Classical M : L’Épopée Méconnue d’un Groupe Français des Années 60-70

Dans le vaste panorama musical des années 60 et 70, Classical M, un groupe français émergea avec une sonorité unique et une ambition artistique qui laissa une empreinte indélébile. Composé des frères Guy et André Maruani ainsi que d’Henri Bratter, Classical M se présentait comme un trio parisien. Après 1970, le groupe s’est également fait connaître sous le nom « Albatros ».

La formation dirigée par le charismatique chanteur et parolier Guy Maruani, a marqué cette période avec sa musique captivante et ses performances mémorables. À travers cet article, nous plongerons dans l’histoire fascinante de ce groupe, de ses débuts tumultueux à son ascension rapide, pour finalement aborder la chute qui a marqué la fin de son aventure musicale.

Classical M

Les Premiers Pas

Classical M
Guy et André Maruani avant Classical M (photo fournie par Éloi)

Dans les années qui précédèrent la création de Classical M, les membres du groupe faisaient face à une série d’obstacles et de défis typiques des jeunes artistes en herbe.

Rejet de démos, rendez-vous annulés, et mépris de l’industrie étaient le lot quotidien des musiciens.

Cependant, leur passion inébranlable pour la musique et leur dévouement à créer quelque chose de différent les ont finalement propulsés vers la reconnaissance.

Les Débuts Discographiques

Classical M a marqué son entrée dans le paysage musical avec leur premier single, « Bad Guy« , qui est sorti en mai 1969 sous le label EMI Pathé Marconi. Le groupe a rapidement attiré l’attention grâce à ce morceau captivant et à sa sonorité distincte. Le succès initial a été renforcé par leur deuxième single, « Love, Love is There / Such a Lovely Voice », publié en octobre de la même année. Cette série de singles a attiré l’admiration des critiques et du public, confirmant le potentiel de Classical M à devenir un acteur majeur de la scène musicale.

L’Olympia : Un Tournant Déterminant

L’année 1970 a été marquée par un événement déterminant pour Classical M : leur performance à l’Olympia, une étape cruciale pour tout groupe à cette époque. Cependant, leur passage sur cette prestigieuse scène a pris une tournure inattendue. Confrontés à un public inconnu et aux pressions de la scène mythique, les membres du groupe ont ressenti une pression écrasante. Malgré leurs compétences musicales indéniables, ils ont lutté pour établir une connexion avec le public et leur performance s’est révélée difficile.

La Fin d’une Époque

Après leur performance à l’Olympia, Classical M a dû faire face à des réactions mitigées de la part des médias et du public. Les chemins individuels de ses membres ont divergé, avec Guy Maruani devenant psychiatre, et André Maruani et Henri Bratter poursuivant des carrières musicales en solo avec des succès relatifs. Le groupe n’a pas réussi à capitaliser sur le potentiel qu’il avait manifesté au début de sa carrière, laissant un sentiment d’inachevé dans l’histoire musicale des années 60-70.

Héritage et Réédition

Bien que le groupe n’ait pas connu le succès durable escompté, l’héritage de Classical M reste intact. Leurs chansons uniques et novatrices ont finalement été redécouvertes et rééditées pour les nouvelles générations à travers des enregistrements CD et vinyle. Les admirateurs du groupe ainsi que les amateurs de musique rétro ont maintenant l’occasion de plonger dans l’univers musical captivant de Classical M.

Anecdotes* concernant Classical M

Une Rencontre Musicale Inoubliable : Harry Belafonte se Joint à Classical M

Durant la période de la représentation théâtrale de Wolinski intitulée « Je ne pense qu’à ça », co-écrit avec Claude Confortès, d’après son album éponyme de bande dessinée, au Théâtre Gramont, Classical M s’est vu invité, en compagnie de toute la troupe, à une soirée privée très élégante dans un quartier parisien réputé. De façon spontanée, le groupe a sorti ses instruments et a commencé à jouer, avec la participation enthousiaste de Dominique Maurin, l’un des acteurs et frère de Patrick Dewaere. À la surprise générale, un des convives s’est joint à eux avec une simplicité désarmante. Il s’agissait d’Harry Belafonte, une star mondiale, qui a pris plaisir à faire de la musique pour la musique. Il a chanté avec joie aux côtés de Classical M, interprétant des airs des Beatles ainsi que d’autres tubes populaires. Cette rencontre avec le célèbre artiste, ouvert et charmant, a été un moment exceptionnel et marquant. Malheureusement, en l’absence de téléphones portables à cette époque, aucun enregistrement photographique ni audio de cet instant mémorable n’a été conservé.

Classical M
BAFFOS, DDL, André Maruani, Dominique Maurin, Guy Maruani (photo fournie par Éloi)

Aventure Cycliste : Les Exploits de Guy Maruani, André Maruani et Dominique Maurin

Guy Maruani, André Maruani et Dominique Maurin se sont lancés dans une course cycliste épique, chevauchant des vélos professionnels vêtus de l’équipement approprié pour représenter fièrement le Théâtre Gramont. Parcourant 60 km autour du centre commercial Parly 2, en compagnie d’une quarantaine d’artistes de divers spectacles parisiens, ils ont brillamment terminé parmi les premiers. En récompense, ils ont reçu des prix tout à fait inattendus : un superbe chapeau texan de cow-boy et diverses babioles, offertes par Fernandel et Raymond Marcillac. Cependant, l’aventure ne s’est pas déroulée sans incident, car Guy a subi une chute, résultant en une entaille profonde au coude et des graviers incrustés sous la peau.

Une Réinvention Surprenante : « Such a Lovely Voice » de Classical M Revit Avec « What She Left Behind »

La chanson emblématique de Classical M, « Such a lovely voice », sortie en septembre 1969, a trouvé une nouvelle vie. Elle a été échantillonnée et reprise par un groupe américain tout à fait particulier, « Jedi Mind Tricks » (JMT,) un groupe américain de rap, pour donner naissance à « What she left behind ». Cette réinterprétation audacieuse figure sur un album de 2018 qui se démarque par son style distinctif, loin des conventions habituelles.

*Merci à Éloi pour ces trois anecdotes et les photos.

Classical M
Classical M 50 ans après (photo fournie par Éloi)

Conclusion

L’histoire de Classical M est celle d’un groupe qui a fait face à des hauts et des bas caractéristiques de l’industrie musicale. Leur parcours tumultueux, de la lutte initiale pour la reconnaissance à la performance mémorable à l’Olympia, a façonné leur destin artistique. Bien que leur trajectoire n’ait pas suivi la voie attendue, leur contribution musicale unique résonne toujours dans les cœurs des amateurs de musique nostalgique. Classical M demeure un témoignage vivant de cette période marquante de l’histoire musicale française qu’ils ont traversé tel un météore…

Vous trouverez des informations complémentaires concernant Classical M dans l’excellente bio inédite publiée par France Rock 70.

Discographie de Classical M

1969 – Bad guy
1969 – Love, love is there

Tommy Guerrero : Artiste Multifacette entre Skateboard et Musique Groovy

Tommy Guerrero, né le 9 septembre 1966, est un musicien, compositeur et skateboarder professionnel amérindien aux origines Ohlone, chiliennes et philippines par son père. Sa vie a été marquée par une carrière éclectique, allant du skate légendaire à la création musicale inspirante.

Tommy Guerrero en bref

Tommy Guerrero est potentiellement plus célèbre pour ses exploits dans le monde du skateboard que pour sa carrière musicale. Originaire de San Francisco, Guerrero a rejoint Powell Peralta, une entreprise spécialisée dans les « planches à roulettes », en 1984, devenant rapidement un membre éminent de la mythique « Bones Brigade ». Dès la fin des années 70, Tommy s’est lancé dans la musique aux côtés de son frère Tony. Leur éducation baignée dans l’univers du punk DIY et du skateboard a profondément influencé et façonné sa personnalité actuelle. Au fil des ans, Guerrero s’est transformé en un bassiste et guitariste accompli, puisant son inspiration dans des sources aussi variées que John Coltrane, Bad Brains, Joy Division, Gabor Szabo et bien d’autres encore. Cette diversité d’influences a contribué à forger son identité artistique.

Le Skateboard, la Route vers la Célébrité

Dans les années 1980, Tommy Guerrero se fait connaître en tant qu’élément clé de la Bones Brigade, l’équipe de skateboard professionnelle de Powell Peralta qui a connu un succès retentissant. Doté d’un style détendu de skateboard de rue, Guerrero se fait remarquer par ses performances filmées à San Francisco, sa ville natale. Des vidéos emblématiques telles que « Future Primitive », « The Search for Animal Chin », « Public Domain » et « Ban This » mettent en avant son talent exceptionnel. Après son passage chez Powell Peralta, Guerrero et son ami de longue date et coéquipier chez Powell Peralta, Jim Thiebaud, fondent la société de skateboard « Real ».

Tommy Guerrero - skateboard

La Musique : Une Transition Réussie pour Tommy Guerrero

Après son succès dans le monde du skateboard, Tommy Guerrero décide de se consacrer à ses passions musicales. Il fait partie du groupe de skate rock « Free Beer » ainsi que du groupe post-rock instrumental « Jet Black Crayon ». En parallèle, il sort de nombreux albums sous son propre nom. La musique de Guerrero traverse plusieurs genres tels que le rock, le hip-hop, le funk, la soul et le jazz.

Certains de ses morceaux inédits ont même été intégrés au jeu vidéo de skateboard « Skate ». Son morceau « Organism » a été choisi pour le jeu vidéo « Tony Hawk’s American Wasteland » en 2005.

Prouesses Musicales et Récompenses

En 2003, le magazine Rolling Stone classe le troisième album studio de Guerrero, « Soul Food Taqueria » (2003), à la deuxième place de sa liste des meilleurs albums de l’année. Cet album révèle la richesse et la diversité de sa musique.

En 2013, lors des 15e Transworld SKATEboarding Awards, Guerrero reçoit le prix « Legend ». Il exprime sa gratitude en déclarant qu’il préférerait être reconnu pour ses réalisations actuelles, bien qu’il soit honoré pour ses exploits passés. Guerrero invite même tous les « street skaters » à le rejoindre sur scène, illustrant ainsi son attachement à la communauté.

Tommy Guerrero

Discographie Éclectique

Tommy Guerrero a laissé sa marque dans le monde de la musique avec une discographie variée :

1998 – Loose Grooves & Bastard Blues
2000 – A Little Bit of Somethin’
2003 – Soul Food Taqueria
2006 – From the Soil to the Soul
2008 – Return of the Bastard
2011 – Lifeboats & Follies
012) – No Man’s Land (sorti au Japon)
015) – Perpetual (sorti en numérique)
2018 – Road to Knowhere
2019 – Dub Session
2021 – Sunshine Radio

« Soul Food Taqueria« , sorti en 2003 est probablement l’un de ses meilleurs albums. Il mélange habilement des éléments de rock, de hip-hop, de funk et de jazz, reflétant la diversité musicale de Guerrero. Il a été acclamé pour sa créativité, sa production soignée et ses sonorités relaxantes qui capturent parfaitement l’essence de son style musical distinctif. Cependant, tous les albums de Guerrero ont leurs propres qualités uniques et méritent d’être explorés pour découvrir sa palette musicale variée.

L’Héritage de Tommy Guerrero

Tommy Guerrero incarne la polyvalence et la passion dans tous les aspects de sa vie. Du skateboard de rue à la création musicale groovy, il a laissé une empreinte indélébile dans les deux mondes. Son talent continue de résonner à travers les générations, rappelant aux adeptes du skate et de la musique que l’expression artistique n’a pas de limites.

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