2010 : Sophie Hunger > Le vent nous portera de l’album 1983

Avec ce troisième album « 1983 », année de naissance de Sophie Hunger, la suissesse dont je vous avais parlé avec « Monday’s ghost » (2009), se joue de sa vie et de la nôtre…

En effet, la couverture de l’album nous montre Sophie mimant de ses mains deux pistolets, un sur sa tempe et l’autre nous braquant. Cette photo inspirée d’un autoportrait de l’artiste autrichienne Maria Lassnig, veut en quelque sorte nous prendre en otage le temps de 14 titres.

C’est parti pour « Leave me with the monkeys » qui nous invite immédiatement à décoller a cappella avant de rythmer notre cœur pour se laisser porter par des harmonies vocales soul. Superbe.

Avec le refrain tournoyant de « Lovesong to everyone », l’ambiance claire obscure de Sophie se durcit tout en finesse. Splendide.

Arrive le titre éponyme de l’album « 1983 », comme une perle de pop rythmée au tambour sur un riff d’une harpe ! Cette chanson en allemand redonne les lettres de noblesse de la langue de Goethe avec «Alles muss weg, alles muss sterben, es ist nicht zu spät, heute zu geboren» ou « Tout doit partir, tout doit mourir, il n’est pas trop tard pour naître aujourd’hui ».

Puis la touchante ballade « Headlights » sur l’aveuglement de l’amour, laisse un piano s’évaporer dans un nuage électro rompu par une caisse claire.

Les délicats arrangements de « Citylights forever » accompagnent les subtiles montées de ce morceau, comme un hommage à Radiohead.

L’ éclatante mise en scène rock de « Your personal religion » explose rapidement avant de s’éteindre pour se rallumer. Sophie règle ses comptes avec l’individualisme synonyme de spiritualité au rabais, épinglant au passage les symboles du mode de vie occidental.

Le seul titre en français et que vous connaissez déjà « Le vent nous portera » de Noir Désir. Cette reprise minimaliste toute en retenue laisse les émotions s’épanouir sur ce magnifique texte.

Je laisse mon esprit divaguer sur la magnifique ballade « Travelogue » aux accents de « A Protest Song » du précédent album.

Le piano ouvre la pop pétillante de « Breaking the waves », plaisir d’une voix enjouée.

Le dialecte suisse-allemand lui va si bien avec la mélancolique « D’Red » qui nous noie dans le chagrin comme un glaçon dans un dernier verre de whisky.

Le rythmé « Approximately gone » comme un titre de Camille en plus rock.

Dans « Invisible », Sophie se joue des bases du R’n’B.

« Broken English » ou comment juxtaposer piano et harmonica sur un rythme enroué.

On termine sur « Train people » au tempo d’une douceur extrême qui clôt le parcours de ce train dont personne ne peut descendre.

Si la première partie de l’album est plutôt rock avec un trio guitare, basse, batterie, la seconde partie est plutôt dévolue au piano accompagné par d’excellents musiciens. Mais la force de Sophie Hunger est d’imposer son style en mélangeant le blues, le jazz, le folk et le rock pour nous chanter en anglais ou en Allemand de sa voix en clair-obscur des textes engagés contre les dérives de notre société individualiste.

Laissez vous emporter par « Le vent nous portera » de Noir Désir et interprété par Sophie Hunger.

Vous avez aimé, alors laissez vous aller dans l’univers de Sophie avec
Leave me with the monkeys
Your personal religion
1983 le titre éponyme de l’album

Paroles de Le vent nous portera de l’album 1983

Je n’ ai pas peur de la route
Faudra voir, faut qu’on y goûte
Des méandres au creux des reins
Et tout ira bien (là)
Le vent nous portera
Ton message à la Grande Ourse
Et la trajectoire de la course
Un instantané de velours
Même s’il ne sert à rien (va)
Le vent l’emportera
Tout disparaîtra mais
Le vent nous portera
La caresse et la mitraille
Et Cette plaie qui nous tiraille
Le palais des autres jours
D’hier et demain
Le vent les portera
Génétique en bandoulière
Des chromosomes dans l’atmosphère
Des taxis pour les galaxies
Et mon tapis volant dis ?
Le vent l’emportera
Tout disparaîtra mais
Le vent nous portera
Ce parfum de nos années mortes
Ce qui peut frapper à ta porte
Infinité de destins
On en pose un et quest-ce qu’on en retient ?
Le vent l’emportera
Pendant que la marée monte
Et Que chacun refait ses comptes
J’emmène au creux de mon ombre
Des poussières de toi
Le vent les portera
Tout disparaîtra mais
Le vent nous portera

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Rory Gallagher

Rory Gallagher est un chanteur et guitar heroe irlandais de blues, power blues, blues-rock et electric-blues, né le 02 mars 1949 à Béal Átha Seanaidh (Ballyshannon) dans le comté de Donegal en République d’Irlande, célèbre pour sa carrière solo et comme membre fondateur du groupe de rock Taste.

Rory Gallagher qui utilise souvent une Fender Stratocaster série 1961 est considéré comme l’un des meilleurs guitaristes de blues rock et l’un des musiciens les plus influents de sa génération. Selon des estimations, Rory Gallhager aurait écoullé plus de 30 millions d’albums au cours de sa carrière.

Rory Gallagher en bref

À l’âge de 9 ans il joue de l’harmonica et commence à gratter sur un banjo et une madodoline et bien sur la guitare.

À 14 ans, il joue dans l’orchestre Fontana, sextuor qui change prend le nom d’Impact Show Band mais en 1965 Rory Gallagher qui ce groupe pour fonder le trio de rock Taste avec Eric Kitteringham à la basse et Norman Damery à la batterie.

Ensemble ils se produisent dans des bars à Hambourg au nord de l’Allemagne avant de retourner à Londres ou ils enregistrent deux albums avant que Rory Gallagher ne quitte Taste pour se concentrer sur sa carrière solo.

En 1971 il sort son premier album éponyme, un concentré de Rory Gallagher, dans la lignée de Taste figure déjà dans ce premier opus dont la magnifique photo de couverture en N/B (qui n’est pas sans me rappeler la pochette de Teaser de Tommy Bolin) est due à Mick Rock qui a déjà travaillé pour des pochettes de David Bowie et de Lou Reed.

Rory Gallhager âgé de vingt-trois ans est accompagné de Gerry McAvoy (basse) de Vincent Crane (organiste du Crazy World of Arthur Brown et d’Atomic Rooster) et de Wilgar Campbell (batterie) qui sont au service de la voix et à la guitare volubile de ce jeune prodige du Brit-blues. L’énergique morceaux Laundromat qui ouvre l’album est un clin d’œil à une laverie automatique (launderette) située non loin de l’appart qu’occupaient le groupe Taste.

Il rencontre un grand succès en Europe particulièrement au cours des années 1970 avec ses albums Deuce, Blueprint et Tattoo.

Chose incroyable avec le recul, Rory Gallagher refuse de rejoindre le plus grand groupe rock de tous les temps, à savoir les Rolling Stones lorsque le groupe de Mick Jagger lui propose de succéder à Mick Taylor en 1974, C’est finalement Ron Wood qui prend la place vacante.

Entre 1975 et 1979 Rory Gallhager sort quatre albums solo Against the Grain (1975), Calling Card (1976), Photo-Finish (1978) et Top Priority (1979).

Par la suite son talent et sa créativité sont altérés par ses problèmes d’addiction à l’alcool et à la consommation excessive de médicaments pour calmer notamment sa peur de l’avion (aérodromophobie ou aviophobie) mais aussi une vie de dingue avec pas moins de 200 concerts par an.

Pendant les années 80 Rory Gallhager ne publie que deux albums, Jinx en 1982 et Defender 1987.

Son ultime album Fresh Evidence est publié en 1990.

Malade du foie il doit subir une transplantation hépatique d’urgence qui se déroule parfaitement bien mais des hélas problèmes de rejet apparaissent, certaines sources laissent sous entendre l’hypothèse possible d’une infection nosocomiale. Après des semaines de traitement aux soins intensifs Rory Gallhager décède à l’âge de 47 ans seulement, le 14 juin 1995 à Londres.

Rory Gallagher a probablement été l’un des guitaristes des plus doués et créatifs de son époque,  en réussissant a intégrer des chorus de rythmique derrière ses solos, technique exigeante que peu de guitaristes pratiquent hormis peut-être des Stevie Ray Vaughan ou Angus Young d’AC/DC.

Discographie de Rory Gallhager

Albums studio

1971 : Rory Gallagher
1971 : Deuce
1973 : Blueprint
1973 : Tattoo
1975 : Against the Grain
1976 : Calling Card
1978 : Photo-Finish
1979 : Top Priority
1982 : Jinx
1987 : Defender
1990 : Fresh Evidence

Albums live

1972 : Live in Europe
1974 : Irish Tour ’74
1980 : Stage Struck

Compilations et albums posthumes

1974 : In The Beginning
1975 : Sinner… and Saint
1976 : Take It Easy Baby
1992 : Etched In Blue
1995 : A Blue Day For The Blues
1999 : BBC Sessions
2003 : Wheels Within Wheels
2005 : Big Guns: The Very Best of Rory Gallagher
2006 : Live at Montreux
2008 : The Essential
2010 : The Beat Club Sessions
2011 : Notes from San Francisco (1 cd live de 1979, 1 cd studio de 1978)

Site de référence : www.rorygallagher.com

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