fusionnent pour redevenir Ekseption et enregistrent un autre album, Ekseption ’78.

En 1980, Rein van den Broek et Rick van der Linden sortent un album ensemble sous le nom de « Cum Laude« , avec une musique influencée par le classique. En 1981, d’anciens membres, Van den Broek, Van der Linden et Dick Remelink, ainsi que d’anciens membres de Kayak, Max Werner à la batterie et Johan Slager à la guitare, enregistrent un album reprenant quelques anciens succès d’Ekseption. La même chose est faite en 1989 sur l’album « Ekseption ’89 ». Ce n’est pas un succès et le groupe splitte à nouveau.

En 2003, une toute nouvelle formation d’Ekseption voit le jour, composée cette fois-ci, en plus de Rick van der Linden, de son épouse Inez van der Linden (chant) et d’un groupe de canadiens : Mark Inneo (batterie), Bob Shields (guitare), Meredith Nelson (basse) et Peter Tong (claviers). Ils font une tournée aux Pays-Bas et en Allemagne pendant l’été.

Des réunions périodiques (avec de nouveaux membres) ont eu lieu jusqu’à la mort de van der Linden en 2006.

Membres

Rein van den Broek : claviers; trompette, bugle
Rick van der Linden : claviers
Cor Dekker : basse
Peter de Leeuwe : batterie, chant
Huib van Kampen : guitare solo, sax ténor
Dennis Whitbread alias Withbread, de son vrai nom Dennis Witbraad : batterie
Dick Remelink : saxophones, flûtes
Michel van Dijk : chant (plus tard dans Alquin)
Linda van Dyck : chant
Erik van Lier : trombone, tuba
Tony Vos : saxophones, production
Steve Allet (Koen Merkelbach) : chant
Jan Vennik : saxophones, flûte
Pieter Voogt : batterie
Hans Hollestelle : guitare, synthétiseur
Hans Jansen : claviers
Max Werner : batterie
Johan Slager : basse, guitare
Jan Hollestelle : basse, synthétiseur, piano, violoncelle
Cees (Kees) Kranenburg Jr : batterie, percussions
Bob Shields : guitare
Frans Muys van de Moer : basse
Inez van der Linden : chant
Mark Inneo : batterie
Meredith Nelson : guitare basse
Peter Tong : claviers

Discographie

Ekseption

1969 – Ekseption
1970 – Beggar Julia’s Time Trip
1970 – Ekseption 3
1971 – Ekseption 04:00
1972 – Ekseption 5
1973 – Trinity
1974 – Bingo
1974 – Bingo!
1975 – Mind Mirror
1975 – Mindmirror
1976 – Back to the Classics
1978 – Ekseption ’78
1981 – Dance Macabre
1989 – Ekseption ’89

Trace
1974 – Trace
1975 – Birds
1977 – The White Ladies
2003 – Birds of Trace – The Ultimate Collection [Compilation]

Spin

1976 – Spin

1977 – Whirlwind

Rick van der Linden & Rein van den Broek

1979 – Cum Laude

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