Pop-Rock Archives - Page 68 sur 116

16 mars 201824 janvier 2021

2015 : Jeanne Added > Look At Them

Connaissez vous « Jeanne Added » ? Cette compositrice et interprète française est une ancienne pensionnaire du Conservatoire National Supérieur de Paris et de la Royal Academy of Music de Londres. Elle a d’abord étudiée le violoncelle et le chant lyrique avant de jouer de la basse pour de nombreux musiciens de jazz. Elle enregistre ce premier et magnifique disque Be Sensational entre PJ Harvey, Bjork et Susan Sundfør que je vous livre maintenant.

On ouvre sur un rock brut à la PJ Harvey avec le belliqueux « A War Is Coming », qui commence sur un son altéré avant de nous saisir avec un groove combattif. Guerrier

Changement radical de style avec la comptine électro « It » qui nous martèle une cold-wave insolite sur un beat rustre mais efficace. Gare à toi

Le fascinant et magnétique « Look At Them » nous envoute avec cette magnifique voix ample et maîtrisée. Somptueux

Les choeurs de « Miss It All » nous invitent sur une électro mélodique et originale à la Bjork.

La mystérieuse chanson éponyme de l’album « Be Sensational » laisse notre imaginaire dériver dans un univers ténébreux et énigmatique. Catch me

La déclaration d’amour électro à « Lydia » est d’une combattivité à faire tressaillir les hommes par ses changements de cap. Amazone…

Sur l’espiègle « Back To Summer » on peut danser sur des accents électro orientaux. Danse du ventre

La malicieuse messe de « Night Shame Pride » nous entraine sur des choeurs coquin. Quelle nuit !

L’insolite « Ready » aux rythmes arachnéens nous fait décoller vers des limbes éthérés. Aérien

On termine sur le poignant « Suddenly » qui laisse les sentiments confus d’un amour voilé faire place à la lumière d’un désir convoité. Lyrique

Avec ce premier album produit par Dan Levy de The Dø, dont elle avait fait la première partie, Jeanne Added fait preuve d’une maturité hors du commun, même si elle a déjà 34 ans.

Venue au rock en passant par le lyrique et le jazz, « Added » signe avec « Be Sensational » un acte de naissance artistique qui la place au premier plan avec une simplicité efficace.

Magnifique premier album et révélation qui ne demande qu’à être confirmé pour notre plus grand bonheur.

Bien, on écoute Jeanne Added

puis A War Is Coming, Miss It All ou tout simplement le concert en entier de Jeanne Added à La Cigale.

Albums studio de Jeanne Added

2015 : Be Sensational

Participations

2005 : Tootya, de Toufic Farroukh
2006 : What Do You Mean By Silence?, de Vincent Courtois Quartet
2007 : Oui de Pierre de Bethmann
2007 : Poète, vos papiers !, de Léo Ferré et Yves Rousseau Quartet (avec Claudia Solal)
2008 : Verlaine, de John Greaves
2009 : Cubique de Pierre de Bethmann
2011 : Yebunna Seneserhat
2011 : Verlaine 2 : Divine Ignorante, de John Greaves
2011 : Live In Berlin, de Vincent Courtois Quartet
2012 : Song Song Song, de Baptiste Trotignon
2013 : Zoom, de Rachid Taha
2014 : Waimarama, de Franck Monnet
2014 : Supersonic Play Sun Ra, de Thomas de Pourquery
2014 : Nouvelle Vague, du Stéphane Kerecki Quartet
2016 : « Trust » : « Le bureau des Légendes » Saison 3 (générique de fin)

Distinctions

2011 : Nomination aux Victoires du jazz
2016 : Prix de la création musicale 2016 : prix du nouveau talent
2016 : Nominations aux Victoires de la musique 2016 dans la catégorie de l’album révélation de l’année.

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15 mars 20181 février 2019

2015 : Rover > Let it Glow

On écoute ce chef d’oeuvre de Rover, en quelque sorte le David Bowie Français (rien que çà), qui publie son sublime deuxième et dernier album à ce jour « Let it glow ». Avec ses compositions de plus en plus conceptuelles entre nostalgie et exaltation, Rover nous ouvre plus largement ses vocalises mélancoliques pour nous faire rêver au delà de son côté obscur. A star is born !

Influencé par David Bowie, The Beatles, The Beach Boys, T Rex, Pink Floyd et Serge Gainsbourg, le multi-instrumentiste Timothée Régnier (alias Rover) a entièrement écrit et interprété cet album sur la console ayant servi à l’enregistrement de Melody Nelson dans les conditions de l’analogique.

Bon on écoute cette pépite qui se consomme comme un concept album de bout en bout.

On ouvre avec le folk céleste de « Some Needs » comme un Bowie qui chancelle sur un refrain chatoyant des plus enchanteur. Fascinant

Avec « Odessey », les flûtes aériennes nous projettent dans un space opera psychédélique. Major Tom ou es-tu ?

Sur le splendide single « Call my name », on glisse sur la voix de Rover entre tessiture de velours et rage contenue. Bande Originale ?

On fait un tour avec les Beach Boys et Brian Wilson sur « Innerhum » qui laisse la créativité musicale de Rover nous emmener dans les saveurs d’une magnifique orchestration.

Sur les accords de piano de « Trugar » on a l’impression de voguer sur un standard de John Lennon mais période New York.

Avec « HCYD », il impose son style avec son son. Rover n’est pas un copieur !

L’ouverture enchanteresse au piano de « Let it glow » laisse place à un duo basse-guitare à la Melody de Nelson pour une montée sur des voix éthérés. Seventies

Arrive une des pièces maîtresses de l’album « Along », avec sa cohorte de spasmes oppressés, menaçants et ténébreux. Ce marathon man à l’ambiance funèbre emprunte des chemins d’une froideur dangereuse pour nous égayer au clavecin avec Dracula. Thriller opera.

« Glowing shades » se déguste comme une ballade au petit matin avec Marc Bolan et David Bowie, main dans la main, qui s’émerveillent de l’éveil de la nature, après une nuit blanche, il s’entend.

On termine sur un morceau à la More de Pink Floyd avec « In The End » qui s’enfonce sur des accords rapides et combatifs vers Ibiza. Psychédélique.

Cet album est tout simplement magnifique, je reste sans voix pour la laisser à Rover lorsqu’il s’envole vers les hauteurs avant de redescendre sur un claquement de cordes vers les profondeurs vocales.

Et je ne parle pas, ou plutôt si, du décor instrumental qui est tout simplement majestueux et fascinant.

Si le fil conducteur de ce disque est le piano, on découvre un côté bruitiste qui arrive progressivement à l’écoute de cet album qui est gravé comme une référence aux sixties, jusqu’au début des années 70.

Une merveille, vivement que « Rover » revienne pour son troisième album, que l’on aille le voir en concert.

On écoute le titre éponyme de l’album Let it glow

et puis aussi les autres :

Some Needs
Ou en live

Call my name
Ou en live

Innerhum
Ou en live

Along (teaser)

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