2009 : Brigitte Fontaine > Prohibition


2009 : Brigitte Fontaine > ProhibitionAprès le très baroque « Libido » à la sexualité débridée, Brigitte Fontaine nous revient avec un album contestataire « Prohibition ». C’est à cette occasion qu’elle nous balance une phrase devenue culte « Je suis vieille et je vous encule » et Brigitte surenchérit nonchalamment « Oui, je suis grossière mais comme une duchesse… »

Comme toujours avec son compagnon Areski, la mise en musique de ce disque politique est particulièrement réussie avec un rock au caractère bien trempé !

Pour commencer on ouvre avec un rock désordonné sur « Dura lex » (en français : la loi est dure) qui nous dicte tout ce qui n’est plus permis alors que cela était tellement bon. Très bientôt musique, amour, poésie, seront interdits par tous ces maudits…tout un programme.

Le rock déconnant de « Entre guillemets » comme un gag avec ponctuation.

Le déglingué rock trash de « La Fiancée de Frankenstein », naissance d’un suicide.

La Brigitte au look de libellule se révolte contre le quand dira t’on sur « Prohibition ». Elle pourrit avec jouissance les porcs en leur disant, sans foi ni loi, « Je suis vieille et je vous encule », vieillir c’est aussi baiser, boire, fumer pour mourir de plaisir…

La rythmique obsédante du soleil et des bofs sur les plages sur « Il s’en passe » comme une supplique à son chéri, vient vite me chercher !

La ballade mélancolique au piano sur « Harem », nous ouvre les parfums de la vie des femmes dans le sérail.

La nébuleuse « Pas ce soir », comme une énigmatique fin de vie d’amour.

La douce et électrorientale « Soufi » au cœur spirituel de l’ Islam appuyée par la discrète Grace Jones. Salam, salam, salam…

La balade amoureuse très sixties de « Just You and Me » comme une fuite en avant vers un autre monde.

Avec cet hymne élégant, Brigitte vous emmène en voyage pour un délire déjanté avec Katerine sur le thème de la fuite, du non-sens, de la lutte contre les lustrucrus, de « Partir ou rester »…

L’immatérielle cour des miracles de « Je suis un poète… » me laisse un gout amer.

L’irrévérencieux et abracadabrant « Thérèse » à la recherche de son château d’Avila intérieur.

Cette marginale de la chanson française d’une complexité déstabilisante ne cesse de provoquer notre bien-être. Effrontée mais aguichante avec son look de libellule surréaliste, elle captive les regards sur les plateaux que ce soit en concert, au théâtre ou à la télévision. Mais comment-fuck allons-nous faire quand elle ne sera plus là ?

Si cela vous plait, laissez vous aller sur deux autres titres.

Partir ou rester :

Dura lex :

Paroles de « Prohibition » de et par Brigitte Fontaine

J’exhibai ma carte senior
Sous les yeux goguenards des porcs
Qui partirent d’un rire obscène
Vers ma silhouette de sirène
Je suis vieille et je vous encule
Avec mon look de libellule
Je suis vieille et je vais crever
Un petit détail oublié
Passez votre chemin bâtard
Et filez vite au wagon bar
Je fumerai ma cigarette
Tranquillement dans les toilettes
Partout c’est la prohibition
Alcool àla télévision
Papiers clopes manque de fric
Et vieillir dans les lieux publics
Partout c’est la prohibition
Parole écrit fornication
Foutre interdit à soixante ans
Ou scandale et ricanements
Je suis vieille et je vous encule
Avec mon look de libellule
Je suis vieille et je vais crever
Un petit détail oublié
Les malades sont prohibés
On les jette dans les fossés
A moins qu’ils n’apportent du blé
De la tune au plus fortunés
Les vieux sont jetés aux orties
A l’asile aux châteaux d’oubli
Voici ce qui m’attend demain
Si jamais je perds mon chemin
J’ai d’autres projets vous voyez
Je vais baiser boire et fumer
Je vais m’inventer d’autres cieux
Toujours plus vastes et précieux
Je suis vieille et je vous encule
Avec mon look de libellule
Je suisvieille sans foi ni loi
Si je meurs ca sera de joie

[amazon_link asins=’B002HZCGKS,B002PORIT0′ template=’ProductGrid’ store=’mazikinfo-21′ marketplace=’FR’ link_id=’3d39b969-0c9a-11e8-b4af-1dafa278e8c3′]
Achetez les albums

👉Partagez cet article 👇🙂 👍🎵

Avishai Cohen

Avishai CohenAvishai Cohen est un bassiste et contrebassiste israélien de jazz, ethno-jazz, folk-jazz, jazz-fusion, auteur compositeur né le 20 avril 1970 au kibboutz Kabri, en Israël. Il grandi dans une famille musicale à Motza et Beit Zayit près de Jérusalem jusqu’à l’âge de six ans, lorsque sa famille déménage à Shoeva, dans l’ouest d’Israël. (Ne pas confondre avec son homonyme, le trompettiste New Yorkais Avishai Cohen, originaire de Tel Aviv, né en mai 1978)

Avishai Cohen en bref

À neuf ans  il commence à étudier le piano mais à l’âge de 14 ans il choisi la guitare basse, inspiré et influencé par le grand bassiste Jaco Pastorius.

Quelques années plus tard après avoir joué dans un groupe de l’armée pendant deux ans, il se met à la contrebasse avec Michael Klinghoffer et deux ans plus tard il s’installe à New York où il côtoie d’autres musiciens de jazz.

Mais pour subsister il travaille dans le bâtiment et joue dès qu’il le peut dans les rues ou le métro selon la météo. Il s’inscrit à la New School for Jazz and Contemporary Music et officie dans des groupes de latin jazz pendant ses années d’études. Le pianiste Danilo Pérez l’invite un jour à rejoindre son trio avec lequel il donne des concerts dans de petits clubs de jazz.

La chance lui sourit le jour ou le célèbre pianiste de jazz Chick Corea lui propose de le rejoindre pour son nouveau projet et en 1996 Avishai Cohen devient membre fondateur du sextet Origin avec Chick Corea.

Les deux hommes travaillent ensemble jusqu’en 2003 lorsqu’Avishai Cohen décide de se consacrer à sa carrière solo et de fonder sa propre formation, le Trio Avishai Cohen, accompagné de ses compatriotes Daniel Dor à la batterie et Nitai Hershkovits au piano.

Les quatre premiers albums solo d’Avishai Cohen en tant que leader sont toutefois publiés sous le label Stretch qui appartient à Chick Corea.

Hormis Chick Corea, Avishai Cohen collabore aussi avec d’autres figures du jazz comme Bobby McFerrin, Roy Hargrove, Herbie Hancock, Kurt Rosenwinkel, Nnenna Freelon et Paquito D’Rivera mais également, dans un registre différent, avec Claudia Acuña sur l’album Wind from the South  (2000), Alicia Keys (en studio) et les Orchestres Philharmoniques de Londres et d’Israël (en concerts).

En 2002, il fonde son propre label, Razdaz Recordz et le 9 septembre 2003 il publie son premier album, Lyla. Avishai Cohen déclare cette année-là « J’ai toujours été intéressé par toutes les musiques comme le jazz, le rock, la pop, le latin ou le funk« , « Je suis toujours bourré d’idées et j’ai décidé de créer mon propre label parce que je suis impliqué dans de nombreux projets différents. »

Razdaz produit l’album du trio new-yorkais de jazz et d’indie-rock Heernt, Locked in a Basement, en 2006, formation du batteur et fondateur Mark Guiliana, qui a été membre du Trio Avishai Cohen.

Le style caractéristique de Cohen est un mélange de sonorités musicales du Moyen-Orient, d’Europe de l’Est fusionnées au funk afro-américain. Le New York Times décrit son album Continuo publié en 2006 comme un « gros groove moyen-oriental doté d’un lyrisme délicat, presque New Age« .

En 2010 le label d’Avishai Cohen produit Lady of The Forest, le premier album de la chanteuse Karen Malka qui a fait partie de sa tournée pendant trois ans. La production la plus récente du label est l’album Wild d’Ilan Salem.

Insatiable et éclectique il fonde le groupe de rock Gadu avec le batteur israélien Mike Starr (ne pas confondre avec le bassiste d’Alice in Chains) et travaille sur des chansons pop avec la chanteuse Lola.

Cohen chante souvent en judéo-espagnol (ladino) qu’il tient de sa mère comme sur « Morenika » qui figure sur l’album Aurora de 2009.

En 2011, Avishai Cohen sort l’album Seven Seas, suivi d’une tournée en trio avec Shai Maestro et Itamara Douari.

Depuis 2012, son label a produit douze albums dont cinq de Cohen. Le pianiste Sam Barsh, le saxophoniste Jimmy Green, le flûtiste Ilan Salem et le guitariste Amos Hoffman, le batteur Mark Guiliana figurent parmi les autres artistes associés à son label.

Le dernier opus en date d’Avishai Cohen intitulé 1970 (son année de naissance) est sorti le 6 Octobre 2017.  Ce n’est pas juste un album de plus, non, il représente pour l’artiste une sorte de nouveau départ car même s’il y joue de la basse avec la complicité d’un deuxième instrumentiste, c’est en réalité son premier album en tant que chanteur…

The Jerusalem Post considère Avishai Cohen comme « le meilleur musicien de jazz Israélien sur la scène internationale« , Down Beat le qualifie de « visionnaire jazz d’envergure mondiale« , Bass Player magazine le classe parmi les 100 bassistes les plus influents du 20ème siècle et Chick Corea en personne dit de lui qu’il est  « un grand compositeur et un musicien de génie« . Excusez du peu ! 🙂

En 2017 Avishai Cohen signe la bande originale du film français Le Sens de la fête, comédie réalisée par Éric Toledano et Olivier Nakache (avec Jean-Pierre Bacri, Jean-Paul Rouve, Gilles Lellouche), qui comprend une large majorité de séquences de jazz inédites et dont l’un des fils conducteurs est extrait de l’album Seven Seas.

Mise à jour du 14/05/2019

Avishai nous annonce la sortie de son nouvel album Arvoles (« Arbres » dans l’ancienne langue ladino) le vendredi 7 juin 2019. Il s’agit d’une collection de compositions instrumentales originales et d’une chanson traditionnelle écrite au cours des deux dernières années sans jamais avoir l’intention d’être compilée sur le même disque. Pourtant, elles se marient parfaitement bien…

Sur Arvoles, Avishai Cohen à la contrebasse est entouré du batteur israélien Noam David (qui l’accompagne également dans son trio habituel) et le pianiste azerbaïdjanais Elchin Shirinov qui sont tous deux à la fois de magnifiques musiciens et compositeurs à part entière comme en témoigne cet album. Ensemble ils ont sillonnés les routes lors d’une longue tournée mondiale qui se poursuit jusqu’en 2020.

Björn Samuelsson au trombone et Anders Hagberg à la flûte y font également des apparitions.

Avec cet opus Avishai Cohen revient à l’essentiel mais avec la maturité et la vision que lui ont apportées son expérience des deux dernières décennies.

À noter que la pochette de l’album est le travail de la propre mère d’Avishai,  une artiste à part entière dont il est très fier à juste titre.

Avishai Cohen Trio

Avishai Cohen – contrebasse
Nitai Hershkovits, Omri Mor – piano
Daniel Dor, Noam David, Itamara Douari – percussions, batterie

Avishai Cohen Septet

Projet totalement différent du trio précédent

Avishai Cohen – basses, contrebasse
Jonatan Daskal – claviers
Elyasaf Bachari – Oud, basse
Karen Malka – chant
Yael Shapira – violoncelle
Tal Kohav – batterie
Itamara Doari – Percussions

Discographie d’Avishai Cohen

1998 – Adama
1999 – Devotion
2000 – Colors
2001 – Unity
2003 – Lyla
2004 – At Home
2006 – Continuo
2007 – Night of Magic – Avishai Cohen Trio Live – enregistré au « Kiev Conservator Hall »
2007 – As is…Live at the Blue Note
2008 – Gently Disturbed
2008 – Shaot Regishot – (Heures sensibles, disponible seulement en Israël)
2009 – Aurora
2011 – Seven Seas
2012 – Shaot Regishot – (Heures sensibles disponible en Europe)
2012 – Duende
2013 – Almah
2015 – From Darkness
2017 – 1970
2019 – Arvoles

Site de référence : www.avishaicohen.fr

Achetez les albums

👉Partagez cet article 👇🙂 👍🎵