La « Bourée » de Jethro Tull : Bach revisité façon rock

Bourée : Une mélodie qui traverse les générations

À ma grande surprise, ma petite fille de quatre ans et demi s’est mise à fredonner un air bien connu. J’ai vite compris qu’elle l’avait sûrement entendu de ma bouche, sifflé ou chanté sans y penser. Cet air, c’était la « Bourée » de Jethro Tull, l’une de ces mélodies qui traversent le temps et s’impriment naturellement dans l’oreille, même chez les plus jeunes.

Bourée de l'album Stand-Up

1969 : la rencontre entre Bach et le rock progressif

Nous sommes en 1969. Jethro Tull sort son deuxième album, Stand Up, et y glisse une reprise inattendue : la Bourrée en mi mineur de Bach, extraite de la Suite pour luth BWV 996. Mais plutôt qu’une simple interprétation classique, Ian Anderson et son groupe la transforment en une pièce unique, hybride, où la flûte traversière dialogue avec une basse bondissante et une batterie énergique. On part du thème original de Bach, puis la musique bascule vers le jazz, le swing, et un rock progressif inventif.

Une signature musicale audacieuse

Ce morceau devient rapidement un symbole de leur identité : un mélange audacieux de traditions et de modernité, capable de séduire à la fois les amateurs de musique savante et ceux de rock électrique. En France, cette « Bourée » joue même un rôle essentiel : elle est le titre qui fait découvrir Jethro Tull au grand public à la toute fin des années soixante.

Bourée ou Bourrée : Une orthographe qui interpelle

Reste cette petite curiosité : pourquoi l’avoir intitulée « Bourée » avec un seul « r » ? Tout porte à croire qu’Ian Anderson a volontairement simplifié le mot. Peut-être par choix esthétique, pour donner un aspect plus direct, plus percutant. Ou encore pour marquer une différence claire avec l’original de Bach : ce n’est plus seulement une transcription, mais bien une réinterprétation personnelle, une réinvention qui porte la griffe de Jethro Tull.

Bourée : Un héritage intemporel

Aujourd’hui encore, plus d’un demi-siècle plus tard, cette version conserve une fraîcheur incroyable. Elle montre à quel point une mélodie baroque peut être intemporelle, se prêter aux réinventions les plus audacieuses… et même se faire fredonner innocemment par une petite fille, preuve vivante que la musique n’a pas d’âge.

Site officiel | Facebook | Youtube

Je dédie cet article à ma petite Ambre adorée🥰♥️

Black Country Communion : le supergroupe du rock classique

La naissance d’un projet ambitieux

Black Country Communion est un supergroupe de hard rock anglo-américain formé en 2009. La formation réunit quatre musiciens d’exception :

Glenn Hughes : Basse, chant (ex-Deep Purple, Trapeze, Black Sabbath, Hughes/Thrall, California Breed)
Joe Bonamassa : Guitare, chant (carrière solo prolifique, projets avec Beth Hart, Rock Candy Funk Party)
Jason Bonham fils de John Bonham (Led Zeppelin) : Batterie (Jason Bonham’s Led Zeppelin Evening, Foreigner, UFO)
Derek Sherinian : Claviers (ex-Dream Theater, Alice Cooper, Billy Idol, Sons of Apollo, Planet X)

Black Country Communion

L’idée initiale était simple mais ambitieuse : retrouver la fougue et l’esprit du rock des années 70, avec des compositions originales portées par des artistes déjà reconnus sur la scène internationale. La réputation de chacun des membres a immédiatement attiré l’attention des amateurs de rock classique et des médias spécialisés.

Un premier album marqué par l’héritage des années 70

Le groupe dévoile en 2010 son premier disque intitulé Black Country. Cet album puise largement son inspiration dans les racines du hard rock, avec des influences assumées de Deep Purple, Led Zeppelin, Free ou encore Black Sabbath. Si certains critiques ont pointé un manque d’originalité dans l’approche, l’accueil global reste enthousiaste. Glenn Hughes y déploie sa voix puissante surnommée « The Voice of Rock », sublimée par les riffs éclatants de Joe Bonamassa et la frappe énergique de Jason Bonham.

On y retrouve tous les codes du rock classique : guitares saturées, refrains épiques et textes aux accents de fantasy, mais l’ensemble convainc par sa sincérité et sa puissance. L’album est rapidement salué comme un vibrant hommage à l’âge d’or du rock.

Black Country Communion : Une discographie solide et cohérente

Après ce coup d’éclat, Black Country Communion poursuit sur sa lancée avec Black Country Communion 2 en 2011, puis Afterglow en 2012. Après une courte pause, le groupe revient en 2017 avec BCCIV, qui confirme sa place de choix dans le paysage du hard rock contemporain. En 2024, le cinquième album V marque un retour très attendu, porté par une production moderne sans trahir l’ADN vintage du groupe.

Conclusion

Black Country Communion illustre parfaitement la rencontre entre héritage et modernité. Sans chercher à réinventer le genre, le groupe assume son rôle de passeur d’émotions, offrant aux amateurs un rock massif, vibrant et intemporel. En quelques albums seulement, il s’est imposé comme une référence incontournable pour tous ceux qui veulent retrouver la magie des seventies avec une intensité actuelle.

Discographie de Black Country Communion

Albums studio
2010 – Black Country
2011 – Black Country Communion 2
2012 – Afterglow
2017 – BCCIV
2024 – V

Site officiel | Facebook | Youtube