Allume-moi, homme mort : Matziz Records compile l’année 2025

Avec Allume-moi, homme mort, Matziz Records signe un objet à part, publié le 26 décembre 2025. Présenté comme le neuvième numéro du label, cet album pourrait presque passer pour un « greatest hits 2025 » tant il rassemble des morceaux emblématiques parus au fil de l’année. Mais ici, pas de nostalgie ni de calcul marketing : l’ensemble revendique une liberté totale, strictement non commerciale, fidèle à l’esprit du label.

Derrière Matziz Records, on retrouve le guitariste, compositeur et « touche à tout » Mathieu Torres, figure centrale de ce catalogue protéiforme. Le label soutient et fédère ses multiples projets et expériences artistiques, entre satire, rock expérimental et formes hybrides, souvent accompagnées de clips et de performances visuelles.

Allume-moi, homme mort

Un album-manifeste plutôt qu’une compilation

« Allume-moi, homme mort » fonctionne comme une traversée de l’univers Matziz. Chaque titre renvoie à un projet différent, parfois à une formation éphémère, parfois à une identité plus installée. L’album assume sa forme éclatée, presque anarchique, tout en conservant une cohérence esthétique : goût du décalage, énergie brute, ironie mordante et refus des formats convenus.

Le jour de la sortie, Mathieu Torres a également dévoilé une vidéo live inédite d’un morceau de l’album, dans une version alternative enregistrée en one shot, sans recours à l’IA. Un geste symbolique qui résume bien la démarche : privilégier l’instant, l’imperfection assumée et la sincérité du jeu.

Une mosaïque de projets et de signatures

La tracklist aligne treize morceaux, dont une grande partie est accompagnée de clips. On y croise le Mathieu Torres Trio, M’Z, Zhorhann, The Diogenes ou encore Urban Ballshit, sans oublier des incursions solo. Chaque piste apporte sa couleur, oscillant entre rock anguleux, spoken word corrosif, punk minimaliste et expérimentations sonores.

Loin de lisser ces différences, l’album les met en tension. C’est précisément dans ces frottements que « Allume-moi, homme mort » trouve sa force : une compilation qui se vit comme un instantané de création, fidèle à une année d’activité intense et foisonnante.

Allume-moi, homme mort : Une sortie physique et numérique assumée

Disponible en CD, vinyle et numérique, l’album s’inscrit aussi dans une logique de soutien direct. La précommande des formats physiques est ouverte, tandis que l’écoute est accessible en ligne. Une playlist vidéo complète accompagne la sortie, prolongeant l’expérience sonore par une dimension visuelle omniprésente dans l’univers du label.

« Allume-moi, homme mort » n’est pas un disque de plus, mais une déclaration d’indépendance artistique. Un panorama sans concession, porté par une vision singulière et une créativité qui refuse les cadres établis.ique-Indépendante

Tracklist de l’album Allume-moi, homme mort

1 – Mathieu Torres Trio – Jane
2 – M’Z – Désert d’arcade
3 – Matziz – La manufacture des abats jours
4 – Zhorhann – Soltino
5 – Mathieu Torres solo – L’homme éteint + clip (version alternative)
6 – LTDC – Multipass
7 – The Diogenes – Police is not dead
8 – Jimmy hazebean – Kill The Nazism
9 – Mathieu Torres solo – Parcmètre
10 – Micky à vélo – En toc
11 – UBBS – 05 Mars 25
12 – M’Z – Digérer le repas de famille
13 – Mathieu Torres solo – Amor Fati ?

Liens de téléchargement

Randy Lover affine sa pop introspective

Un projet solo né du besoin d’introspection

Derrière Randy Lover se cache un musicien actif depuis une vingtaine d’années, connu notamment comme membre du groupe SunX. Habitué aux dynamiques collectives et à une énergie plus rock, l’artiste a ressenti le besoin de s’isoler pour explorer une facette plus personnelle de son écriture. Cette démarche en solo lui permet de s’affranchir des cadres habituels et d’aborder la musique comme un espace intime, presque thérapeutique.

Randy Lover

Entièrement réalisé chez lui, en Lorraine, dans son propre studio, le projet Randy Lover repose sur une volonté claire : ralentir, épurer et laisser parler l’émotion. Chanter en anglais, tout en écrivant ses textes en français, s’impose comme un choix naturel pour créer une distance propice à la pudeur et à la retenue.

Hare, un premier album tout en retenue

Son premier album studio, Hare, marque une rupture esthétique avec SunX (ex Sun Express). Composé de neuf titres, ce disque se distingue par une pop douce, introspective et volontairement minimaliste. La retenue y devient un moteur créatif, au service d’une sensibilité longtemps tenue à l’écart. Randy Lover y explore les contrastes entre agitation intérieure et quête de sérénité, assumant une vulnérabilité rarement exposée jusque-là.

La pochette de l’album, trouvée presque par hasard sur les réseaux sociaux, renforce cette dimension personnelle. Elle agit comme un écho discret à son histoire familiale, tout en prolongeant l’atmosphère contemplative du disque.

The Chair Next to the Sofa, un album de nostalgie

Prévu pour avril 2026, The Chair Next to the Sofa sera le deuxième album de Randy Lover. Entièrement conçu seul, ce nouveau disque s’annonce comme un condensé de nostalgie, où les absences, les souvenirs et les objets immobiles deviennent des vecteurs d’émotion. Entre pop alternative et formes plus intimistes, l’album évoque ces traces laissées dans une pièce, entre un fauteuil et un canapé, quand le passé refuse de se taire.

Ce nouvel opus prolonge la démarche introspective amorcée avec Hare, tout en approfondissant une écriture plus cinématographique et évocatrice. Une œuvre pensée comme un espace de mémoire, à la fois doux et mélancolique.

Randy Lover

Randy Lover : Une démarche artistique durable

Loin d’être une parenthèse, Randy Lover envisage son projet solo comme un terrain d’expression durable, complémentaire à l’aventure collective. Cette double identité lui permet de continuer à avancer, d’expérimenter et de transformer l’anxiété en matière artistique, sans renoncer au plaisir du groupe.

Randy Lover

Line-up

Randy Lover : Chant, guitare, composition, production

Discographie de Randy Lover

Albums studio
2024 – Hare
2026 – The Chair Next to the Sofa (date de sortie prévue en avril)

Facebook | Youtube | Bandcamp | Instagram

Randy Lover a bien voulu se prêter au petit jeu de l’Auto-Interview sur Mazik

Pourquoi j'ai refait un disque ?

Lorsque j’ai terminé mon premier album (Hare), j’en étais très satisfait. S’en sont suivies des heures d’écoute, parce que j’ai toujours douté de tout ce que j’ai pu entreprendre dans ma vie. J’étais très fier de cet album, et je le suis toujours. J’ai donc décidé de le sortir véritablement : j’ai lancé la promotion, défini les singles, etc.

C’est à ce moment-là que j’ai compris d’où venait mon doute.

J’avais encore besoin de composer, j’avais encore des choses à dire.

J’ai donc attaqué la composition du deuxième album en même temps que la promotion du premier. Les sonorités étaient déjà définies quelque part, dans un coin de ma tête. Je savais inconsciemment ce que je voulais depuis le début.

À quoi j'espère qu'on pensera en l'écoutant seul ?

J’espère sincèrement que ce disque sera un remède pour beaucoup, comme il a pu l’être pour moi.

C’est un condensé de nostalgie, qui peut faire mal dans un premier temps. Il faut accepter que le temps passe trop vite et que nous ne revivrons probablement plus certains moments d’innocence de notre vie. Une fois cette amertume acceptée, j’aimerais que les auditeurs puissent se remémorer leurs plus beaux souvenirs de jeunesse, lorsqu’ils étaient enfants ou adolescents, à la poursuite de l’amour et de la liberté.

Ce disque, c’est un peu ça : des moments précieux ou marquants de ma vie, de l’enfance jusqu’à aujourd’hui, jusqu’à ce que je me sente pleinement heureux, plus « sage » et apaisé.

Qu’est-ce qui le distingue du premier album ?

Je dirais : la maturité.

En terminant mon premier album, j’ai acquis une certaine expérience dans la composition, l’enregistrement, le mixage et le mastering. En attaquant le deuxième, je savais exactement ce que je ne voulais pas faire — ou ce qu’il ne fallait pas faire. Je savais aussi précisément quels sons j’allais utiliser.

Le fait de l’avoir composé dans la continuité du premier album peut quelque peu biaiser l’objectivité, mais j’étais encore « dans le bain » pour peaufiner des choses que j’avais volontairement laissées brutes.

Pour le premier album, j’ai saisi une adresse inconnue sur un GPS.

Pour le deuxième, j’ai atteint ma destination.

Un disque et un film incontournables selon moi ?

Comme film, j’opterais pour The Truman Show, je crois. J’ai grandi avec. C’est une masterclass, de la réalisation à la bande-son signée Philip Glass.

Bon… sinon, l’intégrale de Twin Peaks, évidemment.

Comme disque, j’hésite.

Pourquoi pas Disintegration de The Cure. Quitte à voir un astéroïde percuter la Terre avec le morceau éponyme en fond sonore, ça me paraît être une belle fin, non ?

Pour finir, soyons sérieux : Mon repas préféré ?

J’adore toutes les cuisines, et j’adore cuisiner. J’aime beaucoup le bon vin aussi.

Je dirais que la cuisine sud-américaine est ma préférée. Mais s’il faut choisir : une bonne entrecôte Angus, nappée d’un chimichurri pour rappeler l’Argentine, accompagnée d’un bon côtes-du-Rhône — Syrah, Grenache, Mourvèdre (à consommer avec modération).

 

Merci Randy et à bientôt 🙂

Jean-Luc Admin Mazik décembre 2025©