The Deweys & The Black Cat Orchestra : l’odyssée Windwalker

Un univers sombre et poétique

The DeweysOriginaires du Sud-Ouest de la France, The Deweys (ne pas confondre avec le groupe de surf rock instrumental du même nom, formé par des membres de la famille Dewey basée en Californie.) se sont forgé une identité musicale singulière, entre rock, folk et blues teintés de mysticisme.

Avec deux guitares et un harmonica comme socle, le trio réinvente des standards tout en cultivant une esthétique qu’ils définissent comme du western gothique.

Cette approche évoque autant les ambiances des juke-joints du Mississippi que les paysages désertiques des westerns.

Dès leur premier EP Silence as a friend en 2020, les musiciens palois imposaient une atmosphère intimiste et minimaliste, laissant une large place aux silences et aux respirations. Un disque qui dévoilait déjà leur goût pour les climats habités et la lenteur expressive.

Vers de nouvelles dimensions orchestrales

The Deweys & The Black Cat OrchestraAvec Windwalker, prévu pour le 31 octobre 2025, The Deweys franchissent une étape décisive. Toujours fidèles à leur ADN artisanal et mélancolique, ils enrichissent leur palette sonore grâce à des collaborations inédites.

L’album, parfois proche de l’univers de Calexico, profite des arrangements de Nathalie Biarnés, qui a conçu un écrin de cordes pour sublimer leurs compositions.

Le projet s’élargit avec le Black Cat Orchestra, un quatuor à cordes qui apporte une profondeur cinématographique. La chanteuse et violoncelliste Leelou, remarquée sur la scène nationale, apporte sa voix singulière et ses nuances sombres. Le violoniste Gaël, membre du Philharmonique de Pau, insuffle quant à lui une tension classique qui dialogue avec l’univers rugueux du trio.

The Deweys : Une quête artistique en mouvement

Plus qu’un simple disque, Windwalker se présente comme une traversée. À la croisée de Robert Johnson et de 16 Horsepower, The Deweys continuent d’explorer l’ombre et la lumière, tout en donnant à leur musique une dimension presque spirituelle. Loin de chercher l’aboutissement, le groupe privilégie le voyage, avec ses détours et ses visions.

The Deweys & The Black Cat Orchestra

L’album promet d’élargir encore la portée de leur esthétique, oscillant entre dépouillement et richesse orchestrale, pour offrir une expérience sonore à la fois roots, sombre et envoûtante.

Membres de The Deweys

Hervé : Guitare – Chant
Stéphane : Guitare – Chant
William : Harmonica

Site officiel | Youtube

Talk Talk : de la synth-pop au post-rock visionnaire

Aux origines d’un groupe singulier

Formé à Londres en 1981, Talk Talk s’impose d’abord dans le sillage de la vague new wave et synth-pop. Porté par la voix singulière et habitée de Mark Hollis, accompagné de Lee Harris à la batterie, Paul Webb à la basse et Simon Brenner aux claviers, le groupe se distingue par une écriture plus sombre et introspective que celle de ses contemporains. Leur premier album The Party’s Over (1982) reflète encore l’esthétique synthétique du début des années 80, mais annonce déjà une volonté de s’éloigner des formats trop convenus.

Talk Talk

Le succès et l’émancipation

Avec It’s My Life (1984), le groupe atteint un succès international grâce à des titres comme « Such a Shame » et « It’s My Life ». La production s’affine, les compositions gagnent en ampleur et le groupe s’affirme sur la scène européenne. En 1986, The Colour of Spring marque une étape charnière. Abandonnant peu à peu les sonorités synthétiques, Hollis et ses compagnons introduisent guitares, pianos et arrangements plus organiques. Ce disque, salué autant par le public que par la critique, installe le combo dans une position artistique singulière, à la croisée des chemins entre pop ambitieuse et recherche sonore.

La métamorphose expérimentale

La véritable révolution intervient avec Spirit of Eden (1988). Construit à partir d’improvisations minutieusement retravaillées en studio, l’album repousse les frontières du rock, convoquant le jazz, la musique classique et l’ambient. Loin des impératifs commerciaux, Talk Talk privilégie l’atmosphère, le silence et la profondeur émotionnelle. Ce choix radical provoque des tensions avec leur label, mais pose les bases de ce qui sera bientôt identifié comme le post-rock.

En 1991, Laughing Stock parachève cette métamorphose. Plus dépouillé, plus contemplatif encore, ce dernier disque studio reste une référence absolue pour les musiciens en quête de liberté créative. Peu après, le groupe se sépare. Mark Hollis, fidèle à son exigence artistique, publie un unique album solo en 1998 avant de se retirer définitivement de la scène.

Héritage et influence

La formation incarne l’une des trajectoires les plus fascinantes de la musique moderne : passer d’une pop accessible à une œuvre visionnaire et intemporelle. Leur héritage est immense, influençant des artistes aussi variés que Radiohead, Elbow ou Sigur Rós. Plus qu’un simple groupe des années 80, il demeure un symbole de courage artistique, rappelant qu’au-delà du succès commercial, la musique peut devenir une quête spirituelle et poétique.

Membres de Talk Talk

Mark Hollis : Chant, guitare, piano
Lee Harris : Batterie
Paul Webb : Basse
Simon Brenner : Claviers
Tim Friese-Greene : Claviers, guitare, production (membre collaborateur)

Discographie de Talk Talk

Albums studio
1982 – The Party’s Over
1984 – It’s My Life
1986 – The Colour of Spring
1988 – Spirit of Eden
1991 – Laughing Stock

Albums live
1986 – London 1986

Compilations
1990 – Natural History: The Very Best of…
1997 – The Very Best of…
2000 – Asides Besides
2013 – Introducing…

EPs
1982 – Talk Talk
1983 – It’s My Mix

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