Randy Lover affine sa pop introspective

Un projet solo né du besoin d’introspection

Derrière Randy Lover se cache un musicien actif depuis une vingtaine d’années, connu notamment comme membre du groupe SunX. Habitué aux dynamiques collectives et à une énergie plus rock, l’artiste a ressenti le besoin de s’isoler pour explorer une facette plus personnelle de son écriture. Cette démarche en solo lui permet de s’affranchir des cadres habituels et d’aborder la musique comme un espace intime, presque thérapeutique.

Randy Lover

Entièrement réalisé chez lui, en Lorraine, dans son propre studio, le projet Randy Lover repose sur une volonté claire : ralentir, épurer et laisser parler l’émotion. Chanter en anglais, tout en écrivant ses textes en français, s’impose comme un choix naturel pour créer une distance propice à la pudeur et à la retenue.

Hare, un premier album tout en retenue

Son premier album studio, Hare, marque une rupture esthétique avec SunX (ex Sun Express). Composé de neuf titres, ce disque se distingue par une pop douce, introspective et volontairement minimaliste. La retenue y devient un moteur créatif, au service d’une sensibilité longtemps tenue à l’écart. Randy Lover y explore les contrastes entre agitation intérieure et quête de sérénité, assumant une vulnérabilité rarement exposée jusque-là.

La pochette de l’album, trouvée presque par hasard sur les réseaux sociaux, renforce cette dimension personnelle. Elle agit comme un écho discret à son histoire familiale, tout en prolongeant l’atmosphère contemplative du disque.

The Chair Next to the Sofa, un album de nostalgie

Prévu pour avril 2026, The Chair Next to the Sofa sera le deuxième album de Randy Lover. Entièrement conçu seul, ce nouveau disque s’annonce comme un condensé de nostalgie, où les absences, les souvenirs et les objets immobiles deviennent des vecteurs d’émotion. Entre pop alternative et formes plus intimistes, l’album évoque ces traces laissées dans une pièce, entre un fauteuil et un canapé, quand le passé refuse de se taire.

Ce nouvel opus prolonge la démarche introspective amorcée avec Hare, tout en approfondissant une écriture plus cinématographique et évocatrice. Une œuvre pensée comme un espace de mémoire, à la fois doux et mélancolique.

Randy Lover

Randy Lover : Une démarche artistique durable

Loin d’être une parenthèse, Randy Lover envisage son projet solo comme un terrain d’expression durable, complémentaire à l’aventure collective. Cette double identité lui permet de continuer à avancer, d’expérimenter et de transformer l’anxiété en matière artistique, sans renoncer au plaisir du groupe.

Randy Lover

Line-up

Randy Lover : Chant, guitare, composition, production

Discographie de Randy Lover

Albums studio
2024 – Hare
2026 – The Chair Next to the Sofa (date de sortie prévue en avril)

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Randy Lover a bien voulu se prêter au petit jeu de l’Auto-Interview sur Mazik

Pourquoi j'ai refait un disque ?

Lorsque j’ai terminé mon premier album (Hare), j’en étais très satisfait. S’en sont suivies des heures d’écoute, parce que j’ai toujours douté de tout ce que j’ai pu entreprendre dans ma vie. J’étais très fier de cet album, et je le suis toujours. J’ai donc décidé de le sortir véritablement : j’ai lancé la promotion, défini les singles, etc.

C’est à ce moment-là que j’ai compris d’où venait mon doute.

J’avais encore besoin de composer, j’avais encore des choses à dire.

J’ai donc attaqué la composition du deuxième album en même temps que la promotion du premier. Les sonorités étaient déjà définies quelque part, dans un coin de ma tête. Je savais inconsciemment ce que je voulais depuis le début.

À quoi j'espère qu'on pensera en l'écoutant seul ?

J’espère sincèrement que ce disque sera un remède pour beaucoup, comme il a pu l’être pour moi.

C’est un condensé de nostalgie, qui peut faire mal dans un premier temps. Il faut accepter que le temps passe trop vite et que nous ne revivrons probablement plus certains moments d’innocence de notre vie. Une fois cette amertume acceptée, j’aimerais que les auditeurs puissent se remémorer leurs plus beaux souvenirs de jeunesse, lorsqu’ils étaient enfants ou adolescents, à la poursuite de l’amour et de la liberté.

Ce disque, c’est un peu ça : des moments précieux ou marquants de ma vie, de l’enfance jusqu’à aujourd’hui, jusqu’à ce que je me sente pleinement heureux, plus « sage » et apaisé.

Qu’est-ce qui le distingue du premier album ?

Je dirais : la maturité.

En terminant mon premier album, j’ai acquis une certaine expérience dans la composition, l’enregistrement, le mixage et le mastering. En attaquant le deuxième, je savais exactement ce que je ne voulais pas faire — ou ce qu’il ne fallait pas faire. Je savais aussi précisément quels sons j’allais utiliser.

Le fait de l’avoir composé dans la continuité du premier album peut quelque peu biaiser l’objectivité, mais j’étais encore « dans le bain » pour peaufiner des choses que j’avais volontairement laissées brutes.

Pour le premier album, j’ai saisi une adresse inconnue sur un GPS.

Pour le deuxième, j’ai atteint ma destination.

Un disque et un film incontournables selon moi ?

Comme film, j’opterais pour The Truman Show, je crois. J’ai grandi avec. C’est une masterclass, de la réalisation à la bande-son signée Philip Glass.

Bon… sinon, l’intégrale de Twin Peaks, évidemment.

Comme disque, j’hésite.

Pourquoi pas Disintegration de The Cure. Quitte à voir un astéroïde percuter la Terre avec le morceau éponyme en fond sonore, ça me paraît être une belle fin, non ?

Pour finir, soyons sérieux : Mon repas préféré ?

J’adore toutes les cuisines, et j’adore cuisiner. J’aime beaucoup le bon vin aussi.

Je dirais que la cuisine sud-américaine est ma préférée. Mais s’il faut choisir : une bonne entrecôte Angus, nappée d’un chimichurri pour rappeler l’Argentine, accompagnée d’un bon côtes-du-Rhône — Syrah, Grenache, Mourvèdre (à consommer avec modération).

 

Merci Randy et à bientôt 🙂

Jean-Luc Admin Mazik décembre 2025©

Yoorim Won façonne une mémoire sonore avec IKLIM : Memory and Curve

Installée à Paris depuis plus de dix ans, la compositrice et multi-instrumentiste coréenne Yoorim Won signe avec IKLIM : Memory and Curve un premier album d’une rare profondeur. Sorti le 14 novembre 2025, ce disque inaugure une série musicale ambitieuse dans laquelle l’artiste explore l’histoire, la culture et la mémoire de différents pays à travers un langage sonore singulier, à la croisée du jazz contemporain et des musiques traditionnelles coréennes.

Yoorim Won

Yoorim Won : une musique qui attire l’oreille

Le mot IKLIM est un jeu linguistique coréen que Yoorim Won traduit par « la musique qui attire l’oreille ». Une définition qui prend tout son sens dès les premières notes de l’album. Grâce à une flûte traversière spécialement modifiée, dotée d’une embouchure coulissante, l’artiste parvient à faire glisser les notes, à imiter d’autres instruments du monde et à produire des sonorités inédites. Ce dispositif lui permet de dialoguer naturellement avec le taepyeongso, hautbois traditionnel coréen au timbre rugueux et expressif, au cœur de nombreuses compositions.

Entre traditions coréennes et jazz d’aujourd’hui

IKLIM : Memory and Curve se compose de onze pièces où se rencontrent jazz, improvisation et héritage musical coréen. Certaines compositions revisitent des chants emblématiques, comme Arirang, véritable fil conducteur de l’album, tandis que d’autres plongent dans une mémoire plus intime. L’écriture de Yoorim Won joue constamment sur les contrastes : passages méditatifs, tensions rythmiques, envolées collectives et moments de chaos maîtrisé.

Yoorim Won

La suite 500 Years Arirang illustre parfaitement cette démarche. Découpée en quatre mouvements, elle retrace symboliquement l’histoire du peuple coréen, entre paix originelle, colonisation, division et résistance. Plus loin, Habuji (Song For My Grandpa) rend hommage à son grand-père disparu, mêlant prière rituelle, pulsation cardiaque et émotion à fleur de peau. D’autres pièces, comme Taepyeong Trane, rendent hommage à John Coltrane en transposant son esprit au taepyeongso, dans un dialogue inattendu entre traditions coréennes et jazz spirituel.

Un quartet au service d’un projet fort

Pour donner vie à cet univers, Yoorim Won s’est entourée de musiciens issus de la scène jazz émergente parisienne, tous formés au Centre des Musiques Didier Lockwood. Le quartet développe une interaction fluide, alternant écriture précise et espaces d’improvisation, avec une attention constante portée aux nuances et aux textures. Depuis septembre 2025, la pianiste Julia Perminova a rejoint le projet, renforçant encore la richesse expressive du groupe.

À la fois politique, intime et profondément sensoriel, IKLIM : Memory and Curve s’impose comme une œuvre singulière, exigeante et accessible, qui fait dialoguer les époques et les cultures sans jamais perdre son intensité émotionnelle.

Membres

Yoorim Won : Flûte traversière, hautbois coréen (taepyeongso), chant, compositions, arrangements
Nina Gat : Piano (sur l’album)
Julia Perminova : Piano
Matis Regnault : Contrebasse
Léo Tochon : Batterie

Discographie de Yoorim Won

Albums studio

2025 – IKLIM : Memory and Curve

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