2005 : Hubert Félix Thiéfaine > Scandale mélancolique

2005 : Hubert Felix Thiéfaine > Scandale mélancoliqueD’après moi, « Scandale mélancolique » est peut être le meilleur album de « Hubert Félix Thiéfaine », n’en déplaise à ses fans dont je fais partie depuis la première heure.

Avec ce quatorzième album, 13 titres et quelques 45 minutes, HFT nous balade entre spleen et un certain bonheur, sur des poésies sombres, mélancoliques, poignantes mais aussi intenses, brillantes, magnifiques. Cet album lyrique nous plonge par ses métaphores littéraires et cinématographiques dans la dépression mélancolique du moment de Thiéfaine. Et ce n’est pas la pléiade d’artistes comme Cali, JP Nataf, Elista, Mickey 3D, Raphael ou Mathieu Chedid…que l’on croise sur ce disque qui l’empêche de sombrer dans cette obscurité. La splendide tournée « Scandale Mélancolique Tour » qui a suivi, a eu raison de la santé d’Hubert Félix après quelques 300 concerts en un an…

Pour commencer cet album magnifique :
La sobriété harmonique des banjos et des guitares du nonchalant « Libido moriendi » fait entendre le chant alangui de Thiéfaine sur des textes morbides qui nous entraîne dans un voyage hivernal.

Et puis, « Scandale mélancolique » nous emmène sur un aller simple sans retour vers la folie de la dépression.

L’étonnant duo avec Cali, nous dévoile les secrets qui folâtrent dans les « Gynécées », entre beauté et lumière.

L’immense « Confessions d’un never been », nous plonge dans le mal être du chanteur rocker Thiéfaine pour nous crier « J’ai volé mon âme à un clown, un cloclo mécanique de rock’roll cartoon », superbe orchestration.

Pas de répit avec l’allègre et réjouissant « Le jeu de la folie » qui comme chacun le sait « est un sport de l’extrême qui se pratique souvent au bord des précipices… »

Le sauvagement trash et sexy « Last exit to paradise » avec Angèle David Guillou, chevauche les puissantes guitares rock sur fond de touches électro, épuisant mais ô combien furieux.

On n’oublie tout avec « L’étranger dans la glace », à la mémoire des malades d’alzheimer. Sur un rythme désespérant les violons nous captivent pour trouver les mots justes.

L’érotisme à fleur de peau du magnifique « Les jardins sauvages » nous promène dans un univers de beauté et d’amour que HFT nous fait découvrir.

Le révolté électro-rock « Télégramme 2003 » laisse un peu d’espoir au prisonnier de Vilnius.

La naissance désespérée de la ballade de « Loin des temples en marbre de lune » est finalement habitée par des voix fantomatiques en route pour un dernier voyage ténébreux.

Suite lugubre logique avec « La nuit de la Samain » qui évoque une nuit des morts vivants ou « de généreuses harpies aux aboiements lubriques offrent leur cellulite et leurs nichons blafards ».

Arrive un rock bien vivant, hommage passionné aux parents d’Hubert Félix sur « When Maurice meets Alice », rare.

Pour terminer, l’inénarrable « That angry man on the pier » semble rappeler Hubert Félix Thiéfaine vers la vie.

Pour ce faire un idée plus précise, il vous faut écouter cet album dans lequel HFT exprime sa furieuse mélancolie sur une musique plus vraiment scandaleuse. Laissez vous aller dans les méandres de Thiéfaine, vous toucherez de vos synapses l’ultime chakra, le nirvana : sublime !

Je vous laisse à ses propres « Confessions d’un never been » lors du « Scandale mélancolique tour » (le DVD d’un concert de Thiéfaine qu’il faut avoir et voir si ce n’est écouter) avec Lucas Thiéfaine à la batterie, Yan Pechin à la guitare et bien sur HFT au chant.

Paroles de « Confessions d’un never been » de Thiéfaine :

Les joyeux éboueurs des âmes délabrées
Se vautrent dans l’algèbre des mélancolies
Traînant leurs métastases de rêve karchérisé
Entre les draps poisseux des siècles d’insomnie
Ça sent la vieille guenille et l’épicier cafard
Dans ce chagrin des glandes qu’on appelle l’Amour
Où les noirs funambules du vieux cirque barbare
Se pissent dans le froc en riant de leurs tours

J’ai volé mon âme à un clown
Un cloclo mécanique du rock’n’roll cartoon
J’ai volé mon âme à un clown
Un clone au coeur de cône du rêve baby baboon
J’ai volé mon âme à un clown

Je rêve d’être flambé au dessus du Vésuve
Et me défonce au gaz échappé d’un diesel
À la manufacture métaphysique d’effluves
Où mes synapses explosent en millions d’étincelles
Reflets de flammes en fleurs dans les yeux du cheval
Que j’embrasse à Turin pour en faire un complice
Ivre de prolixine et d’acide cortical
Je dégaine mon walter PPK de service

J’ai volé mon âme à un clown
Un cloclo mécanique du rock’n’roll cartoon
J’ai volé mon âme à un clown
Un clone au cœur de cône du rêve baby baboon
J’ai volé mon âme à un clown

Bien vibré, bien relax en un tempo laid back
Rasta lunaire baisant la main d’Oméga Queen
Je crache dans ma tête les vapeurs d’ammoniaque
D’un sturm und drang sans fin, au bout du never-been
Fac-similé d’amour et de tranquillisants
Dans la clarté chimique de ma nuit carcérale
Je suis l’évêque étrusque, un lycanthrope errant
Qui patrouille dans le gel obscur de mon mental

J’ai volé mon âme à un clown
Un cloclo mécanique du rock’n’roll cartoon
J’ai volé mon âme à un clown
Un clone au cœur de cône du rêve baby baboon
J’ai volé mon âme à un clown.

Achetez les albums

👉Partagez cet article 👇🙂 👍🎵

Stevie Ray Vaughan

Stevie Ray Vaughan de son vrai nom Stephen Ray Vaughan est un chanteur américain de blues-rock et electric-blues considéré comme l’un des plus brillants guitaristes de l’histoire de la musique et comme l’un des pionniers du renouveau du blues qui avec son jeu de guitare brillant a enthousiasmé ce style musical dans les années 80.

Né à Dallas au Texas en 1954, il disparaît dans un crash d’hélicoptère en 1990.

Stevie Ray Vaughan en bref

Inspiré par de grands bluesmen comme Albert King, Buddy Guy, Albert Collins Howlin Wolf, John Lee Hooker ou Muddy Waters et des guitaristes rock comme Jimi Hendrix et Lonnie Mack, mais aussi des guitaristes de jazz comme Kenny Burrell ou Wes Montgomery… Stevie Ray Vaughan a su développer un style unique éclectique et fougueux très personnel en fusionnant le blues et le rock comme aucun autre artiste depuis la fin des années 60.

De 1983 à 1990, il est le guitariste de blues américain le plus influent en alignant des disques d’or et en remplissant les salles de concert.

Promis à une grande carrière et au statut de superstar avec son style unique et son éternel chapeau vissé sur la tête, son parcours est hélas stoppé net par son tragique accident à l’âge de 35 ans seulement.

Stevie Ray Vaughan commence la guitare à l’âge de 7 ans, inspiré par son frère aîné Jimmie. À l’âge de 12 ans, il joue dans de petits orchestres et quelques années plus tard il rejoint des groupes semi-professionnels qui donnent des concerts dans des boîtes de nuit locales.

À 17 ans, il abandonne ses études pour se consacrer à la musique. En 1971, Stevie forme son premier groupe de blues, Blackbird avec lequel il s’installe à Austin et en 1975 Stevie Ray Vaughan rejoint Paul Ray & The Cobras, le groupe de l’année à Austin en 1976.

Après avoir été sideman Stevie décide de former son propre groupe Triple Threat Revue en 1977 qui devient Double Trouble en 1979, nom inspiré par la chanson d’Otis Rush.

Le groupe de blues-rock Double Trouble est constitué de Jack Newhouse à la basse, Chris Layton à la batterie et Stevie Ray Vaughan guitariste et chanteur principal. Au début des années 1980, Stevie Ray Vaughan et Double Trouble jouent au Texas et devient l’un des groupes les plus populaires de la région.

En 1981, Tommy Shannon remplace Jack Newhouse à la basse dans ce power trio.

En 1982, le groupe se produit au Montreux Jazz Festival et leur performance a attire l’attention de David Bowie et Jackson Browne. David Bowie invite Stevie Ray Vaughan à se joindre à lui pour l’enregistrement de son prochain album, Let’s Dance. Il tient la guitare sur six des huit chansons de l’album le plus vendu de David Bowie.

Jackson Browne met à disposition de  Stevie Ray Vaughan et Double Trouble son studio à Los Angeles pour enregistrer une démo. Peu après, le légendaire producteur John Hammond décroche un contrat record entre Vaughan et Double Trouble avec Epic, et le groupe enregistre son premier album en deux jours lors du week-end de Thanksgiving aux Downtown Studios.

Ce premier album, Texas Flood, sort à l’été 1983, quelques mois après Let’s Dance de Bowie avec lequel il part pour une tournée mondiale.

Après le succès du premier album Stevie Ray Vaughan et Double Trouble enregistrent leur deuxième album, Could not Stand the Weather, qui sort en mai 1984 qui se classe dans les charts et devient disque d’or.

Le claviériste Reese Wynans rejoint Double Trouble en 1985 pour l’enregistrement du troisième album, Soul to Soul publié en septembre.

Le guitariste connait cependant des problème d’alcoolisme et de toxicomanie et en dépit de sa santé chacelante il continue de se produire sans lever le pied au point de s’effondrer lors d’un concert en Allemagne à la fin septembre 1986 l’obligeant à annuler pratiquement trois semaines de tournée.

En novembre 1986 le groupe a sort le double album Live Alive  et a se lance dans une vaste tournée de promotion au États-Unis.

En 1988 ils assurent l’ouverture de la tournée Robert Plant, puis jouent en tête d’affiche du New Orleans Jazz & Heritage Festival, puis enregistrent le quatrième album, In Step, qui sort en 1989, récompensé par un Grammy pour le meilleur enregistrement de blues contemporain et qui devient disque d’or en six mois.

Stevie avec son son frère Jimmie Vaughan qui est guitariste du groupe The Fabulous Thunderbirds créent le groupe The Vaughan Brothers qui ne sortira qu’un seul album Family Style en septembre 1990… après la mort de Stevie.

En effet, à la fin de l’été de cette même année, Stevie Ray Vaughan et Double Trouble entreprennent une tournée américaine en tête d’affiche et le 26 août 1990, le concert de Stevie Ray Vaughan se termine par une Jam avec les guitaristes Eric Clapton, Buddy Guy, son frère Jimmie et Robert Cray. Après ce concert, il prend place à bord d’un hélicoptère à destination de Chicago. Quelques minutes après son décollage l’hélicoptère s’écrase, tuant Stevie Ray Vaughan et les quatre autres passagers.

Family Style qui se classe immédiatement dans les charts est le prélude à une série de publications posthumes. The Sky Is Crying, une collection d’enregistrements studio compilés par Jimmie Vaughan, sort en octobre 1991.

L’enregistrement d’un concert de Double Trouble en 1980 est publié à l’automne de 1992 et la compilation Greatest Hits sort en 1995.

En 1999, les albums originaux de Vaughan sont remasterisés et réédités et The Real Deal: Greatest Hits, Vol. 2 sort cette année-là également.

En 2000 sort un coffret de quatre albums constitué d’enregistrements live et des raretés.

La marque de guitare Fender a sorti deux modèles de Stratocaster portant le nom de  Stevie Ray Vaughan.

Discographie

Albums studio

1983 : Texas Flood
1984 : Couldn’t Stand the Weather
1985 : Soul to Soul
1989 : In Step

Albums live

1986 : Live Alive
1992 : In the Beginning
1997 : Live at Carnegie Hall
2001 : Live at Montreux 1982 and 1985
2006 : Live in Tokyo

Compilations

1991 : The Sky Is Crying
1995 : Greatest Hits
1999 : The Real Deal: Greatest Hits Volume 2
2000 : Blues at Sunrise
2000 : SRV (coffret)
2002 : The Essential Stevie Ray Vaughan and Double Trouble
2003 : Martin Scorsese Presents The Blues – Stevie Ray Vaughan
2006 : The Real Deal: Greatest Hits Volume 1

Collaborations

1990 : The Vaughan Brothers – Family Style
1999 : Albert King – In Session
1983 : David Bowie – Let’s dance

Site de référence : www.srvofficial.com

Acheter albums Stevie Ray Vaughan

👉 Partagez cet article 👇 👍 🎵 🙂