2003 : Benjamin Biolay > Négatif





Avec ce deuxième opus qui était parti pour être un double album, Benjamin Biolay nous offre Négatif qui se révèle multiple et notamment avec ce titre qui n’est pas une gloriole.

Ce road movie intimiste, aux accents parfois gainsbourgien, marie avec maestria les guitares, le piano, les claviers divers, les samples, les cuivres et les cordes pour nous dévoiler des orchestrations élégantes. Cette pop haut de gamme associe un folk ciselé à une fine électro dans l’écrin d’une section de cordes majestueuse et pudique à la fois. Les textes, d’une beauté maussade, sont sublimés par des compositions et une production parfaite de Biolay, impressionnant de polyvalence, pour nous offrir des moments de pure béatitude.

Trois versions différentes existent de cet album, un premier disque de 14 titres, avec un 2ème de 7 titres mais en édition limitée et puis un troisième qui regroupe certains morceaux des deux premiers dans un ordre différent. J’ai donc choisi le premier disque en 2003 qui comporte 14 titres, plus facile à trouver :

Avec « Billy Bob à raison » la guitare folk déroule un décor de voyous, de flingues et de voitures sur une piste country inhabituelle.

Suivi par « La Pénombre Des Pays-Bas » qui laisse trembler les cordes sur des prouesses de songwriting à l’américaine.

Place à une ballade à la Gainsbourg avec « Hors la vie », avant de se laisser aller dans les rêves des « Nuits blanches » aux cordes sensibles et hypnotisantes, magistral.



On s’ouvre à l’électro pop radieuse sur le single « Une Chaise A Tokyo » avec en guest star la frangine Coralie Clement, avant de laisser chanter Chiara Mastroianni sur le folk mélancolique « Je ne t’ai pas aimé ».

Changement de décor avec le magnifique sample insolite de Jimmie Rodgers et de la Carter Family sur « Little Darlin’ » qui se termine en base country.

Et puis, « Des lendemains qui chantent » aux textes qui désenchantent nous ouvre la sobriété abusée de « Chère inconnue » tout de noir dévêtue, superbe construction musicale.

Avec l’étrange « Glory Hole » on entend les cordes monter avec maestria sur une composition raffinée, fantastique, Biolesque.
« La vanité » et sa magnifique ballade au piano qui curieusement se termine en jazz.

« Négative Folk Song » façon Gainsbourg fait place à « Négatif », une des pièces maitresses de cet album, magnifique introduction d’un piano au phrasé lent qui monte lentement sur fond de fin rythme électronique, puis les cordes nous emmènent sur un texte qui vous plonge dans un abime en If, ce devait être la dernière chanson à l’origine.

Pour terminer « Exsangue » reprend un sample de Brian Eno du morceau By This River de l’album Before and After Science.

Alors si vous êtes prêt cet hiver à vous glisser dans la mélancolie, n’hésitez pas à mettre une buche dans la cheminée avant d’appuyer sur play et de fermer les yeux pour vous perdre dans le spleen de ce chef d’œuvre.

Grand disque d’un Grand de la musique, susurrez-le à vos amis !

Je vous laisse à ce magnifique live de « Négatif » sur lequel Benjamin déstructure le morceau pour fusionner le titre Clint Eastwood de Gorillaz à partir de 4.40, inattendu et superbe.

Paroles de « Négatif » sur l’album du même nom de « Benjamin Biolay »

Du dernier décan
Je suis natif
Je suis turbulent
Je suis Négatif
Poussé par le vent
Sur quelques ifs
Me suis vidé de mon sang
Trop émotif
Je rêve d’un printemps
Définitif
Car mon âme n’est que tourments
D’une épitaphe
Gravée pour longtemps
Dans les récifs
Je reste pourtant
Dubitatif

Face í l’étendue
De ma peine
Que n’ai-je entendu
Les sirènes?
Face í l’étendue de ma peine
Je me baignerai nu
Dans la Seine

Mais mort ou vif
Je reste Négatif
Puisque tout fout
Le camp

Du dernier décan
Je suis natif
Je suis turbulent
Je suis Négatif
Poussé par le vent
Sur quelques ifs
Me suis vidé de mon sang
Trop émotif
Je rêve d’un printemps
Définitif
Car mon âme n’est que tourments
D’une épitaphe
Gravée pour longtemps
Dans les récifs
Je reste pourtant
Dubitatif

Face à l’étendue
De ma peine
Que n’ai-je entendu
Les sirènes?
Face à l’étendue de ma peine
Je me baignerai nu
Dans la Seine

Mais mort ou vif
Je reste Négatif
Puisque tout fout
Le camp
Du dernier décan
Je suis natif
Je joue de l’oliphant
Je suis qu’un primitif
Mais cela dit en passant
D’un ton plaintif
Je suis un enfant
Si craintif
Face à l’étendue
De ma peine
Insoumis allongé
Dans l arène

Face à l’étendue
De ma peine
Ne suis-je qu’un sauvage
Qu’on refreine

Face aux vérités
Qu’on assène
Comme des coups de bambou ou d’ébène
Mais mort ou vif
Je reste Négatif
Puisque tout fou le camp

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2002 : Rinôçérôse > Music Kills Me

2002.5 : Rinôçérôse > Music Kills MeAttention découverte avec « Rinocerose », mariage du rock et de l’électro qui vous donne la furieuse envie de danser et de jouer un concours d’air guitar, avant que la « Music Kills Me », ou pas si vous gagnez. Ecoutez moi ce son !

Quand deux psychologues (Jean-Philippe Freu et Patrice Carrié) de la french touch mixent instruments et rythmes électroniques, ça donne une musique difficile à classer dans un genre en particulier, puisque selon le morceau ou l’album, l’étiquette qu’on aimerait leur coller change sans arrêt, mis à part « Rinôçérôse ».

Avec sa rock attitude su scène, trois guitares et une basse, cette formation de Montpelier assure des sets live percutants, pour une house sur fond de guitares psyché noise et d’expérimentations dub enrichis de projections vidéos décalées et donc réjouissantes pour les amateurs de dance-floor.

Avec cet album, Music Kills Me, les rythmes électroniques sont sur-vitaminés à la sauce guitare rock et parfois couplée à des djembés ou même de la flûte.

Le premier morceau « Le rock summer » comme il ne le désigne pas est plutôt disco électro, puis arrive le titre que je vous livre ici « Music Kills me », merveilleux mariage entre rock et électro qui vous donne une furieuse envie de bouger.

Avec « It’s time to go now », on est dans la mouvance de St Germain que nous avons écouté dernièrement en 2001 avec l’album Tourist.

Surprise, Lost Love nous emmène dans une ballade chanté du type Soul.

Les « Dead Flowers » ont pris trop d’engrais de djembés sur de bons riff de guitare. La « Résurrection d’une idole pop » à le charme kitsch des années 70, ce qui n’est pas pour me déplaire.

Quand arrive « Le docteur suicide », nous sommes en terre deep house pour dance floor.

Avec « No, We Are Not Experienced », on commence doucement pour atteindre un pic psychédélique.

Pour « Brian Jones : Last Picture », aucun rapport avec les Rolling Stones, on est plutôt dans St Germain à nouveau.

On passe à « Obsèque d’un guitar héro », qui bien évidemment fait la part belle au wah wah d’une guitare distordue.

Pour terminer, deux morceaux plus soft avec l’aérien « Dead Can Dance » et la ballade « Highway To Heaven ».

Bref, Music Kills Me est une fusion entre rythmes lents avec beaucoup d’instruments acoustiques et un son rock, robuste et au tempo rapide. Un bien bel album avec tous les clichés de la musique pop et house française rassemblés dans un seul et même paquet. On reviendra les écouter en 2006 avec un disque encore meilleur parce que encore plus rock, Schizophenia…ça va expédier sévère.

J’vous laisse au concours d’air guitar, qui va gagner ?

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