1994 : Bernard Lavilliers > Melody Tempo Harmony


Bernard Lavilliers album Champs du possible« Melody Tempo Harmony » en duo avec Jimmy Cliff fut un énorme succès pour Bernard Lavilliers lors de la réédition de l’album « Champs du possible » en 1995.

Trois années après la parution du très moyen « Solo », arrive enfin « Champs du possible ». Une résurrection attendue avec un nanard comme on le connait, mais qui s’emporte moins et donc plus apaisé. La voix de Bernard nous susurre à nouveau la souffrance et l’amour.

Dès le début, il nous délivre une atmosphère de fin de millénaire avec « Troisièmes Couteaux » qui décrit le monde impitoyable des traders. Il se permet même une superbe parodie de la chanson de Gainsbourg, « Mon légionnaire » : Il était grand, il était beau. Il sentait bon son Lugano, Mon gestionnaire ». Et puis direction l’Amazonie avec « Minha Selva », qui est l’un de ses plus beaux textes sur la nature dans laquelle vivent les habitants du Mato Grosso. Ensuite, le baroudeur nous confesse lucidement sa soif de voyages avec « Madones », avant de nous livrer une autre réussite « Habana » qui nous parle finalement de la Bolivie et non de Cuba. La suite est parfois trop prévisible, trop mode et donc trop datées. Quand arrive le superbe « Grosse Galette », on découvre le brouillon de ce qui deviendra « Melody Tempo Harmony » enregistré en duo avec Jimmy Cliff que je vous présente aujourd’hui.

Paroles de « Melody Tempo Harmony »
tiré de l’album « Champs du possible » de « Bernard Lavilliers »

Ses doigts longs et rapides couraient sur sa guitare
Ses riffs comme des fluides transperçaient le brouillard
Puis la lumière dorée du soleil de Negril
Planait sur la fumée en petites notes agiles.
Ses textes étaient précis et bourrés d’humour noir
C’était donc mon ami depuis ce fameux soir.

Melody – tempo – harmony
I do it for me – to give you my soul
Melody – tempo – harmony
Guitare – bass – funky – lead and back vocals

J’étais noir moi aussi mais pour d’autres raisons
J’avais passé dix ans à dormir en prison.
C’était une drôle d’affaire pleine de coups d’escopette*
De transporteurs de fonds et puis de grosse galette.

Melody – tempo – harmony
I do it for me – to give you my soul
Melody – tempo – harmony
Guitare – bass – funky – lead and back vocals

Well in life my son you have two choices
You can be black or white in these categories
Police didn’t like my sarcastic lyrics
Bye bye big money et fini la musique

Melody – tempo – harmony
I do it for me – to give you my soul
Melody – tempo – harmony

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1994 : Alain Bashung > A perte de vue


1994 : Alain Bashung - A perte de vue de l'album ChattertonC’est avec ce titre « A perte de vue » qu’Alain Bashung nous ouvre son neuvième album  Chatterton : Harmonica éthéré, guitare cristalline, violoncelle vaporeux nous laisse voguer sur le bateau ivre des amours perdus de Bashung. Cette chanson grandiose, au même titre que Madame rêve, est une des pierres d’angle de l’œuvre de notre poète rocker.

Avec Chatterton, point de rustines, Bashung ravive avec un malin plaisir les différentes plaies que vous essayez de panser tant bien que mal : Avec « A perte de vue » c’est sans espoir de retour, avec « Un âne plane » le mariage n’est qu’un leurre, avec « J’avais un pense bête » je ne suis qu’un homme objet pour les femmes, avec « Ma petite entreprise » le salut passe par la masturbation, avec « J’ai longtemps contemplé » ma vie s’est trouvée dans les drogues diverse, avec « L’apiculteur » la mort est le début de la vie…

Bref, vous l’aurez compris, mieux vaut prendre un certain recul pour ne pas dériver dans l’approche très noire des sous-entendus de l’univers Bashung. Certains voient dans « ma petite entreprise » une ode au travail plutôt qu’à l’onanisme, à chacun ses fantasmes !

La production élégante de Chatterton cisèle avec grâce les orfèvres du son qui accompagnent la voix d’Alain, sombre et désespérée. Pour finir, avec la musique de « J’passe pour une caravane » nous avons le rappel de Osez Josephine et avec les paroles le résumé de cet album : Ses visites s’espacent et passent de sas en sas pour nous livrer un baiser, des coups de latte,…

Laissez-vous planer sur cette ultime version de « A perte de vue » accompagnée par Yan Pechin à la guitare.

Paroles de « A perte de vue »

À perte de vue
Des lacs gelés
Qu’un jour j’ai juré d’enjamber
À perte de vue
Des défilés
Des filles à lever
Des défis à relever
Des prix décernés dans tes yeux
À perte de vue
Dodelinent des grues
Les pieds dans la boue
Qui eût cru
Qu’un jour nos amours
Déborderaient
Fassent oublier aux ajusteurs
La clé
Plus de boulons
Pour réparer la brute épaisse
Ma pute à cœur ouvert
Trop de cuirassés
Pas assez d’écrevisses
Pour une fricassée
Donnez-moi des nouvelles données
Donnez-moi des nouvelles données
Donnez-moi des nouvelles données
Donnez-moi des nouvelles données
Donnez-moi des nouvelles données
Donnez-moi des nouvelles données
À perte de vue
Du déjà vu
Du déjà vécu
Se précipitent
A mes trousses
Qu’en dit le héron
Il en sait long
Qu’en dit l’éolienne
Elle me fait hello
Voie d’eau dans la coque du Poséidon
Hamecs éperonnés
Est-ce un espadon
L’œuf d’un esturgeon
Ou un concours de circonstances
Qu’aurait engendré ce paysage désolé
De n’être pas resté
Donnez-moi des nouvelles données
Donnez-moi des nouvelles données
Donnez-moi des nouvelles données
Donnez-moi des nouvelles données
Donnez-moi des nouvelles données
À perte de vue
Des lacs gelés
Qu’un jour j’ai juré d’enjamber
À perte de vue
Des défilés
Des filles à lever
Des défis à relever
Des prix décernés dans tes yeux
Des prix décernés dans tes yeux

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