Talk Talk : de la synth-pop au post-rock visionnaire

Aux origines d’un groupe singulier

Formé à Londres en 1981, Talk Talk s’impose d’abord dans le sillage de la vague new wave et synth-pop. Porté par la voix singulière et habitée de Mark Hollis, accompagné de Lee Harris à la batterie, Paul Webb à la basse et Simon Brenner aux claviers, le groupe se distingue par une écriture plus sombre et introspective que celle de ses contemporains. Leur premier album The Party’s Over (1982) reflète encore l’esthétique synthétique du début des années 80, mais annonce déjà une volonté de s’éloigner des formats trop convenus.

Talk Talk

Le succès et l’émancipation

Avec It’s My Life (1984), le groupe atteint un succès international grâce à des titres comme « Such a Shame » et « It’s My Life ». La production s’affine, les compositions gagnent en ampleur et le groupe s’affirme sur la scène européenne. En 1986, The Colour of Spring marque une étape charnière. Abandonnant peu à peu les sonorités synthétiques, Hollis et ses compagnons introduisent guitares, pianos et arrangements plus organiques. Ce disque, salué autant par le public que par la critique, installe le combo dans une position artistique singulière, à la croisée des chemins entre pop ambitieuse et recherche sonore.

La métamorphose expérimentale

La véritable révolution intervient avec Spirit of Eden (1988). Construit à partir d’improvisations minutieusement retravaillées en studio, l’album repousse les frontières du rock, convoquant le jazz, la musique classique et l’ambient. Loin des impératifs commerciaux, Talk Talk privilégie l’atmosphère, le silence et la profondeur émotionnelle. Ce choix radical provoque des tensions avec leur label, mais pose les bases de ce qui sera bientôt identifié comme le post-rock.

En 1991, Laughing Stock parachève cette métamorphose. Plus dépouillé, plus contemplatif encore, ce dernier disque studio reste une référence absolue pour les musiciens en quête de liberté créative. Peu après, le groupe se sépare. Mark Hollis, fidèle à son exigence artistique, publie un unique album solo en 1998 avant de se retirer définitivement de la scène.

Héritage et influence

La formation incarne l’une des trajectoires les plus fascinantes de la musique moderne : passer d’une pop accessible à une œuvre visionnaire et intemporelle. Leur héritage est immense, influençant des artistes aussi variés que Radiohead, Elbow ou Sigur Rós. Plus qu’un simple groupe des années 80, il demeure un symbole de courage artistique, rappelant qu’au-delà du succès commercial, la musique peut devenir une quête spirituelle et poétique.

Membres de Talk Talk

Mark Hollis : Chant, guitare, piano
Lee Harris : Batterie
Paul Webb : Basse
Simon Brenner : Claviers
Tim Friese-Greene : Claviers, guitare, production (membre collaborateur)

Discographie de Talk Talk

Albums studio
1982 – The Party’s Over
1984 – It’s My Life
1986 – The Colour of Spring
1988 – Spirit of Eden
1991 – Laughing Stock

Albums live
1986 – London 1986

Compilations
1990 – Natural History: The Very Best of…
1997 – The Very Best of…
2000 – Asides Besides
2013 – Introducing…

EPs
1982 – Talk Talk
1983 – It’s My Mix

Facebook | Youtube

New Order : du post-punk à l’électro moderne

Aux origines de Manchester

Formé en 1980 à Manchester après la fin tragique de Joy Division, New Order est né de la volonté de Bernard Sumner, Peter Hook et Stephen Morris de poursuivre leur aventure musicale. L’arrivée de Gillian Gilbert a renforcé le groupe, qui s’est vite distingué par une identité singulière : sombre et introspective dans ses débuts, puis irrésistiblement tournée vers l’électro et les clubs.

Une évolution musicale marquante

Le premier album Movement (1981) garde encore l’ombre de Joy Division. Mais dès Power, Corruption & Lies (1983), New Order impose une esthétique électro-pop inédite. Le single Blue Monday devient rapidement le maxi-single le plus vendu de l’histoire, symbole de leur passage du post-punk vers une hybridation dance et new wave.

New Order

Tout au long des années 80 et 90, le groupe affine son style, alliant basse mélodique, synthétiseurs hypnotiques et rythmes électroniques. Low-Life (1985), Technique (1989) et Republic (1993) marquent des étapes clés, entre succès critique et triomphes commerciaux.

Crises et renaissances

Après plusieurs pauses et la rupture avec le bassiste Peter Hook en 2007, New Order renaît en 2011 avec Tom Chapman et Phil Cunningham. En 2015, l’album Music Complete confirme leur capacité à se réinventer sans trahir leur héritage.

New Order

Héritage et influence

Précurseurs dans la fusion du rock et des musiques électroniques, New Order a inspiré des générations d’artistes, de la britpop à la techno. Leur esthétique visuelle, façonnée par Peter Saville, et leur discrétion médiatique ont contribué à une aura unique, entre mystère et modernité.

Membres de New Order

Bernard Sumner : Guitare, chant, claviers
Stephen Morris : Batterie, percussions, programmation
Gillian Gilbert : Claviers, guitare
Phil Cunningham : Guitare, claviers
Tom Chapman : Basse

Ancien membre
Peter Hook : Basse, chant

Discographie de New Order

Albums studio
1981 – Movement
1983 – Power, Corruption & Lies
1985 – Low-Life
1986 – Brotherhood
1989 – Technique
1993 – Republic
2001 – Get Ready
2005 – Waiting for the Sirens’ Call
2013 – Lost Sirens
2015 – Music Complete

Albums live
1990 – The Peel Sessions
1992 – BBC Radio 1 Live in Concert
2002 – Before and After: The BBC Sessions
2005 – In Session
2011 – Live at the London Troxy
2013 – Live at Bestival 2012
2017 – NOMC15
2019 – ∑(No,12k,Lg,17Mif) New Order + Liam Gillick: So it goes…

Compilations
1987 – Substance
1994 – The Best of…
1995 – The Rest of…
2002 – International
2002 – Retro
2005 – Best Remixes
2005 – Singles
2007 – iTunes Originals: New Order

EPs
1982 – Factus 8
2003 – The Peter Saville Show Soundtrack

Site officiel | Facebook | Youtube