2016 : Jacques Higelin > Higelin 75


2016 : Jacques Higelin > Higelin 75Pour ses 50 ans de carrière, on revient une dernière fois vers le grand frère Jacques avec « Higelin 75 », parce qu’à 75 ans l’auteur du premier véritable album de rock français « BBH75 » en 1975 veut nous montrer de quel bois il peut encore nous chauffer avec ce 18ème disque, enchanteur, fascinant, salvateur, envoûtant et tout simplement inclassable.

Notre poète chanteur qui aime s’épancher sur scène dans la poésie avec des phrases sans fin, n’aime pas à contrario l’exercice factice du studio.

C’est donc dans la ferme alsacienne de Rodolphe Burger avec Édith Fambuena (ex guitariste des valentins) que son fidèle ami Dominique Mahut a emmené Higelin pour qu’il se prélasse au travail en lui laissant l’inspiration verbale en écho à son recueil de textes « Flâner entre les intervalles ».

Pour commencer, Jacques écrit une élégante ballade à sa fille Izïa, pour chanter « Elle est si touchante ». Tendresse paternelle.

On poursuit avec le poème métempirique « L’emploi du temps » de 8mn et 33 secondes… Jacques Higelin égrène les secondes face au temps qui s’accélère pour lui, sans pouvoir imposer sa loi aux aiguilles. La suprématie des engrenages de l’horloge est accompagné par Mahut au tic-tac.

« J’fume » sur « Higelin 75 » comme une déclaration d’amour à une cigarette de « BBH 75 ». Provocateur face au fossoyeur qui creusera son trou au Père-Lachaise. Méditatif.

Avec « Loco loco », on roule sur les rails d’un cheval de fer qui n’a peur de rien, tellement elle en a vue…Cheminesque.

Une petite ballade country comme au bon vieux temps sur « Lonesome bad boy ». Souvenirs, souvenirs.

Sur le rock funky et haut en couleur de « Habla quoi ? », Higelin nous fait une impro comme s’il était sur scène. Cocasse.

Avec la cavalcade déjantée à la Arno « Le monde est fou », Higelin nous diverti avec un carnaval musical. Extravagant.

Quoi, un morceau de 21mn enregistré en une seule prise ? Higelin nous met « A feu et à sang », histoire de remettre les pendules à l’heure. Ce n’est pas Higelin à 75 ans mais Higelin en 75. La spirale infernale d’À feu et à sang nous entraine dans vingt minutes de transe ébouriffée par ses idées noires.

Pour son dernier album, Higelin nous entraîne dans un univers musical audacieux que l’on ne lui croyait plus capable de nous pondre.

Ce disque est une cure de jouvence pour lui comme pour nous.

Chapeau Mr Higelin.

Présentation du disque par Higelin en personne

Quelle carrière ! C’est pourquoi je ne vous fait pas écouter un morceau de ce magnifique album, mais un aperçu de sa vie musicale…

Discographie de Jacques Higelin

Enregistrements en studio

1965 : 12 chansons d’avant le déluge
1969 : Higelin et Areski
1971 : Jacques Crabouif Higelin
1974 : BBH 75
1975 : Irradié
1976 : Alertez les bébés !
1978 : No Man’s Land
1979 : Champagne pour tout le monde…
1979 : … Caviar pour les autres
1980 : La Bande du Rex
1982 : Higelin ’82
1985 : Aï
1988 : Tombé du ciel
1991 : Illicite
1994 : Aux héros de la voltige
1998 : Paradis païen
2006 : Amor Doloroso
2010 : Coup de foudre
2013 : Beau Repaire
2016 : Higelin 75
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Enregistrements en public

1981 : Higelin à Mogador (triple album, 2 CD)
1983 : Casino de Paris (album simple, 1 CD)
1986 : Higelin à Bercy (triple album, 2 CD)
1990 : Follow the live (double album, 1 CD)
1992 : Higelin Le Rex (double album, 1 CD)
2000 : Higelin Live 2000 (1 CD)
2005 : Higelin enchante Trenet (1 CD 12 titres et édition collector 18 titres en 2 CD)
2007 : En plein Bataclan (1 CD)
2010 : Paris/Zénith 18-10-2010 (1 CD ou 3 CD)

Participations et titres inédits isolés

1960 : guitare sur Saint-Tropez blues et sur Tumbleweed, chantés par Marie Laforêt, pour le film Saint-Tropez blues (voir filmographie)
1963 : guitare sur quatre chansons de Marie Laforêt, Blowin’ in the wind, Flora, House of the rising sun, Banks of the Ohio
1967 : Cet enfant que je t’avais fait (en duo avec Brigitte Fontaine), Les Encerclés et Le Roi de la naphtaline : 45 T de la musique du film Les encerclés de Christian Gion. On peut néanmoins se procurer Cet enfant que je t’avais fait sur trois albums de Brigitte Fontaine : Brigitte Fontaine est… folle, Morceaux de choix et Plans fixes ainsi que sur la compilation Higelin entre 2 gares, tous disponibles en CD.
1969 : un morceau sur le 45 T Saravah Et vouâla le piano : Je jouais le piano, non réédité sur un de ses CD. L’autre morceau, Remember, se trouve sur l’album Higelin et Areski (1969)
1975 : Tango tango sur la compilation Dix ans de Saravah
1977 : Rock’n roll ça veut dire, sur une compilation en 33 t de divers artistes rock
1977 : Jaloux d’un rêve, un titre prévu pour l’album No man’s land, enregistré ici au cours de l’émission télé Numéro 1 de Maritie et Gilbert Carpentier (5 novembre). Seule la face B du single, Denise, figurera sur l’album.
1983 : Informulé, en duo avec Armande Altaï, 45 T Mercury extrait du spectacle Jacques Joseph Victor dort
1984 : Champagne, en public, en duo avec Diane Dufresne, sur son album Magie rose
1984 : récite Pierre et le loup sur l’album Pierre et le loup – Le carnaval des animaux, de Katia et Marielle Labèque
1986 : Poucet Logre et associés (sur l’album collectif La Fugue du Petit Poucet, conte pour enfants, collectif pour la Croix-Rouge française)
1987 : To sangela sur l’album Bwana Zoulou Gang de Ray Lema, chanté avec Manu Dibango et Lokua Kanza
1987 : chante sur Et c’est comme ça que la terre est carrée, en duo avec Didier Lockwood sur son album 1.2.3.4
1987 : Jolie môme et Annonce, sur l’album La Fête à Ferré, enregistrement public aux Francofolies de La Rochelle
1989 : Chanson, Poil dans la main, est une version studio différente de celle parue sur l’album Tombé du Ciel en 1988 1989 : Follow the Line : version studio différente de celle parue sur l’album Tombé du ciel.
1989 : Follow the Line : version studio différente de celle du 45T paru dans le commerce (mentionné ci-dessus), et de celle de l’album Tombé du ciel
1990 : Je ne peux plus dire je t’aime (avec Isabelle Adjani) sur le Désormais disponible sur la compilation Higelin entre 2 gares.
1992 : Je ne peux plus dire je t’aime (avec Patrick Bruel) et L’aviateur dans l’ascenseur sur le double CD collectif Urgence – 27 artistes pour la recherche contre le SIDA
1994 : D’ailleurs en trio avec Brigitte Fontaine et Areski, sur un CD single en tirage limité, et sur la deuxième édition de l’album de Brigitte Fontaine French Corazon.
1995 : Seul à seule, avec Eddy Louiss, sur l’album collectif de l’association Sol En Si, Solidarité enfants sida
1995 : Électrocardiogramme plat, sur l’album collectif en public La fête du disque 1995 – Le collector (Snep)
2002 : L’Hélicon en duo avec Izïa Higelin, sur l’album collectif Boby Tutti-Frutti – L’hommage délicieux à Boby Lapointe.
2003 : Jolie môme sur l’album collectif Avec Léo en hommage à Léo Ferré
2004 : Je voudrais dormir, en duo avec Jeanne Cherhal sur son album Douze fois par an
2005 : La rousse au chocolat, en duo avec Jeanne Cherhal sur l’album collectif Tôt ou tard
2005 : les deux titres précédents, en public et en duo avec Jeanne Cherhal, sur son album À la Cigale
2005 : Le destin du voyageur, en duo avec Arthur H sur son album Adieu tristesse
2006 : Encore une journée d’foutue, avec Tryo sur l’album Tryö Fête Ses 10 Ans inclus avec le DVD du même titre
2007 : La Courneuve, sur l’album Chez Leprest, vol. 1 (Hommage à Allain Leprest)
2008 : Crocodail, en duo avec Petra Magoni sur son album Musica Nuda 55/21
2008 : Projet Baltimore, avec Sweet Air, Maurane et Riké.
2011 : Mauvaise humeur, sur l’album d’hommage à Jacno, Jacno Future
2011 : Duel, en duo avec Brigitte Fontaine sur son album L’un n’empêche pas l’autre

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2016 : Arno > Human Incognito

2016 : Arno >Human IncognitoLa dernière d’Arno, le vakidioot d’Ostende, dont je vous aurais présenté 11 albums avec cet ultime Human Incognito qui sonne comme un testament musical thérapeutique après 40 ans de carrière, 32 albums studio, dont 13 en solo et en comptant toutes ses aventures collectives allant de Freckleface à TC Matic en passant par Tjens Couter et de Charles et les Lulus à The Subrovniks ! Et je ne vous parle pas de ses duos…

Arno ouvre sur un blues au tempo lent avec l’existentialiste « I’m Just An Old Motherfucker » qui pleure les faiblesses des expériences de sa vie et de son corps qui fout le camp avec l’âge. Heureusement cela se termine en rock qui jailli comme la vie ou comme son vit.

On change d’univers avec la complainte utopique electrock sur « Please exist » et sa demande burlesque d’athéiste « Please God, please exist ».

Premier titre en français avec la ballade déglinguée « Je veux vivre » d’une métaphore à fleur de peau animalière « Je veux vivre dans un monde où les chiens embrassent les chats, et où ils dansent, ils dansent une rumba. » et au final de trompette des morts entre candeur et effronterie.

Retour au rock déjanté surgit des synthés avec « Now she likes boys » et au constat de trahison.

La ballade « Oublie qui je suis » comme un dernier signe avant la rupture. C’est sûr que si tu dis à ta future ex « J’oublierai jamais notre premier baiser quand ta langue elle rentrait, entrait dans ma bouche comme une nouille sautée », il y a peu de chances que cette aventure continue…

Sur le rock benêt et enrobé de « Never trouble trouble », l’amour fait à nouveau rage.

La basse envoutante de « Dance like a goose » nous emmène sur un solo de guitare plaintive. Très beau morceau avec un je ne sais quoi de Gainsbourg « Mieux vaut danser comme une oie, que de nager pour boire »…

Beau rock à la Stones avec « Ask me for a dance » .

A quoi peut-on s’attendre avec « Une chanson absurde » d’Arno ? Ben a un bazarock déjanté à la Arno entre musique de ouf et paroles de fou « une mouche qui tousse, un serpent qui monte sur un vélo, une vache qui danse le tango, un renard qui fume un pétard, une mouette avec des lunettes, un poisson mouillé, une moule en bonne santé… »

Avec cette dernière complainte à boire et à danser « Santé », c’est tout ce que l’on peut lui souhaiter « Et on boit à la santé de tous les cocus du monde entier » sur le mode slow.

Avec son talent sur le fil du rasoir qui lui fait marier à la perfection ironie et chatterie, blues rock et électro, ce vieil enfoiré parvient une dernière fois à nous enivrer avec sa voix lézardé.

Bravo Arno qui n’est ni « l’ Higelin ou le Tom Waits Belge » mais tout simplement, Arnold Charles Ernest Hintjens, le rocker au coeur tendre, qui mélange le flamand et l’anglais à la langue de Molière. Santé Arno

On écoute, I’m just an old motherfucker

et on termine la soirée avec :

Dance like a goose
Please exist
Santé

Discographie

Albums originaux sous le nom d’Arno

1986 : Arno
1988 : Charlatan
1990 : Ratata
1993 : Idiots savants
1995 : A la française
1999 : A poil commercial
1999 : European cowboy
2002 : Arno Charles Ernest
2004 : French bazaar
2007 : Jus de box
2010 : Brussld
2012 : Future vintage
2016 : Human Incognito

Albums sous d’autres noms

Avec Freckleface
1972 : Freckleface

Avec Tjens Couter
1975 : Who Cares
1978 : Plat Du Jour
1978 : Singles 1975-1980

Avec TC Matic
1981 : TC Matic
1982 : L’Apache
1983 : Choco
1985 : Yé Yé

Avec les lulus
1991 : Charles et les Lulus

Avec les Subrovniks
1994 : Arno & the Subrovniks – Water

Avec les white trash européen blues connection
1998 : Charles and the White Trash European Blues Connection

Autres collaborations

1986 : Arno compose et enregistre avec son groupe lors des sessions de son premier album un EP comprenant les morceaux I Don’t Play The Game Your Way et Time It Was pour Reggie.
1987 : harmonica sur The Rope’s Around Your Neck et Mannish Boy de La Muerte (album Every Soul By Sin Oppressed).
1990 : Pull-over blanc de Graziella de Michele (album Diversion pour les 10 ans de Virgin France)
1994 : harmonica sur Mannish Boy de La Muerte (album live Raw).
1995 : Arno interprète des titres de la version néerlandaise du film Toy Story de Pixar : Je bent een vriend van mij, Vreemde Dingen, Vliegen doe ik nooit et You’ve Got A Friend In Me.
1998 : La La La (album hommage à Jacques Brel Aux Suivants)
1999 : Jean Baltazaarrr (avec Beverly Jo Scott)
2000 : Ils ont changé ma chanson (avec Stephan Eicher)
2001 : harmonica sur l’album Survivant de Starflam
2001 : reprise de Be-Bop-A-Lula de Gene Vincent sur Ma Chanson d’enfance
2002 : Sarah (album hommage à Serge Reggiani Autour de Serge Reggiani)
2003 : Elle adore le noir, en duo avec Axelle Red sur le disque de duos de son coffret Axelle Red
2005 : Mirza (album hommage à Nino Ferrer On Dirait Nino)
2006 : sortie d’un album hommage à Arno avec entre autres Têtes Raides, Magyd Cherfi, Rodolphe Burger, Cali, DJ Zebra et Uminski
2006 : I don’t need a hip, I don’t need a hop avec le rappeur Faf Larage (compilation Dis l’heure Hip Hop Rock)
2007 : Hellelujah du groupe The Experimental Tropic Blues Band : harmonica sur les titres Twice Blues et Dry Whisky.
2007 : C’est quand qu’on rigole de Mell, duo sur le titre Le Trou noir
2008 : Ersatz de Julien Doré, duo sur le titre De mots
2009 : Just as You Are en duo avec Yaël Naïm (Around Robert Wyatt, album hommage à Robert Wyatt produit par l’Orchestre national de jazz)
2011: Putain putain remixé et en duo sur scène avec Stromae
2011 : L’un n’empêche pas l’autre de Brigitte Fontaine, en duo sur les titres Supermarket et Inadaptée
2013 : Pauvre diable de Julio Iglesias, sur la bande orginale du film de Guillaume Gallienne Les Garçons et Guillaume, à table 2013 : Between Up and Down, sur l’album The Fall du groupe belge Yew
2014 : Ma gonzesse sur l’album hommage à Renaud La Bande à Renaud 2
2017 : Lèche-bottes blues en duo et à l’harmonica avec Eddy Mitchell sur son album La Même Tribu

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