2010 : Arno > Brussels

Arno - Brussels -Brussld - MazikEt revoilà notre Arno entouré de sa fanfare habituelle avec le claviériste et arrangeur Serge Feys (ex TC Matic) et le bassiste Mirko Banovic pour nous offrir avec « Brussld » 14ème album sans les compils, 13 très bons titres.

Même si « Idiots savants », « A la française », « Jus De Box » et « A Poil Commercial » que nous avons décortiqué sur chronofrancorock, restent les chefs d’œuvre de l’Ostendais, ce « Brussld » est tout de bon de Black Dog Day à Monday, c’est rock’oco, c’est crado, c’est Arno…

Le choix de la tracklisting est simple, les titres impairs sont rock et souvent en anglais, les titres pairs sont des ballades baroques souvent en français ; sauf pour l’internationale Brussels ou cohabite les deux langues…

Ça commence par un rock Hintjenien assez lent « Black dog day » qui fait crisser la guitare.

Puis la lente ballade en hommage aux femmes qui subissent la violence des hommes avec « Quelqu’un a touché ma femme » comme une triste fête foraine.

Le rock orientalisé de « God save the kiss » me laisse un gout poisseux de Molenbeek dans la bouche.

Les instruments jouets de « Mademoiselle » s’étiolent aux sons d’une valse foraine comme une fin de vie.

Hommage à la multi culturelle « Brussels » sur un électro-rock bien déjanté au plat pays.

Les arrangements enivrants de « How are you » nous parlent de l’angoisse de la solitude, comme une remontée d’alcool avant la descente en enfer.

On enchaine avec un hymne de poivrot « Le Lundi on reste au lit » qui oscille entre ballade foraine et rock au riff Stonien.

La ballade amoureuse et rocailleuse d’« Elle pense quand elle danse » aux gens qui traversent leur vie dans cette époque formidable.

Et puis, cette complainte au piano dans le cirage d’un alcool triste sur « Get Up, Stand Up » de Marley. Tord-boyaux assuré.

Un bon vieux délire électro-rock sur « Pop Star ».

Un vieux chanteur avachi et abattu termine ses derniers verres de « Ginger Red » les yeux rivés sur le zinc du bar.

Pour terminer, « Ca monte » pour danser le ventre sur les tentations orientales…

Sans oublier le rock’in rolling et bien stones de « Monday », titre caché et trouvé par tout le monde, dualité fort à propos pour cette chanson à boire de boit sans soif.

Arno nous chante avec une sombre frivolité un « Bruxsale » tourmenté ou la laideur côtoie la stupidité, où l’argent investi la radinerie, où le nombrilisme oublie l’abnégation. Sans langue de bois, Arno nous livre une triste fresque du genre humain pour faire battre nos pieds et nos oreilles sans fausses pudeurs mais en rythme.

Paroles de Brussels

Let’s sing this song for Linda, Mustapha,
Jean-Pierre, Fatima, Michel and Paul
The brain of God, les flamands
Et les wallons
You and me and Mr Nobody

Dancing in the streets of Belgium
Brussels, where they eat sprouts
And raw mussels
Dancing in the streets of Belgium
Brussels, where they eat sprouts
And raw mussels

The city’s open as an old whore
Where il’s expensive to be poor
Petit pays avec un grand esprit
Where they speak no language at all

Dancing in the streets of Belgium
Brussels, where they eat sprouts
And raw mussels
Dancing in the streets of Belgium
Brussels, where they eat sprouts
And raw mussels

Brussels, sel,
Elle est belle, elle
She’s a lady
A dirty beauty

Dancing in the streets of Belgium
Brussels, where they eat sprouts
And raw mussels
Dancing in the streets of Belgium
Brussels, where they eat sprouts
And raw mussels

L’union fait la force
Après nous les mouches
L’oignons fait la force
Vives les moules

Dancing in the streets of Belgium
Brussels, where they eat sprouts
And raw mussels
Dancing in the streets of Belgium
Brussels, where they eat sprouts
And raw mussels

Dancing in the streets of Belgium
Brussels, where they eat sprouts
And raw mussels
Dancing in the streets of Belgium
Brussels, where they eat sprouts
And raw mussels

Voir aussi :
Black dog day
Get Up, Stand Up

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Neu!

Neu! qui signifie « nouveau » en allemand (prononcer « noï ») est un groupe de kosmische musik qui s’inscrit dans la mouvance Krautrock comme Ash Ra TempelTo Be ou Kraan dont nous avons déjà parlé (sans le côté prog ou jazz-fusion des deux derniers). Le groupe est fondé en 1971 suite à la séparation du premier line-up de Kraftwerk.

Actif surtout entre 1971 et 1975 cette formation rencontre un certain succès d’estime mais également commercial en son temps mais Neu! est surtout reconnu comme influenceur d’un grand nombre de musiciens de la scène électro et de la vague new wave des 80’s comme Brian Eno, Iggy Pop, The Sex Pistols, David Bowie, Stereolab, Joy Division, Gary Numan, Ultravox, Simple Minds entre autres…

Neu! en bref

Dans sa jeunesse Klaus Dinger étudie l’architecture avant de bifurquer vers la musique avec le groupe The No en 1966 puis The Smash en 1969.

Il intègre Kraftwerk, le célèbre groupe de musique électronique de Düsseldorf, à la batterie lors de l’enregistrement de leur premier album éponyme (celui avec le fameux cône de Lübeck).

Michael Rother (ex-The Spirits of sound) est recruté à la guitare pour finaliser l’album. Ralf Hütter le fondateur de Kraftwerk fait un break de six mois, le groupe se retrouve donc sous forme de trio constitué de Klaus Dinger, Michael Rother et Florian Schneider. Ils donnent quelques concerts, font quelques télés et entament l’enregistrement d’un album au studio de Conny Plank.  Mais suite à une divergence de vue et une mésentente  dans le groupe, Klaus Dinger et Michael Rother claquent la porte et se lancent dans leur projet de groupe : Neu!

Ralf Hütter et Florian Schneider  terminent en duo  le second album Kraftwerk  2, (toujours un cône de chantier sur la pochette mais vert et blanc cette fois).

Les 3 premiers albums de Neu! sont produits par Conny Plank, le producteur de Kraftwerk et d’Ash Ra Tempel, futur producteur d’Ultravox, d’Eurythmics, de Joachim Witt, de A Flock Of Seagulls et, dans un autre registre, de l’italienne Gianna Nannini.

Le premier album éponyme de Neu! sort en décembre 1971, produit par Conny Plank. Il se vend à 30.000 exemplaires ce qui aujourd’hui peut sembler beaucoup pour un groupe de ce style mais qui à l’époque il est considéré comme un semi-échec… Au fils des ans il acquiert cependant une véritable reconnaissance de ses pairs (David Bowie, Brian Eno et Thom Yorke de Radiohead) qui le considèrent comme un véritable chef d’œuvre du genre.

La musique de Neu! peut être qualifiée d’avant-gardiste par les néophytes car elle oscille entre une musique répétitive, industrielle voir proto-punk.

Les titres bruts et les pochettes dépouillées pour ne pas dire austères de leurs albums, véritables pied de nez aux albums de groupes prog-rock de l’époque comme Yes dont les illustrations graphiques (du peintre Roger Dean) sont à elles seul des œuvres d’art extrêmement sophistiquées, ressemblent pour Neu! à de simples affichettes de promos dans les supermarchés mais sont en définitive précurseurs du courant épuré du design des années 80.

Le deuxième opus tout simplement intitulé Neu! 2,  est cependant moins abouti par manque de temps et de moyens, il inclut d’anciennes pistes dont le tempo est modifié comme « Super 16 » qui n’est autre qu’une reprise ralentie de « Super ». Ce morceaux sera néanmoins utilisé dans la bande originale du film Kill Bill de Quentin Tarantino.

Parallèlement Michael Rother fonde le supergroupe Harmonia avec deux membres de Cluster, Hans-Joachim Roeddelius et Dieter Möbius en 1973.

En 1975 le groupe publie son troisième opus Neu! 75 qui se situe dans la même lignée mais le travail de composition et de production sont plus soignés. À l’écoute le titre d’ouverture fait furieusement penser à Ultravox…

Neu! est dissout en 1975 et se reforme ponctuellement dix ans plus tard jusqu’en 1986.

En 2010, Rother a fait équipe avec Steve Shelley de Sonic Youth et Aaron Mullan de Tall Firs pour « Hallogallo 2010 » un concert qui présente la musique de Neu! et quelques inédits. Par la suite il tourne ponctuellement avec le trio allemand Camera, avec lesquels il joue des titres de Neu!, d’Harmonia et ses compositions en  solo. Il collabore occasionnellement avec Dieter Möbius de Cluster.

Membres de Neu!

Klaus Dinger – batterie, voix, guitares & claviers
Michael Rother – guitares, voix & claviers
Conny Plank (producteur et ingénieur du son)

Membres ponctuels

Thomas Dinger – batterie
Eberhard Kranemann – basse
Hans Lampe – batterie
Uli Trepte – basse

Discographie de Neu!

1972 – Neu!
1973 – Neu! 2
1975 – Neu! ’75
1995 – Neu! 4
1996 – Neu! ’72 Live In Dusseldorf

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