Johnny « Guitar » Watson

Johnny « Guitar » Watson de son vrai nom John Watson Jr. est un musicien, auteur-compositeur-interprète américain dont le génie et la longévité (40 ans de carrière) ont indiscutablement influencé le développement du rock, du blues, de la soul, du rhythm & blues, du funk, de la disco et même du rap.

Showman flamboyant et guitariste électrique dans le style de T-Bone Walker, il a enregistré des albums rock et blues dans les années 50-60 puis s’est dirigé vers la disco et le funk dans les années 70 avec d’énormes succès comme « Is not That a Bitch », « I Need It » et « Superman Lover ». « A Real Mother For Ya » de 1977 est probablement son plus grand tube.

Johnny « Guitar » Watson en bref

John Watson, Jr. est né le 3 février 1935 à Houston, au Texas. Son père John Sr., musicien lui a enseigné le piano mais junior est plutôt attiré par le son de la guitare, en particulier la guitare électrique pratiquée par les guitaristes texans T-Bone Walker et Clarence « Gatemouth » Brown.

Son grand-père est prédicateur et musicien lui aussi, Johnny « Guitar » Watson dira de lui bien plus tard: « Mon grand-père avait l’habitude de chanter pendant qu’il jouait de la guitare à l’église, mec » et lorsqu’il est âgé de 11 ans, son grand-père lui offre une guitare à la seule condition que le garçon jure de ne jamais jouer du blues, qualifié de « blues du diable« … Johnny accepte et bien entendu ne tient pas parole, « c’est même la première chose que j’ai faite. » déclara-t-il…

Prodige musical, le jeune Johnny est invité à jouer avec les blues-men du Texas Albert Collins et Johnny Copeland.

Lorsque ses parents se séparent en 1950 il est âgé de 15 ans et Johnny suit sa mère qui déménage à Los Angeles. Là il écoute du jazz et du blues de Lowell Fulson, Dexter Gordon, B.B.King, Dizzy Gillespie, T-Bone Walker, Charlie Parker, Count Basie ou encore Clarence Brown.

À l’adolescence il intègre des groupes de Jump blues tels que Mellotones de Chuck Higgins et Amos Milburn en tant que chanteur et pianiste puis guitariste après avoir trouvé son style en tournée avec Guitar Slim. Il se fait rapidement une réputation dans les clubs afro-américains de la côte ouest où il est surnommé « Young John Watson » jusqu’en 1954. Cette année-là, il découvre « Johnny Guitar » incarné par l’acteur Sterling Hayden dans le film  de Nicholas Ray, qui lui inspire son nom d’artiste.

Il adopte une attitude impertinente mais non dénuée d’humour, porte des vêtements flashy et se donne à fond sur scène. Son style de jeu et son attaque de guitare l’oblige à changer les cordes de sa guitare une ou deux fois par concert, parce qu’il les stresse selon ses propres dires…

Son album de blues Gangster of Love qui sort sur label Keen de Sam Cooke en 1957 avait été est enregistré entre 1953-1954 mais il passe totalement inaperçu. La chanson titre en particulier et considéré comme trop rapide, trop violente et trop compliquée… Elle bouscule les codes et les goûts de l’époque pour un blues plus soft à la Muddy Waters ou Howlin ‘Wolf.

L’album Space Guitar sorti 1954 est à l’origine de l’utilisation de la guitare électrique avec effet de réverb, son qui influencera plus tard toute une génération de guitaristes de tout poil qui auront cependant du mal au début à maîtriser la complexité technique « à la Hendrix avant l’heure » de Johnny « Guitar » Watson.

Il part en tournée et enregistre avec son ami Larry Williams, ainsi que Little Richard, The Olympics, Don & Dewey et Johnny Otis. Il joue également avec Sam Cooke, Herb Alpert et George Duke.

À la fin des années 1960 avec la montée de la musique funk-soul au détriment du blues, Johnny « Guitar » Watson délaisse le côté costume serré, cheveux gominés pour se métamorphoser en chanteur de soul urbain et s’affuble d’un look de gangster (dents en or, chapeaux à large bord, costards blancs, lunettes noires et tout le bling-bling qui va avec…) ce qui fait de lui l’une des figures les plus pittoresques des cercles funk de la côte ouest.

Par la suite il s’associe à Larry Williams et sa musique change en conséquence, carrément disco-funk sur des albums comme Ain’t That A Bitch et Real Mother For Ya, sur la pochette duquel on le voit assis dans une « caisse à savon » Rolls-Royce poussée par sa mère, deviennent des musts du funk des années 70.

Étonnamment, Johnny « Guitar » Watson participe à plusieurs enregistrements de Frank Zappa (One Size Fits All en 1975, Thing-Fish en 1984, Frank Zappa Meets the Mothers of Prevention en 1986…) qui le considère comme l’un des guitaristes l’ayant le plus influencé .

Le morceau « Telephone Bill » qui figure sur Love Jones de 1980, Johnny « Guitar » Watson préfigure ce qui deviendra le rap avec des paroles complexes et rapides plus parlées que chantées. Il innove aussi par la suite en intégrant des sons numériques générés par ordinateur.

Après le décès brutal par arme à feu de son ami Larry Williams en 1980 ajouté à d’autres problèmes personnels, Johnny « Guitar » Watson se retire brièvement de la scène musicale dans les années 80. « J’ai eu de mauvaises fréquentions…« , dira-t-il plus tard au New York Times.

Après une série d’apparitions estivales en France on commence à le surnommer « Godfather of Funk » (le parrain du funk). Chez nous d’ailleurs notre Johnny Hallyday national avait déjà repris deux de ses titres : « Excuse-moi partenaire » (Cuttin’In) en 1963 et « Pour moi tu es la seule » (Sweet Lovin’Mama) en 1964.

C’est en 1994 avec la publication de son album Bow Wow, nominé aux Grammy Awards, que Johnny « Guitar » Watson atteint son pic de notoriété et bénéficie d’un succès critique.

Dans une interview en 1994 pour « The Funk Anthology », à la question de avec David Ritz « ta chanson de 1980 ‘Telephone Bill’ a-t-elle anticipé la musique rap ?« , Johnny « Guitar » Watson répond « Anticipé ? Je l’ai bien inventé ouais ! … Et je n’étais pas le seul … Faire des rimes sur un groove est habituel dans les clubs de Macon jusqu’à Memphis. Quand je chante, je parle en mélodie, quand je joue, je parle avec ma guitare, je parle de merdes, baby, mais je parle.« 

En 1995, il est récompensé d’un Pioneer Award par la Rhythm & Blues Foundation lors d’une cérémonie et d’un concert au Hollywood Palladium.

Par la suite sa musique sera « samplée » par des rappeurs comme Ice Cube, Eazy-E, Snoop Dogg, le Dr Dre, Jay-Z et Mary J. Blige.

Dans une déclaration de son épouse Maier Watson qui figure sur la pochette de la compilation The Very Best de Johnny ‘Guitar’ Watson, est écrit « Il était fier de pouvoir évoluer avec son temps sans rester bloqué dans le passé. »

Johnny « Guitar » Watson meurt sur la scène du Blues Cafe de Yokohama le 17 mai 1996 alors qu’il était en tournée au Japon. Il est inhumé au cimetière de Forest Lawn Memorial Park à Glendale, en Californie.

Discographie de Johnny « Guitar » Watson

Albums studio

1957 : Gangster of Love
1963 : I Cried for You
1963 : Johnny Guitar Watson [King]
1964 : The Blues Soul of Johnny Guitar Watson
1965 : Larry Williams Show with Johnny Guitar Watson
1967 : Bad
1967 : In the Fats Bag
1967 : Two for the Price of One
1973 : Listen
1975 : I Don’t Want to Be a Lone Ranger
1975 : The Gangster Is Back
1976 : Ain’t That a Bitch
1976 : Captured Live
1977 : A Real Mother for Ya
1977 : Funk Beyond the Call of Duty
1978 : Giant
1978 : Gettin’ Down with Johnny « Guitar » Watson
1979 : What the Hell Is This?
1980 : Love Jones
1981 : Johnny « Guitar » Watson and the Family Clone
1982 : That’s What Time It Is
1984 : Strike on Computers
1985 : Hit the Highway
1986 : 3 Hours Past Midnight
1992 : Plays Misty
1994 : Bow Wow

Album live

1999 : Live in Panama City October 1990

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Robert Cray

Robert Cray - MazikRobert Cray est un guitariste et chanteur de blues américain né le 1er août 1953 à Columbus, en Géorgie. Moins connu que ses homologues  Stevie Ray Vaughan et George Thorogood il est pourtant lauréat de cinq Grammy Awards, dirige son propre groupe The Robert Cray Band et a derrière lui un parcours solo pleinement réussi car depuis plus de quatre décennies, il ne cesse de créer des passerelles entre blues, soul et R&B ce qui lui a valu d’être intronisé au Blues Hall of Fame en 2011.

Robert Cray en bref

Il commence à jouer de la guitare dans son adolescence et prend des cours avec un bluesman de Seattle, Isaac Scott et en écoutant des disques de rock psychédélique avant de découvrir le blues à travers des artistes comme Magic Sam, B.B. King, Albert King ou Howlin’ Wolf mais également le Rhythm and blues et la soul avec Isaac Hayes, David Porter ou encore Steve Cropper.

Alors élève à la Denbigh High School à Newport News en Virginie, son amour pour la musique blues et soul s’affirme et Robert Cray collectionne des disques en se destinant cependant à devenir architecte. 

À l’âge de vingt ans, Robert Cray admire ses héros Albert Collins, Freddie King et Muddy Waters en concert ce qui le décide à former son propre groupe, « Steakface », à l’université de Tacoma avec quelques amis dont le bassiste Richard Cousins qui restera longtemps avec lui. La formation commence à jouer dans les villes universitaires de la côte ouest et se forge très vite une réputation locale à Lakewood en reprenant des titres de Jimi Hendrix, de Quicksilver Messenger Service, de Fleetwood Mac, de Grease Band, de Jethro Tull, de Spirit et de The Faces.

C’est la rencontre avec le guitariste et chanteur de blues électrique Albert Collins, venu donner un concert à l’université fréquentée par Robert Cray, qui le pousse à envisager une carrière de musicien professionnel plutôt qu’architecte. Une véritable admiration puis une réelle amitié réunissent le jeune Robert Cray au vétéran texan. Le style de guitare d’Albert Collins demeure toujours l’une de ses influences dominantes.

À la fin des années 1970 il forme son propre groupe The Robert Cray Band à Eugene, en Oregon et collabore avec Curtis Salgado dans les Cray-Hawks.

Robert Cray - MazikRobert Cray Cray sort l’album Who’s Been Talkin en 1980 chez Tomato Records puis deux albums sur HighTone Records, Bad Influence et False Accusations, qui rencontrent un succès mitigé aux États-Unis et en Europe, où il commence malgré tout à se forger une réputation en concerts au milieu des années 1980.

En 1986 Robert Cray signe chez Mercury Records. Il assure les concerts d’ouverture pour des stars comme Eric Clapton, avec lequel il est devenu ami par la suite, et se produit également en solo.

L’album Showdown! qu’il réalise avec Albert Collins et Johnny Copeland reçoit le Grammy Award du meilleur album de blues traditionnel.

Robert Cray - MazikSon quatrième album, Strong Persuader, produit par Dennis Walker, est lui aussi récompensé par un Grammy Award et son single « Smokin ‘Gun » rencontre un grand succès. La même année il enregistre avec Ted Hawkins sous le pseudo de Night Train Clemons.

En 1987 il est invité par Keith Richards à  se joindre au groupe de Chuck Berry dans le film « Chuck Berry: Hail! Hail! Rock ‘N’ Roll » réalisé par Taylor Hackford.

Robert Cray accompagne John Lee Hooker sur son album Boom Boom où il joue le solo de guitare sur « Same Old Blues Again » puis sur « Baby Lee » de l’album The Healer. Le groupe The Robert Cray Band soutient John Lee Hooker sur le morceau titre de l’album M. Lucky sorti en 1991 (produit par Ry Cooder, Roy Rogers et Carlos Santana) où Robert Cray joue la guitare principale, chante et s’amuse avec le vieux blues-man tout au long de la chanson.

Le guitariste joue avec Eric Clapton, Buddy Guy, Jimmie Vaughan et Stevie Ray Vaughan à l’Alpine Valley Music Theatre à East Troy, Wisconsin, en interprétant « Sweet Home Chicago » lors de la dernière performance de Stevie Ray Vaughan avant son accident d’hélicoptère fatal plus tard dans la nuit.

Albert Collins et Robert Cray participent aux concerts Guitar Legends à Séville en Espagne lors de l’Exposition Universelle de 1992 où Robert Cray interprète « Phone Booth ».

La marque de guitare Fender a sorti deux modèles signature Robert Cray Stratocasters, la Robert Cray Custom Shop Stratocaster fabriquée aux États-Unis identique aux guitares que le guitariste utilise habituellement, et la Robert Cray Standard Stratocaster qui est un modèle moins cher fabriqué au Mexique.

Robert Cray est toujours actif à ce jour, il continue d’enregistrer et de tourner.

Il apparaît notamment au Crossroads Guitar Festival et soutient Eric Clapton lors de sa tournée mondiale 2006-2007. À Fargo, dans le Dakota du Nord, il le rejoint à la guitare sur le morceau de Cream « Crossroads ».

En 2011, il est intronisé au Blues Hall of Fame et en 2017 il reçoit le prix Americana Music Lifetime Achievement.

Cette même année il sort son dernier album en date intitulé Robert Cray & Hi Rhythm en compagnie du célèbre producteur Steve Jordan pour élaborer un album plus soul que blues en compagnie des musiciens studios légendaires du Hi Rhythm Section pour concrétiser leur amour pour la musique de Memphis.

Sur cet album enregistré au mythique Royal Studios (Ann Peebles, Al Green, Sly Johnson, Otis Clay) figurent deux superbes chansons d’amour « You Had My Heart » et « The Way We Are », une chaleureuse version de « The Same Love That Made Me Laugh » de Bill Withers ainsi que deux titres de Tony Joe White ou encore des hommages à O.V. Wright (Overton Vertis Wright) et Sir Mac Rice (Bonny Rice).

Membre de The Robert Cray Band

The Robert Cray Band
Robert Cray – guitare/chant
Les Falconer – batterie
Dover Weinberg – claviers
Richard Cousins – basse
Peter Boe – claviers
Al Chez – trompette
Kevin Hayes – batterie
Wayne Jackson – trompette
Tim Kaihatsu – guitare
Andrew Love – saxophone
Ed Manion – saxophone
Rocky Manzanares – harpe
Tom Murphy – batterie
David Olson – batterie
Mark Pender – trompette
Jimmy Pugh – claviers
Warren Rand – saxophone
Curtis Salgado – harpe
Karl Sevareid – basse
David Stewart – claviers
Mike Vannice – saxophone
Terence F Clark – batterie

Discographie

1980 – Who’s Been Talkin’?
1983 – Bad Influence
1985 – False Accusations
1985 – Showdown! (avec Albert Collins et Johnny Copeland)
1986 – Strong Persuader
1988 – Don’t Be Afraid of the Dark
1990 – Midnight Stroll
1992 – I Was Warned
1993 – Shame + A Sin
1995 – Some Rainy Morning
1997 – Sweet Potato Pie
1999 – Take Your Shoes Off
2001 – Shoulda Been Home
2003 – Time Will Tell
2005 – Twenty
2007 – Live from Across the Pond
2008 – Live at the BBC
2009 – This Time
2010 – Cookin’ in Mobile
2012 – Nothin But Love
2014 – In My Soul
2015 – 4 Nights of 40 Years Live
2017 – Robert Cray & Hi Rhythm
2005 : Twenty
2006 : Live from Across the Pond (double CD)
2007 : Definitive Collection
2008 : Live At The BBC
2009 : This Time
2010 : Cookin In Mobile
2012 : Nothin but love
2014 : In My Soul
2017 : Robert Cray & Hi Rhythm

Site officiel : www.robertcray.com

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